Je ne sais pas si c'est parce que tu te sens directement visée par mes postes, que tu me prêtes des propos que je n'ai pas écrit, mais j'ai justement dit que pour moi la couleur de peau n'était pas un critère déterminant.
J'ai même cité des Mads Blanches qui n'ont pas connu directement le racisme pour dire que j'étais souvent d'accord avec leur vision du racisme, celui-ci n'étant pas égocentré.
Si on ne sait pas de qui ou de quoi on parle, il faut se renseigner et faire des recherches à mon humble avis.
Si j'étais réalisatrice, il ne me viendrait jamais à l'esprit de faire un film "politique" sur les Rom's, en me basant sur mon intuition, ou une quelconque fascination. Je ferais en plus extrêmement attention à ne pas stigmatiser davantage, une population qui est déjà souvent montrée du doigt.
"Concernant ta phrase en gras, ce raisonnement s'applique à la plupart, dont toi..." Encore heureux. Cf. l'exemple des Rom's ci-dessus. Je peux aussi te prendre l'exemple du harcèlement de rue. Personnellement, j'en suis très rarement victime, mais ce n'est pas pour autant que je me base uniquement sur ma propre expérience pour en déduire que ça n'existe pas ou que je minimise la situation en faisant passer celles qui le subissent pour des fabulatrices ou des filles qui le cherchent bien.
Quand on discute d'un sujet sociétal, ça me parait logique de ne pas s'en tenir à ce qu'on vit. Quand je parle de la représentation problématique des Noirs dans le cinéma français, je ne me base pas sur ma propre expérience, puisque je ne suis pas comédienne, mais sur les nombreux témoignages et enquêtes que j'ai lu, que j'ai entendu, et toute une filmographie française.
Maintenant, chacun fait comme il veut. Mais oui, je trouve ça déplacé, de s'en tenir uniquement à son expérience personnelle, pour en déduire que tel problème dans la société existe ou n'existe pas.
N'ayant pas été insultante, je trouve ta remarque déplacée et orientée.C'est sympa de cracher ainsi sur les sentiments de celles qui se sont senties offensées par cette représentation. Vraiment les réactions sur ce sujet et le premier article consacré à ce film ne te semble pas sincère ? Et les madz non-noires qui sont du même avis et Marie-charlotte , sont-elles dans une démarche communautaire aussi ?Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.
Je souhaitais juste rebondir sur cette partie de ton commentaire. Le problème n'est pas tant que ces filles volent, sèchent les cours,... et que cela les amusent (ou en tout cas qu'elles ne le jugent pas comme mal). La littérature et le cinéma sont pleins de groupe de jeunes plus ou moins en rébellion, qui se réalisent à travers la transgression ; qui apprécient ces moments pendant que les adultes ou autres représentants de la société, condamnent plus ou moins fortement ces actions (La route de Keruac, L'oiseau moquer de Lee, Harry Potter voire même Marie-Antoinette). Là où le bât blesse, selon moi, est que l'image dans ce cas ne s'éloigne pas des clichés sur les banlieues et les filles noires de façon générale, mais les encense voire les magnifie. Tu n'y fais peut-être pas attention, mais les documentaires et films faits sur la banlieue ou la condition noire en France (merci Zone interdite, 66 minutes et Envoyé spécial btw) tournent généralement autour de la délinquance, du sexisme, de l'intégrisme religieux ou du désir de s'en sortir. Comme si on ne pouvait pas être en banlieue et / ou non-blanc ET de classe moyenne (voire plus), n'avoir jamais fait un truc illégal, sortir en micro-short et ne pas écouter du rap. Pour rappel, Neuilly, Boulogne et Rueil sont des banlieues mais personne ne leur assigne cette image. Parc qu'on associe malheureusement banlieue et pauvreté, banlieue et France "non blanche", banlieue et échec (selon le modèle social général, bien sûr, chacun voit midi - et le bonheur- à sa porte).
Dans le même sens, contrairement à ce que tu sembles penser, les autres films qui mettent en avant des personnes typées sont ceux justement avec des banlieusards qui rêvent de sortir de leur "cité" et qui vont utiliser le sport, l'art ou les études pour se faire. Bien sûr ils sont tiraillé entre leurs amis délinquants plus ou moins gentils et leurs grandes aspirations souvent représentées par une romance avec un blanc. L'analyse du blog "le cinéma est politique" de ces films est très intéressante pour le coup. Par exemple : http://www.lecinemaestpolitique.fr/neuilly-sa-mere-humilier-et-punir-le-gosse-des-cites/ . Sans oublier les films sur les couples mixtes, soi-disant au service de la déconstruction des clichés par le rire...
