Commentaires sur Je suis policière municipale, mais pour certains je suis une « bâtarde de flic »

14 Octobre 2013
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Echirolles
Big Up à l'agent de police qui témoigne. J'ai étrngement trouvé un écho à mon propre travail. Je fait moi aussi partie de ces "agnets de la fonction publique" et on est aussi pris entre le marteau et l'enclume, à se débattre pour essayer d'assurer un travail en adéquation avec nos valeurs humanistes avec toujours moins de moyen et la demande implicite de l'état de devoir faire du chiffre. Le tout en faisant face tous les jours à une violence autant de la part de l'institution que des usagers (je me suis fait cracher dessu pas plus tard qu'hier).
OUI il y a un DYSFONCTIONNEMENT profond des institutions du service public, et on observe les conséquences aujourd'hui. Je n'ai pas la solution au problème mais se taer dessu ne résoudra effectivement rien.
 
19 Juin 2014
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Je suis complètement d'accord avec @AprilMayJune et je pense que c'est très important de l'entendre parce que ça explique vraiment fort bien pourquoi je ressens une bouffée de haine et de violence quand je lis, au hasard, ça :


Parce que justement, les policiers ne veillent pas à la sécurité de tout le monde. Là où je vis, ils veillent surtout à l'insécurité de mes amis, les mêmes qui s'étrangleraient de lire qu'on remercie la police pour son oeuvre.
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Alors pour faire contrepoint je vais raconter comment moi je perçois la police. Là où j'habite leur principale activité est de tourner en rond au ralenti à quatre dans une voiture pour trouver des jeunes qui pourraient avoir un peu de shit sur eux. Après ils descendent, ils jettent ou prennent tout, ils distribuent des amandes, ils envoient parfois au poste. La plupart du temps du temps ils parlent mal et ils nous tutoient. Moi je suis blanc ça ne m'arrive pas, mais les insultes racistes ne sont pas rares (et ironie de l'histoire, y'a des personnes racisées dans la polices, elles même victimes de racisme, qui assistent ou même perpetuent ça).
Quand un jeune en à plein les fesses qu'on l'interpelle pour rien et qu'on lui parle mal, et aussi parce que c'est sa manière de parler, il insulte en retour. Vous avez déjà surement entendu parlé du délit d'outrage, et ben typiquement c'est le truc parfait pour tartiner les banlieues et alourdir les peines quoi qu'il se soit passé à la base.

C'est simple, une fois au tribunal, c'est la parole des flics contre celle des prévenus. Vous vous doutez bien qu'entre Mohammed, 22 ans, petite main notoire d'un trafic de cannabis, et un flic, ben c'est la parole du flic qui sera écoutée en premier. On insulte pas un flic. Mais un flic peut facilement insulter, menacer les petits frères, voir frapper (bah oui, faut pas se défendre, sinon en plus de l'outrage tu gagnes ton point rebellion).
D'ailleurs, c'est tellement pratique d'alourdir le procès verbal avec des outrages et rebellions que ça s'est totalement généralisé. En manifestation aujourd'hui, quand on t'arrête et qu'on a rien a te reprocher, la petite astuce c'est "outrage et rebellion" même quand tu dis rien, même quand tu te débats pas. C'est d'autant plus pratique qui si tu tates du tonfa, les flics pourront toujours dire que t'étais menaçant, et là tous les gens de bien pourront dire la bouche en coeur que "oui les violences policieres mais faut voir ce qu'ils prennent hein, parfois c'est mérité"

Dans ce que tout le monde se plait à appeler les "quartiers difficiles" y'a des familles en deuil. Vous avez surement entendu parler de la famille d'Adama Traore. Y'a des jeunes qui vont au poste et qui n'en reviennent jamais. Chaque cité en connait et en garde la mémoire. C'est pour ça que dans toutes les manifs de gauche, quand ça dure un peu longtemps, quand ça commence de nouveau à parler violence policière, y'a un moment où ça finit par répéter comme un mantrat "MALIK, ZYED, BOUNA ON OUBLIE PAS"
Iels sont tous là : http://www.urgence-notre-police-assassine.fr/123663553
Là où les chaines d'infos se plaisent à parler de bavures, dans nos cités c'est un traumatisme et une menace. Y'a pas un gamin qui se demande pas si il sera le prochain, ou une de ses connaissances.

