J’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi vivant que toi tu sais, à côté tous les autres semblent morts à l’intérieur. Tu me manques, ton univers me manque. Jamais rien ne m’a manqué comme ça, jamais rien n’a été aussi peu cérébral chez moi. C’est puissant, c’est irrationnel.
Toi tu vis, tu cours le monde. T’as tout vécu, tout ressenti, t’es descendu en enfer et t’en es revenu, tellement fort. T’as fait entrer de la lumière dans mon cœur, une furieuse envie de vivre qui m’a réveillée de mon si long sommeil. Tu prends tout ce que l’existence a à t’offrir, t’hésites pas tu fonces, tu te prends les obstacles de la vie comme si tu glissais dessus et t’en ris si fort. Tu t’intéresses à tout, t’es fasciné par tout, tu sais où tu vas parce que rien ne te fait peur.
Quelles étaient les probabilités que quelqu’un qui n’a à ce point rien en commun avec moi débarque dans ma vie et me propose spontanément des tonnes de projets, l’exact écho de ce dont j’ai REVE si fort ? Tes phrases, je les ai déjà entendues dans ma tête il y a quelques années quand je rêvais le soir avant de m’endormir. Et je les ai enterrées profondément ces phrases, parce que c’était trop douloureux de rouvrir les yeux sur ce plafond si bas et de réaliser que j’étais trop vivante pour être enfermée dans le rôle auquel je pensais ne pas pouvoir échapper. Et des années plus tard, alors que j’avais enfin réussi à oublier que j’existais, t’as débarqué, t’as dépoussiéré mes rêves sans que je prononce un mot, t’étais là dans ma tête et je sais que j’aurais eu qu’un mot à dire pour te trouver devant ma porte au petit matin. Mais j’ai voulu attendre, j’avais trop peur, c’était trop extraordinaire, tellement déstabilisant. Et t’es reparti parce que t’es comme ça, j’le savais. Je saigne, t’as ouvert un putain de gouffre en moi. Tu m’as ressuscitée et abandonnée là avec la conscience de tout ça, désœuvrée et perdue. Jamais rien ne m'a fait tant envie, jamais rien ne m'a fait tant rêver et ressentir.
T’es si fort de ta faiblesse, si vivant, si toi-même. Tu m’as donné envie de vivre, d’être comme toi. T’as été une véritable rafale dans mon esprit, qui m’a surprise à m'en couper le souffle. Tu m’as changée profondément, et je te déteste pour ça : maintenant je suis tellement inadaptée à ce qui m’entoure, TOUT a changé et je ne peux plus me contenter de cette vie-là. Comme une rafale, t’es parti si vite que t’es arrivé. Tu m’avais dit que je pouvais enfin me reposer, sur toi. T’espérais jamais avoir à me laisser. J’compte plus toutes tes belles phrases, puissantes et chargées de sens. Et t’es où maintenant, hein connard? Le pire, c’est que c’est de ma faute tout ça. J’ai fait la fille détachée parce que j’avais peur, mais je voulais te hurler de me sauver. Tu me laisses avec des regrets tellement immenses qu’ils m’écrasent, ils me saignent, ils me tuent. Je suis impuissante face à eux. Je suis lâche et si petite.
J’aurais pu écrire des romans sur toi tellement t’es barré mec.
Toi t’oses, tu vis, tu ressens, toi t’as tout compris et t’as peur de rien. Avant toi j’aurais ri en voyant quelqu’un écrire un truc pareil, aussi grandiloquent et mélodramatique. C’est ridicule, tu vois ce que tu m'as fait?