@madmoizelle N : très bonne question pas con

, à la condition qu'elle trouve un écho à la rédac
Je me suis posé la même question, suite au débat long et douloureux, et qui (à mes yeux) a fini par déraper dans les grandes largeurs (celui sur le burkini).
En fait, j'ai réfléchi à des points "incontournables" pour un débat sain, mais en discutant avec des amis, beaucoup ont eu comme réaction "mais il se passerait rien, ce serait chiant pour tous les participants". Je ne suis pas d'accord avec eux. Autant j'aime énormément les joutes verbales, autant on a parfois l'impression de tourner en rond.
Ce sont les points suivants :
- lire l'intégralité des messages déjà publiés
oui, c'est long, c'est chiant, ça fait perdre du temps alors qu'on voudrait pouvoir réagir directement avec ses tripes, mais à mes yeux c'est LE passage obligé.
- si un avis semblable a déjà été publié (si l'argument qu'on veut poser est déjà présenté par une autre participante), user du big-up en priorité.
Même si on a toutes envie de s'exprimer, je trouve que la redondance des arguments semblables nuit à la clarté et rompt les dynamiques de dialogue entre madz.
- s'informer
en gros, les "j'ai entendu dire que" ou les "il paraît" ou les "à la TV ils ont dit que" ne devraient pas avoir leur place dans un débat. Si on a eu vent d'un fait et qu'on ne trouve aucune trace de ce fait auprès des sources classiques (en gros, le net, la presse, les études et publications scientifiques), il faudrait avoir une formule du genre "je n'ai pas trouvé de source pour tel fait, est-ce que quelqu'un peut m'en indiquer svp". Et du coup, veiller à citer se sources.
- accepter de ne pas détenir la Vérité ultime. Quand bien même on se sent en position de concernée au premier chef.
- ne pas prendre les choses personnellement
- ne pas faire de suppositions sur ce qu'est l'autre et que l'autre pense
ce sont des éléments très durs quand le débat en question nous renvoie à notre situation personnelle. Mais le problème des situations personnelles, c'est qu'elles sont justement limitées à un périmètre particulier.
A mes yeux (je pense que je diffère sensiblement de la ligne de Madmoizelle à cet égard) un témoignage est juste un témoignage, ce n'est pas un argument d'autorité. En revanche, quand on a des données sur un fait de société, on peut faire valoir que tous les témoignages ne se valent pas.
Par ailleurs, j'ai souvent constaté la tendance à surinterpréter les propos d'autrui.
Exemple type :
"x : je pense que ce serait quand même souhaitable de respecter un minimum les recettes de cuisine qui ont été formalisées.
y : tu proposes de nier toute créativité dans la cuisine et de limiter les variantes qui sont enrichissantes tant sur le plan gustatif que culturel."
- reconnaître quand on a blessé quelqu'un. En gros, même si on trouve toutes les justifications du monde à son propre avis, c'est pas une raison pour être blessant et pour ne pas s'excuser si on l'a été malgré soi.
Après, y'a quand même la question du rôle éducatif de ce forum. Pour pas mal de questions sensibles (racisme, questions de genre, sexisme...), il y a un gros risque de trouver deux clans : d'un côté les personnes "conscientisées" (j'ai un doute sur le terme) et déconstruites ou en processus de déconstruction, et de l'autre les "néophytes". Dans ces cas là, il y a un gros besoin d'éducation, et dans le feu d'un débat, c'est pas le lieu. Et parfois, on est tellement dans la perspective du "je n'ai pas à t'éduquer, prends-toi en main, cherche les infos" que ça en est presque insultant pour les madz qui se posent des questions.