Beaucoup de personnes évoquent le fait que dans la situation inversée on serait beaucoup plus choqué(e). C'est vrai, mais est-ce que la situation inversée est réellement une situation équivalente ?
Et si on enlevait la question du genre de l'équation ? Si on imagine un couple d'hommes homosexuels dans le même genre de situation, je serais beaucoup plus choquée que le pénétrant continue alors que le pénétré s'est endormi que l'inverse. Dans le premier cas je parlerais de viol, dans le second d'agression sexuelle. J'ai peut-être tort, mais je le ressens vraiment comme ça et ça me gêne qu'on ne distingue pas l'un de l'autre, comme si toutes les violences se valaient.
Dans le cas du témoignage de l'article, je trouve qu'il s'agit d'une agression sexuelle. Cependant, il faut prendre en compte le contexte, le ressenti des personnes présentes et la dynamique de la relation pour juger de la gravité des faits. Ici, au final, pas de conséquence grave et c'est heureux. Mais c'est un témoignage utile, qui interroge : même bien informé(e) sur le consentement, on peut se retrouver à ignorer celui de la personne en face sous l'effet de l'alcool, de l'envie, d'un contexte jusque-là consensuel... C'est pour ça que le débat et l'interrogation sont utiles : pour comprendre que les limites ne sont pas une valeur absolue mais quelque chose que chaque couple doit définir (et
pas a posteriori
). Dans cette situation, je trouve qu'elle aurait dû arrêter et lui en parler le lendemain : si la situation s'était à nouveau présentée, elle aurait pu se livrer à son "délire masturbatoire" avec son autorisation. Mais c'est un peu facile de faire la leçon après coup, alors bon : chapeau quand même pour la remise en cause et le témoignage, c'est le signe qu'elle en a tiré une leçon et veut en faire profiter d'autres !
En tout cas, ça me conforte dans l'idée que "boire ou jouir, il faut choisir"