Je viens de lire l'intégralité des commentaires, d'en big-upper trouze mille (tous ceux qui dénonçaient l'absence totale de rigueur scientifique de l'article) et, bien consciente d'arriver après la bataille, je souhaitais malgré tout m'appesantir sur les justifications, qui m'ont fait ouvrir des yeux gros comme des boules de billard. Vous publiez un témoignage qui ne doit pas être pris comme exemple ou imité, accompagné par les explications d'un professionnel qu'on ne doit pas croire, et le tout, rédigé par une rédactrice de MadmoiZelle sur le site MadmoiZelle n'est pas approuvé par l'équipe de MadmoiZelle. L'article, qui parle de régime crudivore, de détox et d'alimentation alcalinisante pour lutter contre les douleurs menstruelles avait en fait pour seul but de dire que boire trop de café et d'alcool c'est pas bon, et que manger des fruits et légumes c'est bon. Tout-e-s les lecteurices sans exception ont les facultés critiques nécessaires à ne rien gober au pied de la lettre et feront nécessairement des recherches complémentaires. Et puis de toute façon, chacun son avis (c'est pas comme si la physiologie était une affaire de faits et non d'opinions) et les contre-vérités scientifiques sans avertissements ni contre-discours, ça forge l'esprit critique. Je dois dire que je suis estomaquée.
Ça fait deux fois en très peu de temps que je vois passer des articles qui me semblent clairement dangereux (l'autre étant le témoignage de la personne qui avait trompé son mec sans se protéger) et que la réponse est "c'est juste un témoignage, c'est pas nous". Que ça soit vous qui ayez écrit ce que vous publiez ou non (en plus, pour l'article dont il est question ici, c'est bien un membre de la rédac qui en est l'autrice), vous en êtes responsables. Vous ne publiez pas tous les témoignages que vous recevez, vous faîtes un choix. Vous faîtes le choix de relayer certains propos, certaines expériences, dans un certain contexte qui orientera la lecture.
Vous n'étiez pas obligé-e-s de publier un témoignage qui ressemble à une nouvelle érotique et qui parle d'une meuf qui trompe son mec sans protection. Vous auriez pu choisir de publier à la place un article expliquant qu'aller voir ailleurs en douce sans se protéger, c'est mettre en danger la santé d'autrui et c'est grave. Vous n'étiez pas obligé-e-s de publier un témoignage dans lequel une femme explique avoir réduit ses douleurs menstruelles en adoptant un régime alimentaire potentiellement dangereux avec un professionnel de santé (alternative, certes, mais professionnel interviewé comme un expert) qui balance des contre-vérités scientifiques. Vous auriez pu choisir de publier à la place un article alertant sur les dangers des gourous des réseaux sociaux et autres professionnels de santé qui se basent sur les pseudo-sciences au mépris de toute la littérature scientifique. Oui, il y a des gens qui adhèrent à des idées erronées qu'ils ont lues sur Internet et qui peuvent potentiellement les mettre en danger. Admettre ça n'est pas traiter votre lectorat d'imbéciles dénué-e-s de toute forme d'esprit critique mais admettre une réalité aujourd'hui largement documentée. Votre lectorat n'est ni plus intelligent ni plus abruti que celui de n'importe quel autre magazine généraliste adressé à un jeune public. Il comporte des personnes influençables, qui ne sont pas des imbéciles, mais juste des personnes plus vulnérables pour des raisons x ou y (au hasard, le jeune âge, par exemple).
Jamais vous ne publieriez le témoignage d'une personne qui raconte que le retrait est la méthode de contraception qui lui convient le mieux avec l'interview d'un religieux qui vient expliquer que les contraceptions hormonales ou mécaniques vont à l'encontre de la volonté de Dieu. Jamais vous ne publieriez le témoignage d'une personne qui raconte qu'elle souffre de traumatismes liés à la pratique de l'IVG avec l'interview d'un thérapeute alternatif qui vient expliquer que les avortements causent un traumatisme social de grande échelle. Au contraire, vous écrivez des articles pour démentir ce genre de contre-vérités. Pourquoi cette volonté de lutter contre la désinformation se mue parfois soudainement en "c'est qu'un témoignage, on décline toute responsabilité, ça n'influencera personne, notre lectorat est bien au-dessus de ça" ?
Ça fait deux fois en très peu de temps que je vois passer des articles qui me semblent clairement dangereux (l'autre étant le témoignage de la personne qui avait trompé son mec sans se protéger) et que la réponse est "c'est juste un témoignage, c'est pas nous". Que ça soit vous qui ayez écrit ce que vous publiez ou non (en plus, pour l'article dont il est question ici, c'est bien un membre de la rédac qui en est l'autrice), vous en êtes responsables. Vous ne publiez pas tous les témoignages que vous recevez, vous faîtes un choix. Vous faîtes le choix de relayer certains propos, certaines expériences, dans un certain contexte qui orientera la lecture.
Vous n'étiez pas obligé-e-s de publier un témoignage qui ressemble à une nouvelle érotique et qui parle d'une meuf qui trompe son mec sans protection. Vous auriez pu choisir de publier à la place un article expliquant qu'aller voir ailleurs en douce sans se protéger, c'est mettre en danger la santé d'autrui et c'est grave. Vous n'étiez pas obligé-e-s de publier un témoignage dans lequel une femme explique avoir réduit ses douleurs menstruelles en adoptant un régime alimentaire potentiellement dangereux avec un professionnel de santé (alternative, certes, mais professionnel interviewé comme un expert) qui balance des contre-vérités scientifiques. Vous auriez pu choisir de publier à la place un article alertant sur les dangers des gourous des réseaux sociaux et autres professionnels de santé qui se basent sur les pseudo-sciences au mépris de toute la littérature scientifique. Oui, il y a des gens qui adhèrent à des idées erronées qu'ils ont lues sur Internet et qui peuvent potentiellement les mettre en danger. Admettre ça n'est pas traiter votre lectorat d'imbéciles dénué-e-s de toute forme d'esprit critique mais admettre une réalité aujourd'hui largement documentée. Votre lectorat n'est ni plus intelligent ni plus abruti que celui de n'importe quel autre magazine généraliste adressé à un jeune public. Il comporte des personnes influençables, qui ne sont pas des imbéciles, mais juste des personnes plus vulnérables pour des raisons x ou y (au hasard, le jeune âge, par exemple).
Jamais vous ne publieriez le témoignage d'une personne qui raconte que le retrait est la méthode de contraception qui lui convient le mieux avec l'interview d'un religieux qui vient expliquer que les contraceptions hormonales ou mécaniques vont à l'encontre de la volonté de Dieu. Jamais vous ne publieriez le témoignage d'une personne qui raconte qu'elle souffre de traumatismes liés à la pratique de l'IVG avec l'interview d'un thérapeute alternatif qui vient expliquer que les avortements causent un traumatisme social de grande échelle. Au contraire, vous écrivez des articles pour démentir ce genre de contre-vérités. Pourquoi cette volonté de lutter contre la désinformation se mue parfois soudainement en "c'est qu'un témoignage, on décline toute responsabilité, ça n'influencera personne, notre lectorat est bien au-dessus de ça" ?
Dernière édition :