A mon père :
Non mais vraiment je suis désolée de t'avoir réveillé. Je sais que tu travailles et que c'est pénible d'être réveillé une heure avant l'heure normale.
Mais tout est explicable. Le problème c'est que tu pars du principe que ta fille est une ignoble grace qui fait tout pour te gâcher la vie. Ce n'est pas le cas. Je m'en irais bientôt ceci dit tu seras tranquille. Et surtout ne fait pas celui qui regrette, celui qui s'inquiète pour sa fille. Non je sais que tu ne le feras pas tu ne l'as fait avec aucun de mes frère et soeur.
Tout s'explique. Ma porte ne se ferme pas autrement qu'en la claquant. Et crois-moi, là, je la claquais un minimum. C'est comme ça, je t'en ai déjà parlé, tu n'as pas écouté, mais cette porte est mal fichue. Je culpabilise à chaque fois que je la ferme.
C'est vrai que claquer des portes a 4h30 c'est moche. Mais tu vois, j'ai des insomnies. Depuis longtemps. et elles s'aggravent. Alors je m'occupe, pendant ce temps où je dois rester éveillée.
Et puis, je n'y peux rien si je dois fréquemment me déplacer vers les toilettes. Je te rappelles que j'ai une déformation des reins, que c'est douloureux, surtout depuis un mois, et que lorsque je t'en parle tu dis "d'accord".
Préfèrerais-tu que je reste dans mon lit a essayer toute les positions possibles, à pleurer de rage et de nervosité, à revivre ces moments où tu cries sur mon frère et ou tu tombes par terre de façon ridicule en voulant le frapper? Bien sûr que tu préfèrerais, pour toi, ce ne serait pas gênant au moins. Tu serais bien capable de me répondre ça : "Bah oui, effectivement, je préfèrerai".
C'est une réaction humaine ceci dit je comprends. Mais parfois j'aimerai que tu sois moins humain. Parce que tout de même, tu l'es beaucoup, humain. L'égoïsme motivé par les interets, c'est ton trucs à toi.
Parfois je te hais. Dès que je te parle j'ai l'impression de prendre un ton mielleux pour que tu m'écoutes. Je déteste ça. Me rabaisser à l'hypocrisie pour que mon père daigne m'écouter.