Je ne suis pas une céli-battante, mais une céli-perdante.
J'aimerai témoigner ici car je ne sais plus à qui me confier. Toutes mes amies sont en couple depuis longtemps, elles ne connaissent pas cette solitude émotionnelle et ne comprennent pas mon mal être d'enchaîner autant d'années célibataire sans avoir connu un seul mec qui te dit "je t'aime".
Aujourd'hui, j'ai 28 ans, bientôt 29.
En 28 ans, une seule histoire sérieuse, genre officielle, qui n'a duré qu'un an (de mes 25 à 26 ans). Appelons R.
Une histoire où j'étais folle amoureuse, j'étais persuadée que tout allait bien, jamais une seule dispute, jamais une seule remarque négative, je m'entendais très bien avec ses amis, ses parents ont dit du bien de moi, nous étions sensé partir ensemble en vacances rencontrer le reste de sa famille. Et finalement, une semaine avant il a tout arrêté. Je n'ai pas compris. Ses arguments ne tenaient pas la route, c'était soudain, brutal, sans rien pour annoncer cette rupture. Les mois qui ont suivi j'ai cru perdre la tête à essayer de comprendre ce qu'il s'était passé, ce que j'avais fait de mal, je n'y croyais pas, tout allait bien, c'était une évidence qu'on aurait dû rester ensemble.
Néanmoins en 1 ans, aucun "je t'aime" ou petit surnom affectueux. On s'embrassait tout le temps, il était super affectueux, on était connecté sexuellement, on rigolait. Mais je crois que la vraie raison de la rupture est qu'il n'avait pas de sentiment pour moi. J'étais une bonne compagnie, une amie avec qui il pouvait coucher et présenter à ses potes comme sa copine.
Deux après cette rupture, je vais un peu mieux mais je ne crois pas être remise. Je le vis comme un échec, un rejet de plus.
Car des rejets j'en ai connu. Avant lui, j'ai enchaîné les plans culs ou les mecs qui me faisaient croire qu'ils m'appréciaient juste pour coucher. Je n'a jamais eu de petit copain sérieux pendant mes études. Je voyais mes amies être en couple et moi je restais l'éternelle célibataire. Mes meilleurs amis ont très vite trouvé leur âme soeur, pas mois.
Après R, cela fait 2 ans, aucun date sérieux, aucun mec ne m'a fait vibrer. Mais 5 plans culs. Au moins cette fois-ci la différence est que je suis pleinement consentent, je sais à quoi m'attendre. Je sais que je ne serai qu'un plan cul et rien de plus.
Pourtant, je ne sais pas ce qu'il cloche chez moi pour qu'aucun mec ne s'attache à moi. Je fais du sport, je garde la ligne, je fais attention à mon apparence, je fais rire mon entourage, je cuisine, je joue aux jeux vidéo ou au foot, je ne suis pas une fille jalouse, ni exigeante ou qui fait la gueule pour un rien. Je partage l'addition ou j’invite souvent. Je suis dans l'écoute. J'ai plein d'amis garçons et les amis garçons de R. lui ont dit que j'étais une fille cool.
Je rencontre des filles qui sont odieuses, capricieuses, jalouses, négligées.... mais qui sont en couple. La copine de mon meilleur ami est insupportable, ils n'ont rien en commun, se disputent souvent mais sont ensemble depuis 10 ans.
J'ai toujours été persuadée que je terminerai ma vie seule, célibataire. Même très jeune, je n'arrivais pas à croire au mariage heureux pour moi. C'est une croyance très fort que j'ai toujours eu. Comme de ne pas croire a Père Noël, je n'ai jamais cru que je trouverai ma personne. Sauf avec R. je l'ai cru et je me suis largement trompé. Mes amis ne me prennent pas au sérieux quand je parle de cette croyance, pourtant elle est là. Parfois j'imagine qu'une mauvaise fée s'est penché sur mon berceau et m'a jeté un sort "Tu ne connaîtras jamais l'amour, mais que des mecs qui veulent te sauter". Mais j'y crois vraiment, à croire que c'est marqué sur mon front de ne pas sortir avec moi.
Et cette "prophétie" semble durer. Je suis la plus âgée dans les enfants de ma famille ou des enfants des amis de mes parents et je suis la seule célibataire. On me regarde en me disant "alors toi c'est pour quand?".
Et pourtant je fais des efforts, je n'abandonne pas; Je suis sur toutes les applis de rencontrer, j'ai des matches mais 0 dates. Lorsque je sors avec mes amis, je me fais belle et je suis ouverte aux rencontres, mais je reviens chez moi bredouille.
Je viens de démarrer un nouveau travail et je commençais à avoir un crush sur l'un de mes collègues. Un crush assez fort pour me faire oublier R. ce qui ne m'est pas arrivé depuis 2 ans. Sauf que bien sûr, ce collègue génial est en couple, je l'ai appris aujourd'hui. J'ai l'impression qu'à mon âge c'est terminé, les mecs biens ont déjà été pris. Forcément, ils ne vont pas rester éternellement dans la nature...
Pour conclure, lorsque j'étais ados je me disais "hors de question que je devienne ce genre de fille malheureuse pour des histoires de mec" et pourtant je suis devenue cette personne. J'ai des hobbies, des amis, un travail que j'adore, une bonne santé mais je suis malheureuse de rentrer chez moi seule. J'ai de l'amour à donner mais personne pour le recevoir. J'ai envie de recevoir des calins quand j'en ai besoin ou d'avoir quelqu'un pour m'ouvrir les bocaux en verre.
Je suis heureuse pendant mes heures de taf ou avec mes amis mais une fois rentrée chez moi, je déprime et je pleure régulièrement de cette solitude qui me pèse.
27 ans de solitude.
Je baisse les bras, je n'attends plus rien.
Je ne suis pas une céli-battante, mais une céli-perdante.