A ma mère, mon frère, ma mémé, mon père: Je vais vous écrire une lettre, comme j'en parlais il y a quelques temps à mon infirmier. Elle sera écrite très bientôt. Je ressens le besoin et l'impérativité de le faire. Elle vous resumera ce que je n'ai peut-être pas assez dit. Comme ça, avant de mourir, je sais qu'il vous restera cela et je sais que cela vous apaisera. Tout le monde devrait faire ça, non? Plutôt que de partir (sans forcément l'avoir prévu!) et ne rien laisser.
A un Homme: C'est bien dommage de s'être croisés comme ça, si connement, sans même se connaître. Je pense tous les jours à toi. Tu aurais été mon père et mon amant, un grand ami également. Je n'ai jamais aimé les gens tièdes. Tu etais tout sauf cela.
A un autre Homme: 3 ans d'amour et de destruction progressives, comment veux-tu que je me remette sur mes deux jambes alors qu'on me les a cassées jour après jour. Deux solitudes qui se confrontent perpetuellement. Tu en as peur de la solitude; je n'ai peur que de la mort. Etre seule ne me fait pas peur, je l'ai été, je le serai plus tard certainement. Je sais bien que je finirai seule. Mais finir tout court, tu apprendras que c'est ça le pire. Tu n'as pas le même vécu que moi, nous n'avons rien à voir toi et moi et pourtant on s'est aimés, l'amour ne se choisit pas; j'ai aimé en toi l'equilibre que je n'aurai jamais, tu as aimé en moi le desequilibre que tu te refuses d'admettre. Tu sais très bien qu'on doit en finir et que pour en finir, il faudra y passer, soit toi, soit moi, je m'en branle tellement maintenant de tout ça, je suis détruite de toute façon.
A Baya: Qu'elle me manque eperdument, l'absence est là, elle, elle a pris sa place peu à peu, elle s'est fait une place à côté de moi, dans chaque pas que je fais. On t'a pris à moi; on m'a pris l'espoir que j'avais. Je n'ai pu empêcher la mort de t'approcher et de te prendre. Je ne vaux rien et tu sais, je pense que nous serons liées à vie, malgré que tu sois partie avant moi. Tu etais un chat, mais un chat valant des milliards d'hommes. Le pire est d'accepter de vivre et de continuer sans toi. On m'a arraché le coeur, comment mon corps vit lui encore?