Je me souviens, avec ces histoire d'inconnus et de leur possible réaction à mes lectures, d'une anecdote Mansplaining™ :
J'attends des amis pour aller à la foire des vignerons indépendants. Ils sont en retard, j'ai de l'avance. C'est pas si grave : j'ai
Le Harem et l'Occident, de Fatima Mernissi, pour m'occuper.
Je laisse de temps en temps mon regard parcourir le paysage et je vois (et entends car il parlait fort, le bougre) un homme en train de se faire poser un lapin (il y a le salon de la moto en même temps, je le vois plutôt aller là-bas qu'à la foire du vin). Nos regards se croisent et il se trouve que je souris (la situation m'amuse, j'avoue n'avoir que peu d'empathie pour les personnes qui exposent leur drama au vu et à l’ouïe de tout Paris). Il vient me voir et commence à me demander ce que je lis. Comprendre : maintenant qu'il a perdu son temps, il ne voit aucun problème à m'en faire perdre aussi alors même que je suis clairement occupée.
Je développe le sujet du livre, ce à quoi il me répond que l'autrice dit n'importe quoi (elle est née dans un harem, je pense qu'elle sait de quoi elle parle mébon) et que je ferais mieux d'arrêter ma lecture immédiatement.
Comme je ne suis pas sûre de savoir choisir entre l'hilarité, la surprise et l'agacement que me provoquent un tel toupet, je reste coite mais l'arrivée de mes amis met de toute manière un terme à ses propos.
Merci, mec random, pour tes conseils de lecture on ne peut plus avisés.
Sur un sujet adjacent : en termes de conseils de lecture, j'ai beau avoir trouvé un livre génial, il est rare que je fasse preuve de véhémence quand j'en parle ("il est vraiment bien, je te le conseille" et ça se limite à ça, à part s'il est assez fin pour faire l'objet d'un envoi postal). PAR CONTRE, j'ai l'impression que mes ex étaient vachement plus prosélytes en la matière. Enfin, mes ami·es me disent du bien (voire beaucoup et longuement du bien) de leurs lectures mais n'insistent pas plus que ça pour que je leur emboîte le pas. Mes ex étaient beaucoup plus insistants.
Du coup, j'ai lu :
- Collapse, de J. Diamond (et aussi un peu parce que j'avais fini mon livre et qu'un long voyage m'attendait) : très bien, il me fournit encore des arguments de temps à autres alors que je l'ai lu il y a dix ans
- Le plein s'il-vous-plaît, de JM Jancovici : c'est court et bien argumenté, je ne regrette pas ma lecture
mais je crois que je ne lirai jamais
L'Idiot, de F Dostoievsky : le même ex qui insistait sur le fait qu'il lisait
Le Rouge et le Noir m'a tellement tannée en mode "abandonne tes autres lectures immédiatement et lis ce chef d'oeuvre", "lis-le, comme ça je pourrai t'en donner mon avis" que... Non (même si je ne doute pas de la qualité de l'ouvrage).
Et vous, des refus de lecture irrationnels et néanmoins assumés ?