Un fleshlight ne remplacera jamais une femme. Comme un womanizer ne remplace pas un homme.
Si chaque relation sexuelle doit être désiré, beaucoup de personnes de tout genre n'auront plus accès au sexe.
Yes. Encore une fois, et alors ? On a pas tous la chance ou même l'envie d'avoir des relations sexuelles avec d'autres personnes, et c'est pas un drame. On n'en mourra pas. De toute façon, même si c'était un drame, ça n'est pas un argument suffisant pour que le sexe devienne une marchandise.
Le fait est que le sexe avec une autre personne n'est pas un droit. Si c'était un droit, cela reviendrait à dire qu'on peut attaquer les autres en justice parce qu'ils ne veulent pas avoir de relations sexuelles avec nous, ce qui est ridicule... D'ailleurs qui on attaquerait, du coup ? Si on est une femme hétéro, on attaquerait tous les hommes qui nous refusent en justice ? Ca n'a pas de sens.
On ne peut pas reprocher à une personne la liberté d'avoir des préférences personnelles, et la liberté d'avoir des relations sexuelles avec qui elle veut (ou pas).
Si on considère qu'il peut y avoir un besoin physiologique, il est susceptible d'être soulagé par d'autres moyens qui n'impliquent pas une personne. Je vais encore être crue : la branlette, les jouets sexuels, le porno... Vident aussi bien les couilles que n'importe quelle autre pratique.
En revanche oui il n'y a pas de contact humain et il n'y a pas de pénétration. Mais ça ce n'est plus de l'ordre du besoin physique, c'est de l'ordre du social (il est beaucoup mieux vu pour un homme d'enchaîner les conquêtes, ce qui veut dire concrètement de pénétrer des corps de femmes).
Ce n'est plus un vrai besoin, et ça n'est pas ni ne doit pas être un droit. D'autant que cela implique nécessairement d'autres personnes, alors on ne peut pas garantir que tout le monde aura un accès à la sexualité de cette manière-là puisqu'on ne peut pas présumer du consentement des autres. L'inverse est vraie aussi pour les femmes, hein.
L'idée de droit au sexe (ou plutôt de droit à une relation avec les autres) est aberrante et potentiellement oppressive.
Par ailleurs, tu dis que si chaque relation sexuelle était désirée, beaucoup de personnes n'auraient plus accès au sexe.
Eh bien je pense justement que le propre d'une relation sexuelle saine est qu'elle doit être désirée. Si elle n'est pas désirée, c'est déjà hyper problématique. C'est que l'un des deux partis a eu une relation par contrainte financière, contrainte affective (chantage, culpabilisation ou autre), ou simplement en se forçant pour tout un tas de raisons.
Moi j'ai justement hâte qu'on vive dans un monde où il est inacceptable d'envisager des relations sexuelles qui ne soient pas désirées des deux côtés. On devrait être certain.e de pleinement désirer une relation sexuelle, et certain.e également que notre partenaire la désire aussi. Sinon cela reste un système oppressif.