Les pères

[AnonymousUser]

Nos relations sont suffisamment médiocres pour que j'envisage de couper les ponts définitivement après les études (j'ai besoin de son argent pour manger oui). Nous sommes des personnes trop différentes et il m'a fait trop de mal quand je vivais encore sous son toit. C'est un individu complètement abject, qui ne pense qu'à se qui fait bien dans son petit monde de bourgeois provincial de base, qui croit tout savoir, qui méprise "les petites gens" et enfin il est raciste au possible. Il vieillit mal. Il ne m'aime pas pour ce que je suis mais pour ce que je peux lui apporter en terme d'image auprès des autres.

 

[Luminelle]

Ma relation avec mon père a longtemps été étrange mais maintenant elle s'est améliorée.
Il n'est pas démonstratif du tout, je n'ai aucun souvenir de lui me prenant dans ses bras ou me disant qu'il m'aime mais j'ai pourtant toujours su qu'il serait là quoi qu'il arrive pour me soutenir.
Il est très exigeant aussi et veut toujours que je donne le meilleur de moi même et que je me surpasse. Ça m'a permis de me battre mais aussi de me sentir très mal les fois où j'ai pu le décevoir.
On a souvent eu des périodes difficiles car lorsque quelque chose lui déplait, au lieu d'en parler il râle et ne parle plus à personne à part pour faire des remarques blessantes. A cause de ce genre de réaction je me suis souvent fermée à lui au lieu d'essayer d'améliorer la situation.
Maintenant j'ai enfin compris sa façon de fonctionner et nos relations se sont nettement améliorées. On fait des activités ensemble, on discute, on échange nos avis et ça nous a rapproché. Je crois qu'il est content de pouvoir partager des choses avec moi et a enfin compris qu'il était important pour moi et que moi aussi je l'aime.

 

[AnonymousUser]

On a le même père ou quoi ? J'aurais pu écrire tout ça mot pour mot.

J'ai aussi exactement le même... :/

J'aurais préféré être la seule à écrire un truc pareil...

 

[Enesque]

Avant que ma mère ne meurt on était tous tournés vers elle. Depuis moi, ma s?ur, mon père on s'est rapproché. Mon père est assez permissif (trop mais j'ai arrêté d'intervenir dans l'éducation de ma s?ur ce n'est pas à moi de le faire, quand j'ai compris ça j'ai réellement senti un soulagement). Mon père il est "cool", il ne se prend pas trop la tête, joue dans un groupe, il est perfectionniste dans ce qu'il entreprend et du coup il n'entreprend pas grand chose .
Il écoule ses journées en écoutant de la musique, échanger des mails, lire ou jouer aux échecs. Il nous encourage à faire ce qui nous plait dans nos études même si l'argent... En général il ne me pousse pas vraiment à travailler/réviser, ce que je regrette un peu, il a plutôt tendance à me dire "reposes toi, profites etc" et c'est d'autant plus dur de se mettre à bosser mais je m'en sors pas trop mal.
On se ressemble beaucoup, et tout les dimanches matins on fait les vide greniers. Je suis assez contente de ma relation avec lui. Même si quand j'étais petite c'était totalement différent !

 

[Ulice]

Marrant, j'en ai parlé avec une amie il y a seulement quelques heures.

Je ne vois plus mon père.
Mes parents se sont séparés quand j'étais petite et jusqu'à mes 15 ans je suis allée chez mon père "un week-end sur deux et la moitié des vacances".

Et puis le temps faisant, l'alcool et d'autres trucs, notre relation s'est dégradée, ce n'était absolument plus un plaisir d'aller le voir, et j'ai arrêté d'y aller. Il n'y a pas eu de "gros clash", ça s'est juste fait, comme ça, parce que ça n'allait plus depuis longtemps. Ca fait 3 ans et demi maintenant qu'on ne s'est pas parlés. A part la fois où il m'a appelée (bourré) pour mon anniversaire, 6 mois après qu'on ait arrêtés de se voir.

J'ai une demie-soeur qui elle voit toujours mon père, donc j'ai des nouvelles de temps en temps.

Je sais qu'il doit en souffrir et je ne vois pas mon père comme un type horrible. A part ça, c'est plutôt quelqu'un que j'appréciais en tant que personne. Je le trouvais intéressant et assez cultivé... il y a aussi plusieurs aspects qui ne me plaisaient pas chez lui, mais ni plus ni moins que chez ma mère donc bon.

Je pense donc le recontacter un jour... mais c'est difficile de se dire qu'on va appeler comme ça, pour prendre des nouvelles, presque au bout de 4 ans.. je sais que plus le temps passe plus ce sera difficile mais bon. Bref j'y pense pas mal, je lui en veux d'un côté mais il me manque aussi parfois, et je trouverai ça dommage de laisser la situation comme elle est indéfiniment.


Ouah je suis inspirée des fois.