C'est d'autant plus vrai que la vérité et la justice est difficilement obtenue. C'est la police alors forcément, c'était de la légitime défense, l'interpellé était dangereux ou que sais-je.


Là où j'habite, jamais les flics sont polis. Jamais ils se promenent sans armes, jamais ils disent bonjour, jamais ils viennent discuter. Ils viennent pour distribuer des problemes. C'est pour ça qu'ils sont aussi mal reçus. Le commissariat, il sert à rien. Si tu veux porter plainte, déclarer un vol ou que sais je, ils sont pas là les keuf. Depuis l'état d'urgence et meme avant tu dois attendre à la porte et c'est eux qui décident si ta raison est valable ou pas et si t'as le droit d'entrer. Du coup, au bon vouloir des flics, parfois y'a eu un viol et tu restes à la porte.
Pareil quand tu les appelles. Une bagarre, une agression, un viol, des violences conjugales ? Pfffffffffff tu peux toujours rêver. Un dealer qui est là tous les foutus jour de l'année ? Ils rappliquent direct.
Idem pour les caméras. Il peut tout se passer sous les caméras, ce qui les fera le plus déplacer c'est TOUJOURS un joint.


Maintenant je vais parler manifestation. J'ai déjà été au milieu du blackblock à plusieurs reprises mais je suis pas là pour me battre. On m'a jamais vu ramasser un caillou. En général je porte des couleurs bien flashy, facilement identifiable pour qu'on puisse pas me reprocher d'avoir tenté de me dissimuler. Et j'en ai vu des horreurs.
Déjà faut ramener un peu de réalité dans les scènes de "guerilla urbaine" qu'on nous montre. Y'a beaucoup de casse matérielle c'est tout à fait vrai, mais pas de cibles humaines. Les techniques de maintient de l'ordre sont faites pour faire monter la pression. Ceux qui ont déjà été dans une nasse voient de quoi je parle : y'a des crs des deux côté, ils avancent des deux coté, tu te retrouves de plus en plus serré contre les copains, parfois la tête collée à un bouclier, et si tu refuses de reculer (de marcher sur quelqu'un) tu te fais gaze ou frapper. Alors que c'est censé être fait pour la dispersion. Et que là tu peux pas bouger.
Quand tu crains pour ta vie tu réfléchis plus, tu ramasses ce que tu trouves et tu balances sur tes agresseurs.
La violence des manifestants se construit : plus il y a de répression policière plus il y a de violences chez les manifestants. La police le sait, l'état le sait. D'ailleurs, certains syndicats de police le dénoncent et rendent l'état responsable des ordres donnés qui sont dangereux pour tout le monde.
David Dusfresnes est un journaliste qui s'est fait particulierement connaitre cette année pour avoir ressensé les "bavures" policières. /!\ Attention beaucoup d'images très dures https://twitter.com/davduf?lang=fr
Au passage ça a déjà été fait mais c'est interessant de rappeler que concernant les manifestations, y'a plein d'instances qui ont interpellé la France quant à ses techniques de maintient de l'ordre : ligue des droits de l'homme, ONU, Amnesty International à plusieurs reprises... Il ne me semble pas que ces instances aient pointé du doigt les gilets jaunes, qui ne se rendent pas coupables d'atteintes aux droits de l'homme :dunno:



