Je reviens sur le sujet de la bibliothérapie, le fait de lire des livres "qui aident à surmonter une épreuve ou un questionnement en particulier" comme tu le dis
@Rosenrot_
J'étais un peu dans cette optique là ces dernières semaines mais au final je ne sais pas trop quoi penser de mes lectures au final. Je voulais lire sur la maladie, le handicap et la "rémission" on va dire, des témoignages ou des fictions sur le sujet. J'ai pas mal de temps"libre" en ce moment et j'arrive à être assez concentrée pour lire et comme je suis dans une phase où je cogite énormément sur ces sujets là je me suis dit que lire sur ces sujets pouvait être intéressant. Du coup je me suis tournée sur des livres et romans graphiques assez grand publique dont on a beaucoup entendu parler pour commencer.
J'ai donc attaqué avec
Patients de Grand Corps malade, livre assez court dont a été tiré un film récemment puis deux romans graphiques:
La parenthèse de Élodie Durand et
Pilules Bleues de Frederik Peeters. Ce sont tous les trois des autobiographies.
J'ai beaucoup aimé
Patients. Il s'agit de la biographie de Grand Corps Malade dans les moments qu'il passe au centre après avoir eu un accident (saut dans une piscine avec peu d'eau) et qui l'a rendu tétraplégique incomplet, incomplet voulant dire qu'il pouvait récupérer de la mobilité. Au début j'ai eu un peu de mal avec le style familier, avec quelques frustrations car on en apprends peu sur son ressenti et ses pensées pendant tout le temps que Fabien passe au centre. Mais je crois que c'est parce que j'avais lu des critiques dans ce sens (sur le manque de son ressenti) que j'avais un peu de mal avec ça parce que au final j'ai beaucoup aimé. Ne pas parler de son ressenti à soi permet de se mettre une distance avec tout ce qu'on vit et j'ai trouvé ça assez bien illustré dans ce livre (enfin moi je l'ai interprété comme ça). Ça permet au récit de se concentrer sur les autres et tous ces parcours différents, touchant mais sans jamais de patho. La narrations se concentre sur les personnes et non sur les handicaps. Il y a beaucoup de détails "techniques" sur la vie quotidienne et même si je visualisant très bien certaines choses racontées j'ai appris beaucoup. Ça m'a touché d'avoir un tout petit détail technique à un moment qui m'a rappelé un truc à moi (même si j'ai absolument pas le même parcours avec Fabien). Et c'est bête mais la fin m'a beaucoup émue.
Pour La Parenthèse pareil j'ai beaucoup aimé. Ici l'auteure évoque l'épilepsie et une minuscule tumeur au cerveau qui l'ont privé de sa mémoire, elle ne savait plus compter, faire des choses du quotidien, elle était perdue et elle dormait tout le temps, sur une durée de plus de 5 ans. J'ai beaucoup aimé les dessins, pas tant par l'esthétique que par ce qu'ils transmettent. C'est visuellement très réussi j'ai trouvé, on arrive à "voir" un peu ce que la maladie a pu être, la fatigue, le fait d'être perdue. Ca m'a rappelé une autre BD sur le thème de la maladie qui est Carnet de santé foireuse de Polza, sur la maladie de Crohn. je n'avais pas aimé la fin mais j'avais trouvé très très juste la manière dont la douleur était représentait, c'était très parlant pour quelque chose qui est au final difficile de se représenter pour ceux qui ne l'ont jamais vécu. C'est une vrai force de ces deux BD je trouve, plus que les parcours et les histoires racontée, la représentation graphique de la maladie est de mon point de vue assez "parlante".
Pour Pilules Bleues en revanche j'ai nettement moins accroché. J'ai eu du mal avec les dessins déjà, après c'est juste une histoire de gout personnel. La BD est autobiographique également et on suit l'auteur dont la compagne et le fils sont séropositifs. J'ai vu que cette BD avait eu énormément de prix et du coup je me dis que j'ai peut être loupé un truc. Pour moi elle souffre de la comparaison avec mes précédentes lectures. Pas forcément au niveau de la gravité des histoires (je ne fait pas de hiérarchie sur les problèmes de santé, c'est pas parce que l'un est moins grave que l'autre que ce n'est pas dur à vivre) surtout que le VIH c'est pas rien mais je sais pas, j'ai eu du mal avec les interrogations existentielle de l'auteur. Peut être parce que je connais assez bien tout ce qui est transmission du VIH/charge virale etc ce qui fait que je n'ai rien appris et je n'étais pas inquiète comme l'auteur a pu l'être (je ne nie pas que ça a du être très angoissant pour lui pendant très longtemps). Peut être parce que ce n'était pas lui le malade mais "juste" compagnon d'une personne malade (même si je sais que c'est hyper dure comme position aussi). Et même si les passages avec le fils m'ont touché je sais pas j'ai eu du mal à vraiment trouvé cette BD touchante. A la fin je me suis dit: "Oui ok c'est chiant d'être en couple avec quelqu'un qui a une maladie chronique, qui doit prendre un traitement, les pilules bleues toussa, mais bon de là à en faire une BD, ça arrive à beaucoup de monde, c'est la vie". J'ai eu l'impression d'avoir pas de cœur, je ne sais pas si c'est moi ou pas, j'arrive pas à formuler ce qui m'a dérangé exactement
Je suis sûre que je n'aurai pas forcément dit ça avec cette même histoire mais traité différemment, ça aurait très bien plus me toucher. mais là je crois qu'il me "manquait" quelque chose.
Certaines d'entre vous l'ont lue?
Je compte lire
Anthropologie de la maladie de François Laplantine que j'ai dans ma bibliothèque depuis des années, ça à l'air passionnant (même si très dense donc je vais probablement pas m'y mettre tout de suite
).
Aussi, je me demandais si vous aviez des recommandations et des conseils sur ces sujets là, un peu dans le genre de mes précédentes lectures