Pour finir, je suis tout à fait d'accord sur le fait qu'il faut arrêter de vouloir imposer un modèle de réussite à toute une société. Mais pour cela, il faudrait aussi arrêter les clichés clivants et laisser les personnes être ce qu'elles sont : des individus à part entière, au-delà de leur poids, de leur sexe, de leur couleur et de ce qu'elles aiment faire entre les draps (ou ailleurs).
"Le souci en France c'est qu'on s'offusque à la fois de faire et de ne pas faire. Ce qui engendre une sorte d'immobilisme qui déteint sur la société, c'est dommageable."
Ben ouais, c'est tellement duuuuuuuuuuur de donner aux Noirs les mêmes rôles qu'aux Blancs, je plains les réalisateurs, les producteurs et les scénaristes à qui incombent cette lourde tâche.
J'attends l'argument "ils n'ont qu'à faire leur film, c'est facile !" LOL. Sauf que ça reviendrait à te contredire ("communautarisme").
@agapanthe7
Désolée si tu t'es sentie insultée loin de moi cette idée .
C'est " orienté" aussi de remettre en cause la sincérité de madz qui ont pris du temps pour répondre et argumenter sur le sujet en les renvoyant à un aspect "communautariste" . Tu ne doute pas de la sincérité de la rédactrice de l'article mais les madz qui y ont réagi elles sont communautaristes donc je ne comprends pas trop.
Je vais reformuler mon propos: je me demande quelles sont les motivations profondes de certaines madz. Est-ce plus clair?@agapanthe7
Désolée si tu t'es sentie insultée loin de moi cette idée .
C'est " orienté" aussi de remettre en cause la sincérité de madz qui ont pris du temps pour répondre et argumenter sur le sujet en les renvoyant à un aspect "communautariste" . Tu ne doute pas de la sincérité de la rédactrice de l'article mais les madz qui y ont réagi elles sont communautaristes donc je ne comprends pas trop.
Je vais reformuler mon propos: je me demande quelles sont les motivations profondes de certaines madz. Est-ce plus clair?
Et qu'il s'agisse de Marie Charlotte ou des autres madz, je ne doute pas de leur sincérité dans leur démarche.
En ce qui concerne le communautarisme, je ne peux y adhérer, du fait de mon histoire personnelle. Je ne me reconnais pas la dedans, et j'ai été, il est vrai,choquée par certains propos de type "entre noires on se comprend". Je pense que la couleur est un élement parmi d'autres pour définir une identité, mais pas THE élément, tu comprends?
Je n'ai pas vocation à foutre la m*rde comme on me le reproche, je n'insulte pas, et me contente de donner mon point de vue, rien de plus.![]()
Je comprends tes arguments et je suis justement d'accord avec toi sur les faits mais pas sur les conclusions. Dans les films sur les jeunes de banlieue (et là je ne parle pas de couleur de peau), on va souvent montrer, comme tu dis, quelqu'un qui essaye de "s'en sortir" et qui est tiraillé entre deux milieux. Et les films sur les jeunes qui transgressent, montré comme quelque chose de positif, sont aussi monnaie courante, mais l'intersection entre les deux est nulle (ou presque, je pense). Je veux dire qu'en gros, on montre jamais un jeune de banlieue qui fait quelque chose de socialement pas "normal" (au sens propre) comme quelque chose de positif. Par exemple, Thelma et Louise qui volent, ont des flingues, fuient, c'est montré comme positif. Le jeune qui a un flingue dans "la journée de la jupe" c'est très très mal. Comme si tout ce qui était transgressif ne pouvait être positif qui si ça venait de gens dont on ne s'attend pas à ce qu'ils agissent ainsi.
Donc voilà, je me demande en quoi c'est mal de glorifier ces actions venant de filles de banlieues, alors que ça ne l'est pas dans d'autres cas. Donc je sais qu'on va me répondre que c'est parce que ça renforce un cliché, mais là ces filles sont des personnes à part entière parce que c'est elles qui tiennent l'histoire parce qu'elles sont les sujets de l'action. Je reprends la journée de la jupe : les jeunes de banlieue y sont des clichés parce qu'ils ne sont là que pour montrer l'histoire de la prof, ils sont des objets, et des objets qui posent problème au sujet. Là ce n'est plus le cas.