Pour finir, j'ai vécu à Notre Dame des Landes. Je n'y ai rien construit à part des potagers, mais j'y ai connu des gens qui avaient leur vie la bas, leur cabane. NDDL c'est pas seulement une histoire de Vinci qui veut ça tandis que quelques extremistes écolo s'y opposent, c'est aussi un endroit où les gens qui la police ne protège pas (et donc l'état) viennent se refugier. Il y a des trans, des pauvres, des sdf. Et là bas on les regarde comme des personnes. Ils ont pas à faire la manche et à baisser les yeux. Ca a été salutaire pour beaucoup de gens. C'était aussi un îlot écologique, une chance rare d'avoir quelque part en France qui n'est pas motorisé, qui est silencieux.
Je n'y étais pas quand la police est venue tout détruire, j'étais chez moi, mais j'ai pleuré en entendant les noms des lieues qui ont été abattus. La boite noire. La chèvrerie. La cour des miracles et des dizaines d'autres. On a dormi là bas, on a mangé là bas, on s'est aimé là bas, des amis vivaient encore là bas.
Aux yeux de l'état et aux yeux des flics c'était même pas des maisons, la question du logement ne se posait pas. On a détruit ça comme quand à Paris on harcèle les réfugiés en détruisant leurs campements, jour après jour, comme si ça représentait rien pour des gens qui n'ont rien d'autres.
Qui est-ce que la police protège à ce moment là ? Leurs grenades ont aussi tué des dizaines d'oiseaux, de hérissons, de rongeurs qui vivaient là aussi. Des chevres et des poules qui n'ont pas pu être évacuées. Ils ont empoisonné la terre et l'ont piétinée alors qu'elle était justement en train de revivre. Les dégats sont terribles.
La police n'a rien protégé du tout, elle a tout détruit. J'ai encore la gorge nouée et les larmes qui viennent en pensant à ce qu'il s'est passé.

Je hais les flics. Y'a pas d'autres mots. Je sais pas si on a besoin d'eux, personnellement je suis plutot opposé aux peines d'enfermement (c'est au autre sujet, mais la prison a elle aussi montré son inutilité, elle a montré qu'elle était néfaste depuis longtemps), je pense que c'est quelque chose qu'on fait par facilité et je pense également que si la police a bonne presse malgré tout ce qu'elle fait c'est parce
- elle défend les puissants de ce monde et agresse les plus faibles, or la parole des plus faibles est toujours la moins entendu
- on arrive justement pas à se sortir de ces logiques de violence. Quand bien meme la justice ne raisonne pas tout à fait comme ça, dans la tête de beaucoup de gens meme si c'est pas toujours avoué, y'a un fond de "oeil pour oeil, dent pour dent", on arrive pas a se sortir de l'idée qu'il faut punir, que quand on fait quelque chose de mal on mérite qu'on nous fasse quelque chose de mal.
Ben c'est pas mon avis.


Et comme ça a déjà été dit sur une autre page, perso quelqu'un qui porte une arme ça m'allume direct un warning dans la tete. J'ai la violence en horreur. Je vis à Paris et je supporte juste plus de voir des armes partout. Des flics armés, des sécu sncf armés, des militaires partout. Chaque fois que je les croise (donc tous les cent metres hein) je suis terrorisé. Je me demande qu'est-ce qui a fait qu'on a accordé la confiance à ces gens, qu'on les a jugé aptes à la responsabilité d'une arme. Et si y'en a un qui pete un cable et qui se met à tirer ? Ca me hante.
Moi j'aime bien courir et sauter partout et parfois je le fais pas parce que je sais pas. Je sais pas ce qu'ils regardent en fait, je sais pas ce qui risque d'attirer leur attention, et je me dis que dans le doute si je fais un mouvement trop brusque il pourrait y avoir confusion ou je sais pas. Ils me foutent la trouille.
Mais peut être que je suis juste parano, j'en sais rien. Mais c'est comme ça, les armes me hantent. Je crois que les flics sont plus autorisés à rentrer chez eux avec leur arme de service mais je sais qu'à un moment, parmi les fémicides conjugaux enregistrés, les meurtres commis par les policiers l'étaient avec cette fameuse arme de service.
Vraiment, vraiment, je pense qu'il devrait y avoir le moins d'armes possible en circulation. Je pense que dans un monde qui se veut pacifié la police est une violence (symbolique et réelle) insoutenable.




