Ça me perturbe...

[North sea]

Edité

 

[Leech]

Le concept de "réalité" me perturbe. Disons, le fait que la façon dont on perçoit le monde n'est en fait qu'UNE façon de percevoir le monde. Donc est-ce vraiment LA réalité ?
Non mais, par exemple, les animaux perçoivent le monde de manière totalement différente. Avec des couleurs différentes, de manière plus ou moins floue selon la distance, ils peuvent entendre des sons inaudible pour nous, sentir des choses que nous ne sentons pas. Des choses de guedins quoi .Quand on pense à la perception des animaux on se dit qu'ils ont une vision "déformée" de la réalité. Mais en quoi la notre serait plus juste, plus vraie ?
Imaginons un instant que nous aussi en tant qu'être humain nous percevions le monde de cette manière. Cela nous semblerait tout à fait normal. Cette réalité deviendrait "la" réalité.

Mais du coup, quand on a l'impression d'avoir des certitudes, des choses concrètes sur quoi s'appuyer et raisonner, du style : "Le ciel est bleu", "l'herbe est verte", en fait, ça se base juste sur NOTRE réalité perçue sur le moment, dans un état X. Donc est-ce si "vrai" que ça ? Au final si on avait été foutu différemment on aurait pu voir l'herbe rouge et le ciel jaune, peut-être . Et ça nous aurait semblé normal.

Autre truc fou. Le fait qu'au final, c'est notre propre cerveau qui nous "impose" notre perception du monde. En utilisant des psychédéliques, pour vulgariser, le "filtre" dans notre cerveau qui nous permet de ne pas recevoir toutes les informations sensorielles en même temps, bah ce filtre il est enlevé. Du coup, est-ce que nous voyons alors le monde tel qu'il est "vraiment" sans que nous nous en rendions compte ?

Bref, c'est un peu brouillon tout ça mais c'est parce qu'en fait j'me rends compte que depuis 1 an j'ai pas mal évolué sur la question. Il y a de ça quelques mois, pour moi, tout ce que je voyais en étant sobre c'était "le vrai", "la vraie réalité" et point. Alors qu'en fait c'est beaucoup plus complexe que ça .

 

[Pinceau_]

@Leech
Je te conseille très fort le docu "Voyage au cœur du LSD" (que tu peux trouver sur Preuves par Images) qui est fouuuuuuu sur ce thème.

 

[Leech]

@Pinceau_
Huhu, t'inquiètes, celui-là ça a été un des premiers que j'ai vu sur le sujet . S'en sont suivis moults autres depuis . J'ai l'impression de faire que me rabâcher mais en docu sur les psychédéliques, je pense que LA référence pour moi c'est vraiment "Neurons to Nirvana". Y'a tout dedans. Pourquoi ils ont été diabolisé, comment ça fonctionne dans le cerveau, la perception de la réalité et la compréhension du monde (le fait que tout est lié, que nous sommes tous "de la même famille", etc), comment ça peut être utilisé dans un cadre médical, les bienfaits que ça peut apporter aux gens, etc. En plus, il est très agréable à regarder (les musiques, les images ).

Bref, je trouve ça tellement fascinant à quel point finalement on ne perçoit qu'une infime partie des choses. A quel point il existe des perceptions différentes du monde selon les espèces et le fonctionnement dans notre cerveau.

 

[Pinceau_]

@Nana.Nkv
Perso, je le conçois effectivement comme "des sens plus affûtés", en admettant que notre perception est limitée par beaucoup de choses en état "sobre" : déjà par nos 5 sens en eux-mêmes qui ne permettent pas aux autres de s'exprimer (il faut évidemment admettre que l'on a d'autres sens genre percevoir les ondes, pour donner un exemple, ça peut rejoindre tout ce qui touche au magnétisme), par le fait aussi que les sens "s'assourdissent" les uns les autres (je ne sais pas trop comment dire, mais par exemple un aveugle dira qu'il perçoit beaucoup plus de choses par l'ouïe ou le toucher qu'un voyant), par le fait que le cerveau analyse systématiquement tout ce qu'on voit selon un référentiel qui varie selon la culture, l'environnement, l'éducation et compagnie...

Je pense que les drogues peuvent permettre d'abaisser les barrières que l'on a forcément à cause des raisons précédemment citées. Après, pas toutes les drogues, et puis ça dépend comme c'est pris, ça dépend du contexte aussi (typiquement si tu prends une drogue psychédéliques dans un environnement austère type hôpital, tu risques fort de faire une crise d'angoisse ne serait-ce que parce que tu es entourée par la mort et la maladie ce qui explique pourquoi certaines expériences faites sur ces drogues en labo n'ont pas bien tourné...).

 

[Leech]

@Nana.Nkv
Je suis pas une grande spécialiste donc je vais me contenter de te recopier la traduction (qui a été faite de manière "artisanale" donc c'est pas de la top qualité) de ce qui a été dit dans le documentaire. J'ai un peu modifié la retranscription histoire de rendre mieux compte de l'idée, sinon on comprenait rien (j'espère ne pas trop me tromper )

Toutes les informations provenant de vos sens, excepté l’odorat, à l’intérieur du cerveau, arrivent jusqu’à une zone appelée le thalamus, qui est une passerelle. Le thalamus décide quelles informations doivent aller vers le cortex. Le cortex –qui est une zone exécutive- combine ces informations en une image de sens généralisé et ainsi détermine votre réalité.

