Bon le titre joue sur les mots mais couvre deux sujets qui je pense mériteraient d'être abordés dans des articles spécifiques :
- du caractère inapproprié (pour employer un euphémisme) de la notion de racisme anti-blanc,
- des dérives de l'antiracisme blanc.
L'inanité (j'avais envie de dire inanité aujourd'hui) de la notion de racisme anti-blanc
Sur le premier sujet, je pense qu'il est toujours utile de rappeler à quel point la notion de "racisme anti-blanc" est un oxymore : le racisme est un système qui profite aux blanc-he-s. Il y avait déjà eu un article sur le sujet, reprenant un sketch d'Aamer Rahman, complété d'un commentaire (de @Mymy ?), qui mériterait à mon avis d'être développé comme dans les articles sur la politique ou le sexisme. Malheureusement il est encore loin d'être acquis que le "racisme anti-blanc" est un non-sens, comme on peut encore le lire dans certains commentaires, y compris récemment sur la VPRX.
Pour référence, une décision de justice a cette année rejettée l'existence du "racisme anti-blanc", pour motif que les "Français blancs dit de souche" ne constituent pas un "groupe de personnes" au sens de la loi française. La décision de justice intervenait suite à une plainte portée contre un chanteur du groupe ZEP et un sociologue, suite à la chanson "Nique la France".
(attention termes sexistes & homophobes au milieu)
Les dérives de l'antiracisme blanc
Nombreux sont les exemples de personnes, d'associations, se présentant comme luttant contre le racisme et ayant pourtant des comportements le renforçant ou des propos discréditant d'autres associations plus fermes.
Je pense à cet antiracisme qui :
- estime que la meilleure façon de lutter contre le racisme c'est de ne pas en parler ("ya que les racistes qui parlent de couleur de peau"), et refuse les statistiques ethniques (pas vu, pas pris), ou encore que la meilleure façon de lutter contre le racisme c'est de s'approprier la culture des dominé-e-s, spéciale dédicace aux dreadeux blanc-he-s,
- considère que "raciste" est une injure, et que l'apogée du racisme est l'insulte raciste. Bien pratique puisque cela permet de justifier que "Sale Blanc-he" = "Sale xxx" (remplacez xxx par n'importe quelle couleur de peau, catégorie ethique, culturelle, etc.), ce qui participe à faire disparaître l'idée que le racisme est un système dont toute une part de la société profite et non une histoire de différents et d'intolérance interpersonnels, ce qui est bien plus confortable.
- considère que la couleur de peau n'est pas un critère important dans l'analyse de QUI parle et que n'importe qui a la même légitimité à définir les formes et les priorités des combats antiracistes. Un-e blanc-he est tout à faire à sa place à expliquer à des racisé-e-s ce qu'est le racisme (Non.), comment le combattre (Non.), quelle limites ne pas dépasser (Non.). On se souviendra des soutiens de la LICRA, la LDH et du MRAP à l'exposition Exhibit B. Il y a probablement dans la façon dont les associations antiracistes mainstream choisissent leurs combats une forme de clientélisme comparable à celui qui fait que les associations écolos mainstreams veillent à surtout ne pas trop remettre en question les choix culturels et sociétaux tel que la consommation de produit animaux (pourtant bien plus coûteuse en eau que le fait de prendre des bains, de laver sa voiture, d'arroser son gazon -je me réfère au docu Cowspiracy mais je m'égare).
- estime que la meilleure façon de lutte contre le racisme est de faire rire avec des stéréotypes racistes, en les faisant par là-même persister. Me viennent à l'esprit plusieurs exemples, les caricatures/dessins de presses de Charlie Hebdo qui font probablement autant rire les lecteurs de Minute que ceux du Figaro (la flemme de linker mais je pense dernièrement au dessin sur le corps de cet enfant réfugié syrien échoué sur la plage), ce récent article de Rue89 qui vante l'humour à base d'accents et de stéréotypes, nos comédies françaises "Mais qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu" ou le prochain "Je suis à vous tout de suite", ou la grand messe antiraciste "Rire ensemble contre le racisme" J'en loupe sûrement plein.
(si vous avez le courage, "Tout le monde est titi peu raciste", à 22'35'', issu du spectacle de 2012 ou 2013. Attention colorblind et universalisme attack)
- considère que c'est l'antiracisme blanc et la figure du Blanc en général qui sauvera les non-blanc-he-s du racisme. Ça passe notamment par l'humanitaire (on pourrait consacrer tout un article aux dérives de l'humanitaire mais ça sera pour une autre suggestion ), par le saviorism, par le fait de vouloir imposer le modèle Blanccidental par la force, en posant l'Occident comme la référence en matière de droits pour les femmes, les non-cis, les homos et les lesbiennes, et en posant le continent Africain (oui, en entier), le Moyen Orient, comme des symboles de la """barbarie""", du sexisme et de l'homophobie. Je ne retrouve pas un bon article que j'avais lu sur le sujet, mais il suffit de chercher "white saviorism activism" pour trouver quelques bases (tiens d'ailleurs je viens de découvrir le terme de "voluntoursim").
Il y a déjà des articles qui signalent tous les problèmes que posent les personnes blanc-he-s dans l'antiracisme, je pense notamment à l'excellent article de l'excellent Echo des sorcières : La décence, chèr-e-s blanc-he-s.
Je ne développe pas plus mais je me tiens à disposition pour aller fouiller dans mes marques pages si vous avez besoin de lien, de sources, d'articles !
(mes exemples portent plutôt sur la négrophobie mais si vous en avez d'autres n'hésitez pas à compléter : antisémitisme, islamophobie, racisme anti-asiatiques, anti-arabes, ...) ou à préciser certaines composantes si vous pensez que ça devrait être coupé en plusieurs articles.
