Je suis depuis un moment ce topic, et je pense qu'il est temps pour moi de m'exprimer à ce sujet:
Je suis franco-vietnamienne. Ce détail a son importance car beaucoup d'éléments de ma vie a été mis sur le compte de mes double origines. Petite, j'ai parlé un peu tardivement, autour de mes trois quatre ans. Pas vraiment sociale, j'ai toujours préféré observer le monde comme si j'étais une exploratrice sur une nouvelle planète plutôt que participer. En primaire, j'avais une seule amie. Enfin "amie"... Je me pliais en quatre pour lui plaire, mais c'était jamais assez bien, et c'est quand je lui ai avoué mes scarifications des années plus tard que j'ai décidé de totalement couper contact avec elle, lorsqu'elle m'a répondu que je n'étais qu'une gothique morbide. Le primaire m'ennuyait beaucoup, je réussissais facilement. Puis je suis partie au collège. Cela a été mes années les plus dures. J'ai été harcelée pendant trois ans. Ça s'est calmé lorsque j'ai fait ma seconde tentative de suicide et que j'ai fini hospitalisée pour deux mois. Ma prof principale avec laquelle j'avais un bon lien a prévenu, avec le principal et l'infirmière scolaire, ma classe du geste que j'avais fait. À partir de mon retour, ça a été plus calme, surtout que j'avais enfin un endroit où m'exprimer: le groupe Facebook d'un forum, sur lequel je suis toujours. C'est là que j'ai eu le plus d'aide.
Après ça, je suis passée en seconde. J'avais un petit groupe avec qui je restais, mais le harcèlement a recommencé, surtout que j'étais déjà affaiblie par un stress post-traumatique due à une agression, des hallucinations, et le départ brutal de mon père. Je passais ma vie aux urgences pour des douleurs psychosomatiques, des brûlures volontaires, des suspicions de TS. Pourtant, je m'accrochais aux cours, et une semaine avant ma seconde hospitalisation en psychiatrie, j'étais la sixième meilleure élève de ma classe. Puis je suis à nouveau partie à l'hôpital, et j'ai été transférée dans un service soins-études temps-plein psy, où je suis depuis plus d'un an. Je hais les changements, et j'ai toute une série d'habitudes à respecter pour que j'aille mieux. Il m'a fallu deux mois, une TS et un avertissement pour m'habituer à mon service soins-études. J'ai des horaires précis à la minute près, et si je ne les respecte pas, je fais une crise d'angoisses. Avec en plus mon comportement parfois étonnant pour les soignants (l'été je dors par terre par exemple), j'ai donc démarré un bilan neuropsy mercredi, par rapport à l'autisme.