[Journaliste d'Europe 1 : "Le message présidentiel d'hier était qu'il n'y aurait pas de texte présenté [sur le droit de vote des étrangers] s'il n'y avait pas de majorité claire de 3/5 au parlement. Ce matin, sur LCI, Jean-Christophe Cambadélis y voyait comme un appel à la mobilisation pour avoir les 3/5. Comment est-ce qu'il faut lire le message présidentiel, est-ce que c'est un enterrement de la mesure ou est-ce que c'est effectivement un appel à la mobilisation ?"]
N. V.-B. : "Je dirais clairement un appel à la mobilisation parce que le Président de la République a eu l'occasion d'y revenir en conseil des Ministres, notamment pour nous appeler, collectivement, les uns et les autres à la fois comme membres du gouvernement et aussi comme membres de formation politique différente à essayer de trouver des alliés, des soutiens parmi les parlementaires pour pouvoir constituer cette majorité indispensable des 3/5. Donc, non, il n'y a absolument pas d'abandon de cet engagement, nous mettrons tout en oeuvre pour le tenir, pour le respecter. J'en parle d'autant plus facilement que c'est un engagement auquel je suis pour ma part très attachée, mais justement, parce que j'y suis très attachée, parce que je crois en la valeur de cet engagement, je crois en tout ce que ça peut apporter en la société française en terme de meilleure inclusion sociale des immigrés présents sur notre territoire de longue date, et donc parce que j'y suis attachée, je ne veux pas gâcher cet engagement, je ne veux pas qu'on le présente dans des conditions qui l'amènerait à être rejeté par le congrès. Vous savez comme moi que si nous prenions ce risque-là, c'est un sujet qui deviendrait un sujet tabou et que plus aucun gouvernement ne prendrait le risque de représenter avant des années et des années. Je souhaite qu'il soit adopté dans de bonnes conditions. On sait bien que la France, que le pays traverse un moment difficile, une crise économique dans laquelle les préoccupations des français, c'est d'abord l'emploi, l'emploi, l'emploi et c'est d'ailleurs ce à quoi a répondu hier le président de la République parfaitement ; attendons d'une certaine façon que la croissance soit de retour sur ce pays, que les gens soient moins inquiets, moins angoissés pour leur propre avenir, pour présenter une mesure qui est de l'ordre du vivre-ensemble. Je pense que c'est vraiment la meilleure façon de procéder."