J'ai une question : est ce que pour vous c'est plus facile de vilipander (pardon je suis restée coincée au XIX ë siècle) la maîtresse par empathie avec la trompée car cela brise la fameuse solidarité féminine, comme si au final le lien entre femmes en patissait que s'il s'agissait d'homme trompé où ce serait finalement la femme adultère qui s'en prendrait plein (peut etre moins sur mad parce qu'on retrouve cette bienveillance et que le ton serait plutôt à chercher ce qui va pas que de dire que c'est mal) et l'amant passerait à la trappe car ce n'est "qu'un homme"?
Est ce qu'on demande pas à la maîtresse finalement d'être là femme irréprochable, fidèle et sentimentale et qu'on n'est pas plus vêhements avec celles qui sortent des sentiers battus, même si moralement ça peut être répréhensible ?
Personnellement j'ai le même raisonnement avec un amant. Et le même raisonnement avec la personne infidèle. Je considère qu'on est des êtres avec un cerveau suffisamment développé pour prendre conscience que nos choix ont des conséquences sur la vie d'autrui et qu'il faut se demander : "je fais ce choix quand même ou pas ?". On sait dans quoi on s'engage, on sait qu'on va faire souffrir quelqu'un, on sait qu'on est complice de quelque chose qu'on n'aimerait pas subir. A partir de ce moment, si on fait ce choix quand même (parce qu'on a des sentiments trop forts, parce qu'on a dérapé, parce qu'on s'en fout, parce qu'on pense que l'autre le saura jamais, parce qu'on pense que ça sera temporaire, parce que "ça pourrait être une autre alors c'est pas grave"...) alors on le fait en toute connaissance de cause. On assume sa part de responsabilité dans la complicité de l'acte qui fera souffrir quelqu'un, voire toute une famille. Parce qu'on sait que la situation va probablement faire souffrir une personne, on ne l'ignore pas. Si on se met avant cette personne, il faut l'assumer. C'est humain de penser à soi avant quelqu'un d'autre, mais je pense que c'est important de ne pas se le cacher. Ce n'est pas une question de perfection mais une question d'honnêteté à soi-même à mon avis
@Tricoti-tricota Justement, la différence c'est qu'ici on peut faire autrement. Ce n'est pas "se remettre en question quand on fait souffrir quelqu'un" mais "se remettre en question quand on fait délibérément du mal à quelqu'un, quand on peut éviter la situation de souffrance mais qu'on choisit cette situation quand même".
Comme le dit
@AreCNE , je pense que la majorité des gens refuserait d'être l'amante ou l'amant du/de la partenaire d'un/e proche. On ne se dirait pas "je n'ai pas de compte à rendre à cette personne, je sors pas avec" / "je suis pas responsable" / "c'est pas moi ça serait une autre", parce qu'on a de l'empathie pour une personne qu'on apprécie, parce qu'on ne veut pas être complice de quelque chose qui lui fera du mal, parce qu'on ne veut pas la voir souffrir. C'est ce qui me fait grincer des dents : l'empathie disparaît quand c'est un/e inconnu/e. Si on ne s'imagine pas faire ça à un/e am/ie, on devrait ressentir la même gêne, la même empathie pour une personne qu'on ne connaît pas... Ou c'est fermer les yeux : "je ne vois pas la souffrance donc elle ne m'atteint pas, elle n'existe pas". C'est humain bien sûr, mais ça n'empêcher pas de questionner ça.
C'est d'ailleurs un très bon point de ta part je trouve : jamais il ne me viendrait à l'esprit de participer à l'infidélité du conjoint d'une amie, jamais, je ne pourrais pas causer cette souffrance à une personne qui m'est chère. Quand j'ai été maîtresse, la personne trompée n'était pas mon amie, donc je n'ai pas réfléchis très loin. Mais en mettant la chose sous cet angle... Je comprends mieux mon comportement : on déshumanise un peu la personne inconnue, ce qui est très dur à faire pour un/e ami/e. Je n'avais jamais vécu la souffrance d'être trompée si fort (j'ai été trompée avant, mais ça ne m'avait pas tant atteint) donc ça ne me semblait pas grave. Maintenant, mon discours à changé

Ce que j'ai vécu ces dernières semaines, je ne le souhaiterais pas à mon pire ennemi, vraiment. Alors ça me touche beaucoup tout ça et j'ai les nerfs à fleur de peau... Bien sûr, c'est à mon compagnon que j'en veux le plus, mais je suis aussi en colère contre cette fille : une tromperie ça se fait à deux, elle savait que j'allais souffrir. Mais j'ai aussi beaucoup de peine pour elle, parce qu'elle est tombée amoureuse de quelqu'un qui ne l'aimait pas suffisamment pour me quitter et elle doit se sentir très seule et trahie maintenant...