- du caractère inapproprié (pour employer un euphémisme) de la notion de racisme anti-blanc,
- des dérives de l'antiracisme blanc.
L'inanité (j'avais envie de dire inanité aujourd'hui) de la notion de racisme anti-blanc
Sur le premier sujet, je pense qu'il est toujours utile de rappeler à quel point la notion de "racisme anti-blanc" est un oxymore : le racisme est un système qui profite aux blanc-he-s. Il y avait déjà eu un article sur le sujet, reprenant un sketch d'Aamer Rahman, complété d'un commentaire (de @Mymy ?), qui mériterait à mon avis d'être développé comme dans les articles sur la politique ou le sexisme. Malheureusement il est encore loin d'être acquis que le "racisme anti-blanc" est un non-sens, comme on peut encore le lire dans certains commentaires, y compris récemment sur la VPRX.
Pour référence, une décision de justice a cette année rejettée l'existence du "racisme anti-blanc", pour motif que les "Français blancs dit de souche" ne constituent pas un "groupe de personnes" au sens de la loi française. La décision de justice intervenait suite à une plainte portée contre un chanteur du groupe ZEP et un sociologue, suite à la chanson "Nique la France".
(attention termes sexistes & homophobes au milieu)
Les dérives de l'antiracisme blanc
Nombreux sont les exemples de personnes, d'associations, se présentant comme luttant contre le racisme et ayant pourtant des comportements le renforçant ou des propos discréditant d'autres associations plus fermes.
Je pense à cet antiracisme qui :
- estime que la meilleure façon de lutter contre le racisme c'est de ne pas en parler ("ya que les racistes qui parlent de couleur de peau"), et refuse les statistiques ethniques (pas vu, pas pris), ou encore que la meilleure façon de lutter contre le racisme c'est de s'approprier la culture des dominé-e-s, spéciale dédicace aux dreadeux blanc-he-s,
- considère que "raciste" est une injure, et que l'apogée du racisme est l'insulte raciste. Bien pratique puisque cela permet de justifier que "Sale Blanc-he" = "Sale xxx" (remplacez xxx par n'importe quelle couleur de peau, catégorie ethique, culturelle, etc.), ce qui participe à faire disparaître l'idée que le racisme est un système dont toute une part de la société profite et non une histoire de différents et d'intolérance interpersonnels, ce qui est bien plus confortable.
- considère que la couleur de peau n'est pas un critère important dans l'analyse de QUI parle et que n'importe qui a la même légitimité à définir les formes et les priorités des combats antiracistes. Un-e blanc-he est tout à faire à sa place à expliquer à des racisé-e-s ce qu'est le racisme (Non.), comment le combattre (Non.), quelle limites ne pas dépasser (Non.). On se souviendra des soutiens de la LICRA, la LDH et du MRAP à l'exposition Exhibit B. Il y a probablement dans la façon dont les associations antiracistes mainstream choisissent leurs combats une forme de clientélisme comparable à celui qui fait que les associations écolos mainstreams veillent à surtout ne pas trop remettre en question les choix culturels et sociétaux tel que la consommation de produit animaux (pourtant bien plus coûteuse en eau que le fait de prendre des bains, de laver sa voiture, d'arroser son gazon -je me réfère au docu Cowspiracy mais je m'égare).
- estime que la meilleure façon de lutte contre le racisme est de faire rire avec des stéréotypes racistes, en les faisant par là-même persister. Me viennent à l'esprit plusieurs exemples, les caricatures/dessins de presses de Charlie Hebdo qui font probablement autant rire les lecteurs de Minute que ceux du Figaro (la flemme de linker mais je pense dernièrement au dessin sur le corps de cet enfant réfugié syrien échoué sur la plage), ce récent article de Rue89 qui vante l'humour à base d'accents et de stéréotypes, nos comédies françaises "Mais qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu" ou le prochain "Je suis à vous tout de suite", ou la grand messe antiraciste "Rire ensemble contre le racisme" J'en loupe sûrement plein.
(si vous avez le courage, "Tout le monde est titi peu raciste", à 22'35'', issu du spectacle de 2012 ou 2013. Attention colorblind et universalisme attack)
- considère que c'est l'antiracisme blanc et la figure du Blanc en général qui sauvera les non-blanc-he-s du racisme. Ça passe notamment par l'humanitaire (on pourrait consacrer tout un article aux dérives de l'humanitaire mais ça sera pour une autre suggestion ), par le saviorism, par le fait de vouloir imposer le modèle Blanccidental par la force, en posant l'Occident comme la référence en matière de droits pour les femmes, les non-cis, les homos et les lesbiennes, et en posant le continent Africain (oui, en entier), le Moyen Orient, comme des symboles de la """barbarie""", du sexisme et de l'homophobie. Je ne retrouve pas un bon article que j'avais lu sur le sujet, mais il suffit de chercher "white saviorism activism" pour trouver quelques bases (tiens d'ailleurs je viens de découvrir le terme de "voluntoursim").
Il y a déjà des articles qui signalent tous les problèmes que posent les personnes blanc-he-s dans l'antiracisme, je pense notamment à l'excellent article de l'excellent Echo des sorcières : La décence, chèr-e-s blanc-he-s.
Je ne développe pas plus mais je me tiens à disposition pour aller fouiller dans mes marques pages si vous avez besoin de lien, de sources, d'articles !
(mes exemples portent plutôt sur la négrophobie mais si vous en avez d'autres n'hésitez pas à compléter : antisémitisme, islamophobie, racisme anti-asiatiques, anti-arabes, ...) ou à préciser certaines composantes si vous pensez que ça devrait être coupé en plusieurs articles.
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