Donc voilà. Jamais j'ai eu affaire à la police de manière positive. Jamais jamais jamais. Je comprend pas ce corps de métier. Je comprend pas qu'on puisse mettre sa violence au service de l'état. Je comprend pas.
Je comprend d'autant plus pas que quand les flics se réveillent pour dénoncer des trucs c'est pour dire qu'ils manquent de moyen et qu'on les prend pour les cons et qu'on les paye pas assez. C'est tout à fait vrai et c'est bien qu'ils le fassent. En revanche on les entend vraiment tres rarement dénoncer le fait qu'on leur donne des ordres violents, que la hierarchie couvre les actes sexistes et racistes, que des viols et des agressions sont perpetués dans les commisseriat avec le silence de tout le monde. Jamais on entend ça.
Non, les flics se plaignent qu'on les aime pas. Ils se plaignent pas de ce qu'on les force à faire et qui fait qu'on les aime pas.

Enfin, si, y'en a. Y'a quelques flics isolés qui témoignent sur les quotas, sur l'impossibilité de bosser sur de vrais enquetes, sur les incessantes "interpellations chichon" qui servent à rien. Mais c'est tellement rare.

Je précise qu'y'a pas forcément matière à discussion. Mon témoignage n'est pas là pour invalider le témoignage de l'article, il est juste là pour donner le point de vue de quelqu'un qui est de ceux qui insultent la police, à l'occasion.

@Olduvaï je ne sais pas si tu accepterais de le proposer officiellement comme témoignage à publier sur Mad, mais pour moi il y aurait toute sa place. Je poke @Mymy au cas où, j'espère que tu ne trouveras pas ça déplacé (car je comprendrais très bien que tu n'aies pas envie que ça dépasse le cadre des commentaires du forum).
Et à Mymy et la mad policière, j'en profite pour saluer la rapidité et la qualité du travail sur l'édit, c'était important de le faire et ça apporte des éclairages d'autant plus intéressants.
 
20 Mai 2018
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Juste pour signifier tout mon soutien à @Olduvaï, qui donne un point de vue essentiel. Je persiste à dire qu'il y a vraiment deux sphères différentes : ceux qui ont vu leurs droits, parfois leur vie, et celles de ceux qu'ils aiment, ce faire piétiner par la police, et ceux qui pensent qu'on exagère bien quelque part, ou qui sont même bien incapables d'imaginer qu'elle telle violence soit possible, encouragée et normalisée. Je suis blanche, j'ai grandis loin des quartiers, lorsque j'ai commencé à réaliser ce que signifiait la violence d'Etat ça m'a fait assez bizarre.

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Pourtant, encore une fois, j'ai pas peur de me faire tuer à cause de qui je suis, Malik et Adama c'est pas ma réalité. Ça me rend dingue de voir le mépris des gens face à ces morts, parce qu'ils considèrent que ce ne sont pas les leurs, où qu'il y a eu un simple "dysfonctionnement", que ce serait la faute de personne. Que la police soit un danger pour leur vie c'est une réalité pour plein de gens, croire que ça vient d'un paranoïa ou qu'on peut se dispenser de penser le problème comme étant une urgence humaine gravissime c'est un privilège monstre, ayez un peu de décence. L'Etat délègue son pouvoir à la police, et c'est peut-être de ce pouvoir même que vient le problème de base. Dans les sociétés sans Etat, où le pouvoir appartient à la communauté, il n'y a effectivement, je crois, pas de police.

