@PetitePaille
Je n'ai jamais dit que tout allait bien. J'ai même précisé que j'étais fort bien placé pour mesurer la violence et les problème internes aux cités. Je ne les nie pas, c'était juste pas mon point.
Bref, je vais m'arrêter là pour l'instant parce que j'ai dit tout ce que j'avais à dire.
Pour terminer mon intervention, il est à mon avis urgent :
- de donner des réponses politiques là où on ne fait qu'envoyer plus de police, pour désamorcer l'escalade de violence.
- de réformer l'institution policière en profondeur. C'est important de lutter contre le racisme, le sexiste, l'homophobie en général, mais c'est vraiment méga important et méga urgent de lutter contre toutes ces discriminations quand elles viennent de l'état et plus particulierement de son corps armé. Il y a une absolue nécessité à ce que la police soit exemplaire et étroitement surveillée sur ces points là (évidemment, ça va de pair avec un changement complet de paradigme de la police. Plus de contrôle au facies, plus de controle "de routine", dissolution de la BAC, plus de quotas, et évidemment il faut que la législation suive et dépénalise tout ce qui aujourd'hui vise particulierement les classes populaires et les mouvements sociaux : consommer du cannabis, cracher par terre, les délits d'outrage et rébellion, de rassemblement... et évidemment des locaux correct pour la police. Et respecter enfin la législation concernant les gardes à vue qui sont sur-utilisées. Et que les locaux de garde à vue soit propres et plus spacieux).
- tout ça avec une réforme du système pénitentiaire, qui ne fait que désocialiser les condamnés en mettant à la porte des associations comme le Genepi (des profs bénévoles qui donnent des cours dans les prisons), compliquer l'accès au travail et à l'éducation et est completement coupé du monde extérieur, et produire énormément de récidive.
- et évidemment, que la justice soit rendu équitablement. Les policiers visés par des procédures de l'IGNP etc. sont trop souvent acquittés, leurs meurtres trop souvent camouflés, c'est inadmissible.
C'est le minimum selon moi pour espérer une relation plus apaisée entre la police et la population.
Voilà voilà.
Ah et comme toujours j'ai des lectures à conseiller, sur la banlieue, la police, la justice, le travail social etc. Ca s'appelle "Nous... la Cité", un livre collaboratif écrit par des jeunes... de cité ! sur leur quotidien. Ca se lit assez vite, je le conseille à tous ceux qui ont de l'intérêt pour le sujet.
https://www.editions-zones.fr/lyber?nous-la-cite
En faisant quelques recherches on peut aussi aisement trouver des enquêtes écrites par des sociologues sur l'institution policière, indispensable pour sortir (scientifiquement) du mythe de la responsabilité individuelle dans les agissements de la police.