Ainsi ces 2 parties du cerveau, la partie inférieure du cerveau (qui régule le flux d’informations) et la partie médiane (qui fournit une interprétation émotionnelle de l’information) sont reliées entre elles par l’intermédiaire de la chaîne de la sérotonine.

Donc, une des choses que font les psychédéliques c’est une stimulation du système sérotoninergique qui renforce la relation entre le cerveau émotionnel et les informations liées au cerveau comportemental (le thalamus et le cortext quoi ^^). C’est pourquoi je crois que les psychédéliques peuvent être décrits comme des psycho-intégrateurs. Leurs fonctions sérotoninergiques intégrées dans différentes activités sont liées à l’intérieur du cerveau.

Les psychédéliques inhibent les mécanismes de contrôle de la sérotonine (ces mécanismes qui en temps normal nous protègent de la surcharge d’informations), comme pour dire : « Maintenant, tout est pour toi ! » (vo : Now, you get it all !).

C’est une des raisons pour laquelle les gens ont des expériences intenses et pourquoi ils ont tous ces points de vue si incroyables et peuvent comprendre intuitivement, sentant que tout est connecté avec eux. Parce que toutes les zones du cerveau en fait sont liées les unes aux autres et les substances psychoactives interagissent avec le système sérotoninergique

Voilà, je sais pas si tout est plus clair .
Et si quelqu'un s'y connait mieux, si y'a des choses fausses bah faut pas hésiter à venir compléter/corriger

 

[Pampa]

Pour moi, la réalité ça a toujours été autant subjectif que la normalité. C'est toujours l'effet de masse qui défini ce qui est "LA" réalité ou la normalité à partir du moment ou certains points communs reviennent en majorité.

Ca rejoins un peu ce qui m'a perturbé un moment. C'était les mots, enfin le vocabulaire. Parce que bon on à décidé que le mot, la sonotité "chaise" (par exemple) ça désignait un objet sur lequel on s'assoit pour tout les francophones. On s'est tous mit d'accord pour dire ça. Mais voilà si à un moment on avait décidé que en fait pour désigner une chaise on dirait plutôt tableau. Bah on aurait des phrases kamouloux (enfin non puisque ça serait notre réalité, différente mais ça semblerait normal). Et bon en fait j'ai arrêté parce que ça me faisait des mindfuck et après bon bah rien je vais continuer à dire chaise pour désigner ce sur quoi je m'assois
Mais aussi du coup je me suis imaginé, comme dans le film "demolition man" (Grosse référence cinématographique ) tu te reveilles dans le futur et la tout le monde à changé le sens des mots, le ciel devient jaune et les voitures sont appelés chat, bah ça serait autant drôle que flippant.

Voilà

 

[Sylvane]

@Pampa ça me rappelle un livre (assez vieux) pour enfant, dont je ne me souviens ni du titre ni de l'auteur... Où justement les mots étaient inversés.
Voilà...
Et moi ce qui m'arrive de temps en temps (comme à beaucoup de monde j'imagine) c'est quand d'un coup un mot te semble complètement déconnecté de ce qu'il représente. Tu te répètes "chaise" dans ta tête, et ça bugge...

 

[Pinceau_]

Pour moi, la réalité ça a toujours été autant subjectif que la normalité. C'est toujours l'effet de masse qui défini ce qui est "LA" réalité ou la normalité à partir du moment ou certains points communs reviennent en majorité.

Je suis d'accord avec toi d'un point de vue... pratique je dirais, parce que même la "réalité" que l'on perçoit en étant drogué n'est "qu'une" réalité, qui va varier selon le contexte encore une fois, le vécu, l'état d'esprit dans lequel on est à ce moment-là etc.

Mais d'un autre côté, je me demande quand même si y'a pas vraiment "une vraie réalité", difficilement cernable mais qui existe bien, qui "prend tout en compte"... Je parle pas des choses comme le langage qui restent une création humaine, mais plus des réponses au "sens de la vie", au "sens de l'univers"... Mais ce serait une réalité que l'on ne pourrait percevoir que si l'on a, euh, genre, ouvert tous nos chakras, atteint un niveau de réflexion/méditation super intense, genre le nirvana ou un truc comme ça...

 

[Pampa]

@Sylvane oui j'ai buggé pendant un moment sur "mou" et "fourchette" et maintenant j'ai du mal a garder mon sérieux quand j'entends ces mots en dehors de tout contexte. Sinon oui je vais bien

@Leech Hum je vois, personnellement je pense pas, je pense que y'a toujours un référentiel de base, mais c'est super interessant ta façon de voir les choses

 

[Sylvane]

@Lemon Curd
Merci pour la réponse, ms c'est pas ça... Motordu, c'est plutôt des jeux de mots, alors que le livre auquel je pense, c'était vraiment "et si on disait ciel au lieu de téléphone", ce genre de chose. Et c'était bien plus vieillot.
Merci quand même!

 

[Pinceau_]

@Sylvane
C'est affreux parce que ton souvenir me rappelle un truc mais j'arrive pas à me souvenir J'avais vu une pièce de théâtre intitulée "Fiel mon [mot manquant ] !" où justement tous les mots étaient remplacés par d'autres (il fallait comprendre "Ciel mon mari !") et c'était super drôle car malgré le fait que les mots ne soient pas "les bons", on comprenait globalement l'histoire.