boucle_dor63;2680293 a dit :
Ha, moi qui me disait que j'aimerais proposer à Fab un article sur la migraine
LA MEME!
Alors jvais pas réagir à tous les commentaires, mais pour ma petite histoire, ça fait 10 ans que j'en fais, des migraines, jme souviens de ma première crise comme si c'était hier: c'était un samedi matin, j'avais cours (CM2), et quand je suis rentrée en classe, woah, la lumière du tableau c'était insupportable! J'ai passé le debut des cours (je sais aps du tout combien de temps) la tete entre les bras, sur ma table, et ça a fini par alarmer quand même la maitresse. On a appelé mon père, il est venu me chercher, à peine sorti, j'ai vomi. Direction le medecin de famille, qui nous a envoyé à l'hopital en urgence.
Je me souviens pas trop de ce séjour (j'y suis restée 3 jours), mais ma mère m'a raconté que justement, comme le dit la madmoizelle de l'article quand elle parle des troubles de la parole, j'ai eu ce genre de problemes. En gros, les medecins m'ont fait des examens toute la matinée, et ils me parlaient en même temps. Sauf que soit je comprenais pas le sens de leurs phrases ("hein? quoi?") soit je comprenais, mais je repondais totalement à côté ("tu t'appelles comment? -10 ans"). Bref, on en rigole après coup, mais je peux vous dire que mes parents ont passé un sale moment.
Et je ne parle pas des scanners etc pour voir s'il n'y avait pas une tumeur...
Mais au final, cette crise était loin d'être aussi violente que celles que j'ai faite par la suite. Pour moi, j'avais des sorte de "papillons" lumineux qui me flottaient devant les yeux une bonne demi-heure avant la crise (je n'ai plus que rarement ce symptome, va savoir pour quoi, mais j'ai tjrs un gros coup d'angoisse quand par exemple je passe d'une zone très lumineuse à une zone d'ombre, et que j'ai ce genre de residus lumineux), et après, le noir et le silence total, et la seule solution, c'était d'arriver de dormir (autant vous dire que c'était impossible). Vomir me soulageait aussi un peu. Je sais que jme suis déjà cogné la tete contre les murs, de douleur.
Tout pour que ça s'arrête.
Outre la violence des crises, je suis une grande chanceuse, j'en faisais surtout à un rythme soutenu (plusieurs par semaine). Ca me prenait n'importe quand, en plein milieu des cours, après le sport, et quand l'infirmière du collège est dégourdie, c'est genial!
Bref, je loupais beaucoup de cours, je rattrapais tout grace à des camarades, etc.
Mais quand vous avez à peine plus de dix ans, essayez de faire face à des adultes parfois sceptiques, quand ce n'est pas totalement méchants, et vous verrez que c'est vraiment difficile.
Etant plutot bonne eleve, j'ai reussi a suivre les cours comme ça jusqu'au debut de la première, au lycée. En seconde, j'ai eu des moments vraiment penibles, avec une prof qui m'avait prise en grippe, qui me rabaissait chaque fois que j'étais presente à son cours, qui me laissait de mauvaises appreciations sur mon bulletin (alors que tous les autres profs étaient ravis de moi). Bref. Du bonheur.
En première par contre, le rythme s'est acceléré, et ça devenait invivable, s'absenter, recuperer les cours, revenir deux jours, refaire une crise, etc, un vrai marathon.
La seule solution qu'on a pu trouver, ça a été de m'inscrire au CNED, cours par correspondance. La non plus ça n'a pas été facile, mais au moins, je ne passais plus mon temps à angoisser à chaque crise (parce que oui, imaginez la douleur d'une crise a laquelle s'ajoute la culpabilisation, l'angoisse de manquer les cours, le qu'en-dira-t-on etc).
Puis j'ai attaqué ma première année de fac "normalement". Mais au bout de quelques semaines, j'ai laché l'affaire, trop d'absence, pas de camarades sur qui m'appuyer, des profs totalement pas concernés... Une année de perdue!
Mais au final, l'année dernière, j'ai refait ma première année, et ça c'est pas mal passé.
Pourquoi? Parce qu'avec le temps, on apprend à mieux gérer. Non pas qu'on a moins mal, mais on decouvre des astuces, on sait ce que l'on est capable de faire ou non.
Aussi parce que mes crises sont plus espacées (enfin ça depend de periodes chez moi).
Niveau traitement, j'ai du essayer à peu près tout et n'importe quoi. Plusieurs traitements lourds avec un neurologue (et ouai, niveau effets secondaires, c'est costaud, pour ça que j'ai arreté de tester), magnetiseur, charmeur, micro-kiné, et homéopathie. L'homéopathie est ce qui a, je pense, calmé mes crises, aidé à les espacer. Mais j'ai eu la chance d'avoir un très bon homéopathe (sur riom-es-montagnes, dans le cantal), et donc en fait on a fait pleins d'ajustement, j'avais genre trois types de granules differentes a prendre, on voyait pendant deux trois mois, je revenais, je disais suivant les effets observer, il ajustait, enlever une sorte pour essayer plutot une autre, etc.
Quoi qu'il en soit, une des choses qui m'a le plus blessé, c'est cette sorte d'incomprehension autour de la migraine. Le terme Migraine s'est banalisé, déformé, les gens non-migraineux l'emploient pour le moindre mal de tete (mais je suis d'accord qu'il y a de "simples" maux de tete vraiment affreux aussi hein). Ca ne veut plus rien dire. Combien de fois en parlant avec des gens, j'ai eu des reponses du type "ah oui, moi aussi je fais des migraines, d'ailleurs ce matin j'en ai fait une". Qui n'a pas entendu la fameuse phrase "pas ce soir chéri, j'ai la migraine".
Voila à quoi on pense avec le mot migraine. Et ça cause du tort à tous les migraineux.
Alors j'espère que les madz qui ont lu cet article feront l'effort de ne plus dire "j'ai une migraine" quand elles ont mal à la tête, voir même expliqueront la difference à leurs proches qui font cette erreur.
Je suis sûre que deja, ça changerait la vie des migraineux.