Avant il y avait un petit exercice que j'aimais bien, c'était le programme "Un distique par jour". Tous les jours d'école (donc tous les jours où j'écrivais), je commençais par un distique, un petit poème de deux vers. Ca avait plein d'avantages : me permettre de me mettre à l'écriture doucement et pas en plongeant direct dans un roman, me faire faire des progrès en poésie, m'apprendre à utiliser des vers que je n'utilisais pas dans mes autres poèmes (oui parce qu'en poésie, on prend des réflexes vachement vite, et à force de faire des poèmes avec des vers de 7 ou 9 syllabes, ils "sortaient" directement sous cette forme. Les distiques en alexandrins ou décasyllabes me faisaient vraiment sortir de ma zone de confort). Le fait que la forme soit courte et rapide à faire est vachement motivante, et ça me motivait beaucoup plus de me dire "j'écris ce petit truc" et d'avoir une transition en douceur vers un projet plus gros, plutôt que de me dire "allez, plus que 300 pages de roman, yay !"
J'ai arrêté depuis, parce que je n'écris plus de poésie, parce que je n'ai plus le temps, je suis donc sur un gros roman et j'ai enfin réussi à acquérir la motivation pour plonger dedans direct. Mais le programme Un distique par jour reste une idée cool.
Et j'en profite pour attirer un peu votre attention sur la poésie en tant que jeu, exercice, pause. A la base j'en écrivais parce que quand j'exprimais ce que je ressentais, c'était à l'écrit et sous forme de vers (ou plutôt de retours à la ligne, c'était hideux !), et puis je me suis améliorée et j'ai aimé ça. Je n'ai pas du tout pour intention de faire publier ça, parce que je sais que même mes meilleurs poèmes, qui sont devenus franchement pas mal niveau versification et tout, sont mauvais. Je ne peux pas m'empêcher d'y raconter des histoires et je n’arrive pas à caser des figures de style. Mais la poésie a le mérite de permettre d'exprimer ses sentiments de façon certes moins précise, mais plus "profonde" que la prose, ce qui peut toujours faire du bien ; ça permet plein d'expériences stylistiques ; c'est assez court pour faire une pause ou une introduction à un travail plus long. Bref, je vous le conseille si vous êtes en manque d'"exercices". Je regrette un peu d'avoir arrêté perso, mais je n'ose pas reprendre parce que je sais que ça va être affreusement moche, et parce que je suis bien trop occupée à m'éclater dans mon roman pour avoir envie.
Sinon, comme exercice, fut un temps où je faisais des défis littéraires avec un ami. Chacun notre tour, on proposait un sujet, puis on convenait d'une date et roulez jeunesse !
(exemple de sujets : "Une nuit au théâtre" ; "Notre amitié n'a pas d'autre but, n'a pas d'autre sens, que de te montrer à quel point tu es absolument différent de moi"). On galérait beaucoup sur les sujets de l'autre, et puis on s'amusait bien, et comme il se trouve que nous sommes extrêmement semblables sur beaucoup de choses fondamentales de notre être mais aussi différents qu'il est possible de l'être dans la démarche d'écriture, on se retrouvait toujours avec des textes ultra complémentaires. Tellement complémentaires qu'ils donnent l'impression de faire référence l'un à l'autre et qui si on avait voulu se concerter pour obtenir un tel effet, on n'aurait pas réussi !
A part ça, je suis un peu dans la dernière ligne droite de mon roman. J'ai 25 lettres à brûler au total et je suis dans l'écriture de la 21. Je suis hyper contente de ce que je fais, de ce que j'ai appris, de mon minimum actuel d'1h30 par jour (oui, je suis en vacances, mais quand même, je n'aurais jamais cru que j'y arriverais un jour !), et je suis ravie de m'approcher de la fin.
Sauf que je ne sais pas du tout comment gérer ça. J'ai déjà fini un roman (j'y avais mis deux fois plus de temps et il était trois fois plus court !), mais là... Je m'offre une incursion dans la tête de Constance tous les jours depuis trois mois, tous les jours ouvrables depuis sept mois, plusieurs fois par semaine depuis un an. Elle me suit partout, elle prend possession de moi dès que j'écris un truc (même sur ce forum, je me surprends à faire des longues phrases et à coller des points-virgules !). Je ne sais pas du tout comment je vais vivre de me défaire de tout ça. Probablement en me sentant affreusement seule, j'imagine. Mais quand même, sachant que je vais passer de "tout" (1h30/jour) à "rien" puisque je n'ai plus ni poésie, ni défis, ni rien, à part un conte de Noëlle au mois de décembre, ça va faire très, très bizarre. (Je pourrais aussi commencer directement le tome 2 sans ralentir le rythme, me direz-vous, mais je vais éviter, c'est un coup à devenir dingue).