Voilà, pour moi ça change tout mais je me trompe peut-être. Depuis des plombes on nous parle "d'aider les jeunes de banlieue à s'extraire de leur milieu", de leur donner des modèles pour ça etc. Et en fait quand tu écoutes bien ces propos, ils sont horribles, ils veulent dire qu'il faut les faire rentrer dans le moule, ce que beaucoup de personnes souhaiteraient. Mes c'est quoi ce moule ? En quoi il est bien ? Jusque là il n'a pas tellement prouvé qu'il rendait les gens heureux.
Donc ce qui me satisfait dans ce film c'est qu'il n'y a pas de jugement. Les gens peuvent en mettre un bien sûr, et d'ailleurs beaucoup de madz l'ont fait, en percevant comme négatif le fait qu'elles volent ou se battent ... Mais ça n'est pas le but : on montre des filles de banlieue qui sont sujet de leur vie et qui donc ne "posent pas problème". Si on avait montré des filles qui "s'en sortent" (quel que soit ce que ça veut dire), finalement ça n'aurait fait que conforter le fait que les jeunes de banlieue posent problème et qu'il vaut mieux s'éloigner de ce modèle pour être quelqu'un de bien.
Je sais pas si je suis claire, mais j'essaye ^^
Un autre truc avec lequel j'ai du mal c'est le fait que sur Madmoizelle, on avait présenté qu'est qu'on a fait au bon dieu comme un super film, pas du tout raciste (je l'ai vu depuis, et je suis désolée mais c'est un horrible film très raciste), et là on montre celui-là comme un film problématique. Je suis un peu dubitative.
Le film Thelma et Louise est un mauvais exemple.
- D'abord, il s'agit d'un film sur la vengeance et la défense, ce qui n'est absolument pas le cas de Bande de filles dans lequel aucun crime n'a été commis à l'encontre des filles. Les femmes ne dirigent leur haine justifiée que contre les hommes,ce qui n'est pas le cas de Bande de filles où les héroïnes s'en prennent aussi aux personnes qui ne leur ont rien fait.
- Ensuite, dans Bande de filles, l'héroïne est une vraie victime de la société, qui n'a même pas choisi d'entrer dans le groupe et qui s'enfonce toute seule dans sa m..... C'est un film super négatif, super sombre, c'est ça qui est glauque dans ces applaudissements. Donc je ne vois pas en quoi il change des autres films sur la banlieue tout aussi sombre.
- Autre point important à préciser concernant T&L : 'on n'a pas l'habitude de montrer les femmes Blanches dans cette posture badass. De façon générale, les Blancs sont souvent montrés dans les médias (journaux télévisés) comme la "race suprême" qui ne fait jamais de conneries contrairement aux autres groupes et quand ça arrive, c'est uniquement par "accident". Et c'est encore pire pour les femmes quand on pense au film hollywoodien bien propre où elles sont toujours bien coiffés avec des belles robes dépendantes de beaux mecs. C'est pour ça qu'on s'éclate à regarder des séries comme Weeds ou à l'inverse, Luther. Parce que ce sont des programmes qui jouent justement sur les clichés et c'est en ça qu'ils sont frais à regarder. (Et soi dit en passant, le film a été écrit pas une femme Blanche.).
Je te cite :
"Et en fait quand tu écoutes bien ces propos, ils sont horribles, ils veulent dire qu'il faut les faire rentrer dans le moule, ce que beaucoup de personnes souhaiteraient. Mes c'est quoi ce moule ? En quoi il est bien ? Jusque là il n'a pas tellement prouvé qu'il rendait les gens heureux."
Ce sont les personnes concernées qui disent qu'elles ont besoin de modèle et qu'elles ne sont pas heureuses.
Pourquoi leur octroyer leur droit de parole en disant à leur place, ce qui est bon pour elle, qui plus est quand on a réussi sa vie comme Céline Sciamma?
La réalisatrice fait finalement comme les personnes qu'elle accuse.
Elle essaye à son tour de les ranger dans un moule en disant "faites ça, c'est bien."
Or dire c'est bien, c'est aussi un jugement.
Je vois dans cette diatribe contre Sciamma une démarche plus communautaire que sincère.
Il me semble que Sciamma souhaite décrire une réalité.
[...] Après, j'ignore si c'est ce qu'a fait Céline Sciamma ou si elle a voulu retranscrire le fantasme qu'elle avait de la vie de ces filles en bande.
Apparemment, si elle a voulu évoquer une réalité, elle semble avoir loupé des trucs et être tombée dans les clichés.
Si elle a cherché à reproduire l'idée qu'elle avait de leurs vies, je peux comprendre qu'on puisse se sentir insulté par sa vision des choses.