@La dilettante Je crois avoir compris ce que tu veux dire, mais pour moi oui, ce serait renier mes valeurs.
Et je pense que si, tu peux regretter d'avoir eu des enfants. Je te rejoins quand tu dis que c'est un choix comme un autre. Sauf que : tu peux changer de conjoint, de job, de logement. Et à part dans le premier cas (qui peut cependant se remettre), ça n'impacte pas crucialement personne (il y a toujours des exceptions, mais je parle du cas général). Un remplaçant peut être trouvé. Un enfant, quelque soit son âge (même 30 ans), ça a un impact. Moralement, tu ne peux pas le laisser tomber comme ça.
D'ailleurs, même si c'est "viscéral" comme tu dis (et encore, ça peut être soumis à discussion), ça ne veut pas dire qu'on ne va pas le regretter. Parce que la passion, l'illogisme, est quelque chose qui s'essouffle. Et s'il n'y a rien derrière, ça s'évapore. C'est peut-être parce que je prône la raison au-dessus de toute autre chose, mais je pense qu'il ne faut pas se précipiter dans ce cas et bien mettre en exergue les raisons de nos choix. Alors certes, pendant la grossesse, on a le temps de se préparer à la venue de l'enfant, mais en réalité il est déjà un peu trop tard pour se poser la question, non ?
C'est un peu flou tout ce que je raconte, mais j'ai l'impression que tu confonds les peurs normales ("est-ce qu'on va y arriver", "est-ce que je vais avoir mal"...) qui accompagnent l'envie et les valeurs profondes qui poussent à être CF, et qui sont elles plus assurées ("ce monde n'est pas fait pour un enfant", "je n'ai pas les capacités de l'élever"...).
Dans le premier cas, c'est la vie et voilà, on a peur mais on fait le choix de braver ces peurs pour accomplir quelque chose d'important pour nous, qui va nous donner satisfaction. Dans le second cas, ça peut également nous donner satisfaction, pas de souci ; mais surtout, ça nous oblige à abandonner une partie de nous.