 

[Mylouze]

aujourd'hui c'est la 1ere fois que je vois mon pere depuis son sevrage (decembre-janvier)
ça me perturbe, jme sens toute perdue
il a pas changé autant que ce que j'aurais pensé, mais tant mieux à la limite. si je le reconnaissais pas jcrois que j'aurais été perturbée plus qu'autre chose...

 

[AnonymousUser]

Quelles sont tes relations avec ton père ?
Selon moi, nos relations sont "bizarres". On se dit bonjour tous les matins mais on ne se parle que très rarement. Je me confie pas vraiment à lui, cependant il sait pratiquement tout puisque ma mère fait un peu l'intermédiaire entre nous deux.

Est-il présent, absent ?
Assez présent.

Entre vous c'est la guerre, ou la grande complicité ?
Un peu des deux, oui parce qu'on a les mêmes caractère : tel père, telle fille !
En faite, depuis quelques mois, on s'est beaucoup rapprochés, il m'a énormément aidé pour mon permis, il m'a fait conduire tous les dimanche pour ne pas que je perde confiance en moi. Mais du fait de mon caractère de merde, je n'arrive pas à lui dire merci, oui pour avoir cru en moi, pour m'avoir remonté le moral quand je disais que je ne l'aurai jamais. Fin, là je me rend compte qu'il a été énormément présent, et que j'ai réussis pour une fois à ne pas le décevoir.
En faite, je me rend compte que nos relations de complicités ont changé depuis que mon frère est venu au monde..

 

[Vice-Versa]

Mon père voulait que ma mère avorte quand elle était enceinte de moi. De plus, j'ai pas tt le temps grandi avec mes parents, donc ca a créé une sorte de froid entre nous. Je crois que jusque peu, il n'assumait pas son role. C'etait un grand gamin, qui pensait plus à ses potes qu'à sa famille. Qu'il pleuve, ou qu'il neige, il ne voulait pas m'accompagner en voiture en cours, me laissant marcher une demie-heure sous la pluie. Mais depuis peu, j'pense qu'il se rend compte qu'on grandit et qu'il voudrait "profiter" de nous, il veut passer des aprems au jardin ou à la plage avec nous, il m'a accompagnée au lycée pendant 3 semaines alors que j'étais en exam...Bref, on est de plus en plus complice et tant mieux. Mieux vaut tard que jamais, comme on le dit souvent

 

[AnonymousUser]

Je pourrais écrire un roman sur mon père tellement il représente à mes yeux un personnage intéressant. Honnêtement, je ne sais pas si ce que je crois savoir de lui est vraiment lui ou ce sont des constructions de tout ce que j'ai pu voir/entendre/analyser... Je le respecte énormément car je le trouve très intelligent, c'est un orateur (il a fait de très beaux discours en politique), il a été médecin et a un don pour l'écriture. En ce moment, je pourrais dire qu'il a le charisme d'un Sarkozy, je m'explique... Je ne suis pas sur la même longueur d'onde que lui, je ne suis pas dans son monde mais il y a quelque chose qui m'envoute. Je pense que je ne le connais plus. On aurait pu avoir une très belle relation mais des évènements ont ébranlé cette lueur d'espoir. J'essaie de garder un certain contact avec lui car j'aimerais qu'il connaisse un jour la famille que je vais fonder. Je souffre trop de ne pas avoir de famille et je ne veux pas que mes enfants connaissent ce sentiment. Aujourd'hui, j'aime mon père même si nous n'avons pas vraiment de relation et quand il a fêté ses 79 ans le mois dernier, il a pleuré dans mes bras. J'étais la plus belle. C'est dur de quitter un père à 12 et de le retrouver à la vingtaine, je ne sais pas si ça peut se reconstruire... ????

C'est horrible comme je me dévoile.

 

[AnonymousUser]

J'ai grandi quatre ans avec mes deux parents, puis accident de la vie, j'ai continué d'évoluer dans une famille monoparentale. Donc figure paternelle = absence. Je peux la résumer uniquement de cette façon. Paradoxalement, cette absence le rend encore plus présent, puisqu'il n'est pas là, cette non-présence se remarque, quand on ne me la fait pas remarquer, ou quand certains objets ne me la rappellent pas. Ce "il-n'y-a-pas" est très très présent. J'ai l'habitude de dire que je n'ai pas de père, ce qui souligne cette non-présence-qui-suggérait-une-présence-qui-n'est-pas-là. Je crois que le non-dit alimenté autour de sa disparition et de son absence intensifie le tout.

 

[mihari]

mon père, c'est l'homme de ma vie, c'est tout. rien d'autre à ajouter!

 

[Nou-i0rk]

Mon père est décédé le mois dernier. A toutes celles qui ne savent pas apprécier la relation qu'elles ont avec le leur, pensez juste a la question "et si demain il n'était plus là ?".