Dès que j'ai le temps je relis Foucault moi :halp:
 
26 Janvier 2016
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@Lelys
En effet ça ne me viendrait jamais à l'esprit d'approuver ces appels au suicide. Jaurais dû le preciser, mais je faisais plutôt référence à la partie du témoignage qui insiste sur le fait que les actions discriminatoires et violentes de la police ne seraient que le fait d'un petit nombre de fonctionnaires. Or au vu des proportions passées et actuelles on peut penser que c'est un problème institutionnel plus général.
Je pense qu'un journal qui rappelle à longueur de pages que les dominations sexistes sont systémiques ne publierait pas des paragraphes analogues où un homme rappelle que lui, ne commet pas ces actions. Pour moi c'est de l'incohérence éditoriale (même si bien sûr la Madz qui s'exprime n'est pas tenue à offrir un discours qui correspondrait à une ligne quelconque), ou bien une étrange selection des problèmes politiques qui valent une analyse en termes de système, de "culture" ou d'organisation globale.
Par ailleurs, je trouve que les témoignages de policiers sont importants précisément parce qu'ils font voir qu'un certain nombre de violences sont liées à leurs conditions de travail : fortes cadences, obligation absurde de faire du chiffre (depuis Sarkozy je crois)... etc. Cest le cas de celui ci. Sans compter, dans le cas des manifestations qui ne concernent apparemment pas celle qui témoigne ici, les ordres étranges visant à scinder les cortèges, nasser de façon préventive, et défendre des territoires alors que tout ce qui était susceptible d'y être cassé par des manifestants à été évacué (contexte de la mort de Rémi Fraisse). Précisément, ce ne sont pas des éléments qui correspondent à des actes malfaisants volontaires de tel ou tel policier, mais cela crée un contexte qui les encourage. Sans cela, le pouvoir de nuisance de certains serait moindre.
Je trouve intéressant que la Madz cite ici le témoignage relayé en BD par Emma: je trouve jusetement qu'il souligne davantage ces points que le message initial qu'elle a envoyé.
(Édité car j'avais mal cité lelys)
 
26 Janvier 2016
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@Lelys
Mais parler de suicide, ce n'est pas global. C'est individuel. C'est ramener le débat dans la sphère du particulier et viser très spécifiquement des gens, qui peuvent tous prendre cette parole pour eux.

J'ajoute juste que les suicides de policiers ne sont précisément pas un problème individuel. Il y a des raisons pour qu'il y ait plus de suicides que dans la population générale, et on devrait peut être davantage s'inquiéter de remédier à ces conditions néfastes, qui ont des conséquences réelles constatables (des morts) que pointer du doigts des mots prononcés dans une manifestation.
C'est pratique pour le gouvernement de dire "ho regardez les vilains gilets jaunes vous disent de vous suicider" sans s'interroger sur ce qu'il fait pour prévenir non pas des suicides verbalement encouragés ou souhaités, mais bien réels, et qui sont liés à sa propre gestion des forces de l'ordre.
 
Le problème est plutôt le décalage entre leur rôle sur le papier et ce qu'ils font factuellement.

Non, je dirais que leur rôle sur le papier c'est aussi un problème. Ils sont là pour faire régner l'ordre. Ils sont là pour appliquer les ordres qu'on leur donne. Ca veut dire que dès lors qu'il y a un ordre injuste qui leur est donné, leur travail est de l'appliquer et de le faire respecter, par la force s'il le faut - questionner l'ordre est non seulement hors-sujet, mais en plus contre-productif pour leur rôle. Le témoignage d' @Olduvaï est assez éclairant là-dessus: il contient à la fois des exemples où les policiers ont refusé de faire leur rôle et ont perpétué une injustice par conséquent, et des exemples où les policiers ont fait leur rôle, appliqué les ordres, et perpétué une injustice aussi.

