Bonjour, c'est mon premier post sur le site mais je ne peux pas ne pas réagir, voyant la similarité de l'histoire avec celle que je vis depuis l'été dernier, et les débats houleux qui ont suivi.
Comme cette madz, j'ai été violée par quelqu'un à qui j'ai faiblement dit non, puis fait semblant d'être d'accord, chose que je me reproche encore aujourd'hui, et tellement tellement compliquée à expliquer à un personnel de police qui reçoit une plainte pour viol pour la première fois et qui est un homme... Merci à la personne qui a dit que la justice et les lois étaient mal adaptés à ce genre de situation : c'est VRAI. Nous sommes mal protégées, mais c'est pour ça que les associations et avocats existent aussi
Je tiens d'abord à dire quelque chose à la Madz qui a témoigné - une information médicale qui m'a énormément aidée à cesser de m'en vouloir. Oui, on parle souvent de la sidération comme réaction à une agression - d'où la faiblesse apparente de nos "NON" (qui sont entendus néanmoins par l'agresseur, qui les ignore délibérément). Mais il existe aussi une réaction de protection, qui est de "se mettre d'accord avec l'agresseur". Puisqu'après tout, notre cerveau se sent en danger, et pressent que la résistance risque de nous faire plus de mal (physique) que de bien, on finit par lâcher prise, voire de jouer le jeu de l'agresseur (d'où les blagues méchantes, et le peu d'action de ton corps qui ne répond pas aux stimulations). Le cerveau "disjoncte" donc les défenses physiques, aux dépends de nos défenses psychologiques puisque le lendemain la culpabilité en est décuplée... Mais c'est une réaction NORMALE, tu n'es pas la seule à l'avoir vécue et il ne faut absolument pas t'en vouloir, c'est à LUI que tu dois en vouloir. Et je sais aussi combien c'est compliqué d'admettre que non, tu n'as pas de responsabilité, et de ne pas lui chercher d'excuses. Ca peut prendre 1 an (c'est mon cas), mais il faut que tu l'admettes. Ca n'est nullement ta faute. Même les gestes ayant précédé, que tu analyses "peut-être" comme des encouragements n'en étaient pas, tu le sais, tu l'as dit.
Ensuite, cette personne, je travaillais avec, et j'avais peur qu'une plainte ne remette en cause mon travail, mes relations avec les autres employés, etc. Mon avantage est que ce travail avec lui n'a duré que 2 semaines puisqu'ensuite son contrat se terminait. 2 semaines que j'ai passé dans le déni, à me persuader que j'étais consentante. Après quoi mon cerveau m'a gentiment rappelé à la vie réelle en provoquant des crises de panique intenses. Je ne dis pas que cela va t'arriver, chacun est différent. Mais même dans 2 ans, dans 10 ans, toute la vie, tu pourras porter plainte si tu te décides, si tu ne travailles plus avec lui, si tu en as le besoin. Je comprends ton choix puisque je l'ai fait, ne serait-ce que pendant 2 semaines. Mais ne ferme pas la porte
Enfin, concernant les enquêtes, condamnations sur ce type d'agressions... et le "comment prouver" ? Je ne pose pas la question en termes de réalité des faits, mais comment prouver que cette personne est coupable aux yeux de la justice ? Cela fait plus d'un an que ma plainte est déposée, l'enquête est encore en cours. C'est long, très long, mais c'est aussi positif : le dossier n'a pas été classé, il y a des pistes à explorer. Et il m'a déjà été dit par des gens du milieu "peut-être qu'ils croisent votre témoignage avec d'autres, peut-être qu'il y a eu d'autres victimes". Donc même si tout semble perdu, que c'est votre parole contre la sienne, porter plainte ne sert pas à rien. Vous ne savez pas qui est cette personne, même si vous pensiez la connaître, et ce qu'elle a fait. La Madz qui a témoigné l'a dit : il avait déjà une réputation, alors quelle(s) histoire(s) se cachent derrière sa réputation de tombeur ? Vous ne pouvez pas savoir qu'une plainte n'aboutira pas, avant de l'avoir déposée. Même si cela a été dur, que j'ai mal été prise en charge sur place et mal dirigée vers les services d'aide, et qu'aujourd'hui encore je suis dans le flou, je ne regrette pas. Cela m'aide dans ma reconstruction, je suis fière de l'avoir fait et je garde l'espoir qu'il soit condamné pour ce qu'il a fait.