J'aimerai que tu m'aimes. Que tu m'adresses la parole. Que tu me regardes, une fois de temps en temps. Avoir un geste tendre de ta part, un mot doux.
Je suis lassée de ne pouvoir te serrer dans mes bras que lorsque tu dors, doucement, en cachette, pour ne pas que tu te réveilles et me repousse.
J'aimerai retrouver cette complicité qu'on a partagée que trop peu de temps. Au début de notre 'accord'. J'aimerai ne plus avoir à voir F. en cachette, les soirs où tu travailles, pour avoir un peu d'affection. F. est un mec génial, vraiment. Mais tu es tellement plus à mes yeux. Egoïste, narcissique, dur et froid, mais tellement merveilleux. Tu dois me voir, pourtant, lorsque, allongée sur le canapé, je te fixe pendant de longues minutes. Je te dévore du regard. J'attends un regard, un sourire, et rien, jamais. Rien que de l'indifférence.
Qu'est ce que je t'ai fait ?
Pourquoi, lorsque j'essaye de faire un pas vers toi, tu me repousses? Pourquoi je devrais rester tapie dans l'ombre, alors que tu m'a si souvent reproché d'être silencieuse, renfermée ?
Je n'arrive plus à te suivre, et putain, qu'est ce que ça fait mal. Il y a deux mois, on a passé notre accord. On s'est promit d'être fidèles l'un à l'autre, sans même être en couple, pour éviter toute jalousie. On s'est dit qu'on laisserait au temps le temps de faire les choses. Tout était merveilleux. Tu m'embrassais avant d'aller travailler, on riait, on se câlinait.. Je me rappelle de la seule et unique fois où tu m'as dit "Bonne nuit, coeur". J'en frissonnais, je n'ai rien pu te répondre d'autre que "nuit"... C'était si merveilleux. J'ai découvert le D. qui se cachait en toi, sous cette apparence de mâle viril et insensible. Il n'en a pas fallut plus à mon coeur. Je n'étais pas sûre de t'aimer, et je le suis devenue.
Et nous voilà, maintenant. A partager un appartement, et à ne même plus partager le même lit... Je ne veux pas te réveiller le matin quand je pars travailler. Je sais que tu es épuisé, alors je dors sur le canapé, loin de toi et de ta peau si douce et dont j'aime tant l'odeur. Je ne prends mon café qu'au boulot, toujours pour ton sommeil. Je me fais petite, toute petite, pour ne pas te gêner.. Et quand je rentre le soir, épuisée, je n'existe toujours pas. Une anecdote croustillante ? Elle ne t'intéresse pas. Tu as le regard vide, tu pars dormir, ou voir des amis.
Qui étaient ces gens, à notre place, il y a un peu plus d'un mois ? Est-ce moi, ma personnalité, mon visage, mon corps ? Qu'est ce que j'ai fait de mal ? J'aimerai tellement te poser toutes ces questions...
Je sais ce qui te retenait auparavant. Tu as 12 ans de plus que moi. Mais regarde nous. Un an, une putain d'année que l'on se fréquente.
Regarde moi, bien droit dans les yeux, et dit moi ce que tu attends de moi. Je ferai tout. Tout.
Mon coeur va lâcher.
Et putain, qu'est ce que je t'aime.