J'ai envie de dire comment c'est chez moi; de dire Loïc, et mes amis, et mon autoportrait. J'ai envie de dire ma vie un peu.
Alors je le fais, je sais qu'ici c'est le seul topic où on lit jamais les post des autres (J'aouve, sauf lorsqu'il est 03h35 et qu'on est désespérée, qu'on veut en apprendre plus sur les gens d'ici)
Chez moi, c'est une vieil immeuble en marge du centre ville, dans un quartier de fous. Le quartier des putes, des trav brésiliens, des épiceries russes et des friperies. C'est un vieil immeuble avec une porte vert amande où les jeunes de la cité viennent graver leurs amours passagers. Dans le hall d'entrée j'ai écris à la craie bleue Je n'aime pas écrire sur les murs. Quand on ouvre ma porte, y a toujours le chat qui s'enfuit, ça nous fait rire, on chuchotte Minette, reviens ici !
Chez moi c'est petit aussi. Il y a des livres partout, vraiment partout. Quelque soit l'endroit où on pose les yeux, on tombe toujours sur un livre. Il y a des photos aussi, des posters, des cartes, des dessins, des textes qui recouvrent les murs. Il y a des meubles de toutes les couleurs qu'on a récupérer dans la rue et retaper (quoique c'est un bien grand mot), des meubles déparaillés. Dans la cuisine il y mes dessins, un poster qu'on a piqué dans la rue, et ça sent toujours quelque chose qui a brûlé. Dans le salon, il y a un super tapis, on passe des heures dessus, à travailler, à larver, à s'embrasser, à lire, à regarder des films.
Aux murs de ma chambre, il y a James Dean et Marylin, des cartes postales des bouts du monde, d'endroits où je n'ai jamais mis les pieds, que mes amis m'envoient.
Chez moi c'est un bordel permanent et on fait pas la poussière, y a pas beaucoup de place mais on s'en fiche, on se débrouille.
Ca sent toujours l'enssent aussi, pas beaucoup nous. Juste nos parfums de filles alors. Oui parce que chez nous c'est un appart' de filles.
Il y a Laura qui me déçois parfois, Charline qui m'éblouït. J'ai envie qu'elle m'aime bien Charline, vraiment, alors je fais tout pour, je me défonce. Parce qu'elle est chouette, terriblement chouette. Charline elle habite au 20, une belle maison blanche qui fait la pate d'oie, elle est sportive, ça se voit, elle est typée espagnole, on le voit à ses beaux cheveux noirs et bouclés, elle rie en ouvrant très grands la bouche, et elle est amoureuse, ça se voit dans ses yeux quand elle regarde Nicolas. Ils sont chouette tous les deux, ce sont mes models. Ils disent nous, ils disent vous, ils nous ammènent faire les magasins et Nicolas porte nos sacs, et ils rient à mes blagues, à nos blagues et ils nous entourent et ils se disputent parfois, mais on les embêtent aussi. Il y a Chloé qui fume, Lise qui rie avec moi, Roxane avec qui je reste en permanence, Mathias que j'embête, Marylou qui m'embrasse les deux joues.
Loïc conduit, je suis derrière, je regarde passer la ville éteinte. Je suis fière comme un pou dans la R5 rouge, je salue la foule, on dirait Lady Di. Je me marre aussi. Mes yeux pétillent, quand je le regarde mon ventre fait une boucle piquée. Avant de voir son chapeau parmi la foule, je sens mon coeur qui cogne dans ma poitrine, vachement fort, qui me remonte presque dans la gorge, d'impatience. Et je sautille, je mordille, je sourie, j'embrasse, j'enlace.
Je dis que je l'aime, mais je l'adore aussi. J'adore son sourire, ses délires, ses épaules, ses soupirs, son odeur, ses vêtements, ses nouvelles chaussures, tout ce qui est lui, sa prétention, son charisme, son jugement rapide, ses préjugés à-la-con, les choses qui d'ordinaire m'agacent; mais là qu'importe qu'on s'engueule, que je lui tienne tête ou non, ça me plaît qu'il soit comme ça.
Et je sais enfin qu'il n'est pas du tout comme Adrien. Loïc a la fantaisie. Et ça, c'est irremplaçable.
Et finalement j'ai pas envie de m'auto-portraiter.