Quand tu t'engages dans la police, que tu te dis que tu vas aider les gens et aider la justice... et que vient l'ordre de lancer des grenades sur des manifestants pacifiques, ou d'aller détruire les tentes des réfugiés ou des SDF. Tu fais quoi?

C'est ça qui fait que le travail de policier, il est aussi controversé. Quand tu es policier, ton rôle est d'appliquer de manière amorale (littéralement - sans que la question morale vienne en jeu) les ordres qu'on te donne. Alors leurs attributions ont des choses qui sont bien, mais quand vient le moment de lancer la grenade, il n'y a pas de clause de conscience possible, non. Soit tu lances la grenade, soit tu ne fais pas le travail de flic. All Cops Are Bastards c'est simpliste (et abrasif) mais - tous les flics sont obligés de faire des compromis avec leurs idéaux de justice pour faire leur djob, ou alors alignent leurs idéaux de justice sur le système qu'ils servent, quel qu'il soit.

Perso je suis pas d'accord pour dire que le problème actuel avec la police est un dysfonctionnement du système. Le coeur même du fonctionnement de la police est un problème.

(Et, parce qu'on l'a mentionné, c'est le même problème avec les militaires: quand tu es militaire, ton travail consiste, au moins en partie, à tuer des gens.)
 
28 Avril 2015
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@LaurenAuder
Mais la police ne fait pas que du contrôle au faciès.
Ce que beaucoup de personnes ici on dit c’est que la police c’est aussi la protection des mineurs, la brigade financière, la DGSI (qui déjoue les attentats terroristes), la police scientifique.

On peut pas résumer la police aux CRS des manifs et au contrôle au faciès.
 
2 Mars 2013
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@lastochka C'est ça, je trouve ça très égocentré de défendre coûte que coûte l'institution policière quand on n'est pas soi-même victime des violences policières, des contrôles au faciès etc

En gros c'est "moi, en tant que femme blanche/classe moyenne la police me protège alors je ne peux laisser dire ça sur les flics". Et si tu étais un homme noir des banlieues?

Forcément ça pose question.

Ben disons qu'à la base c'était un témoignage d'une fille qui avait l'air d'être quelqu'un de bien et c'est parti sur un débat inintéressant au possible sur "il faut une police" vs "ACAB", sans aucune nuance apportée. Avec la sempiternelle argumentation victimaire "oui mais t'es une femme blanche ton opinion est forcément hypocrite". Bah non. Elle est différente car nous avons tous des vécus différents. Personne ici n'a nié les violences, personne n'a nié la nécessité de réformer/changer la façon dont ça fonctionne. On a juste dit qu'à notre humble avis, l'homme n'étant pas naturellement bon, on ne pouvait pas se passer d'un service ce maintien de l'ordre. Ouais, on aime pas être cambriolés et occasionnellement frappés quand ça arrive. Rien à foutre de l'origine du mec qui commet un délit ni de son histoire (ça c'est pour le juge, ce qui intéresse les gens m, c'est de pouvoir marcher dans la rue sereinement). Je ne vois pas pourquoi on lui dirait amen.

Niveau binarité de votre côté de l'argumentaire c'est pas mieux. Il y a beaucoup de gens au sein des "quartiers" qui se barrent à la moindre occasion parce qu'il y a trop de violences, d'homophobie et d'intolérance. À commencer par mon oncle qui y a grandit (et oui, il a "la" bonne caractéristique pour vous : il est arabe) et qui exècre ce discours qui consiste à dire "laissons les entre eux c'est raciste de s'en occuper" En laissant une majorité se faire opprimer et agresser quotidiennement gratos afin de ne "pas stigmatiser". Du coup dès qu'il a pu, il est parti loin, très loin de ces quartiers. Ce qui a rendu sa vie invivable, c'était pas les flics mais une minorité d'habitants qui étaient violents et qui faisaient la loi. Faudrait arrêter de croire que l'unique problème des quartiers, ce sont les flics. C'est un peu facile comme raisonnement.
 

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