@Carlawn Je ne trouve pas que l'argument du végétalisme serait d'autant plus justifié avec cette découverte. Moi je pars du principe que tous les êtres vivants (végétaux compris) font tout pour rester en vie (comme on peut le constater par les mécanismes de défense chez n'importe quel organisme) et que mourir est une forme de souffrance pour chacun d'entre eux, mais que c'est inévitable et que c'est le cycle de la vie.
Il y a des souffrances qu'on "comprend" mieux que d'autres parce que par exemple les mammifères nous ressemblent, ont un système nerveux etc donc on les met sur un piédestal, mais au final je trouve que c'est aussi une forme d'anthropocentrisme parce que notre empathie envers eux est basée sur leur ressemblance envers nous et la compréhension qu'on en a.
En bref, pour moi la mort est inévitable et ce n'est pas un drame. Je ne ressens pas de "mission" spécifique à vouloir faire cesser la mort autour de moi parce que 1) ce n'est pas possible, et 2) je ne ressens pas de culpabilité à manger de la viande parce que ça fait partie de mon régime alimentaire normal et légitime, étant une espèce omnivore. Après si certain.e.s font le choix de ne pas en consommer (ce qui est possible aussi pour notre espèce mais demande des supplémentations spécifiques), grand bien leur fasse, je respecte. Mais vraiment je n'en ressens pas le besoin et je n'ai jamais compris pourquoi des gens se flagellaient pour ce qu'ils sont et pour assouvir un besoin aussi naturel et fondamental que leur alimentation. J'ai pas nécessairement besoin qu'on me l'explique hein, j'entends le raisonnement, c'est juste que je ne le partage pas. Mais ça on dirait que certaines personnes ont du mal à le comprendre et croient qu'on finirait tout.e.s par partager leurs convictions quand elles nous expliquent leurs idées (telle la lumière divine), alors que non...
Je ne vois pas non plus pourquoi je devrais forcément choisir la solution qui fait le moins mourir d'êtres (animaux ou végétaux), disons que l'aspect purement quantitatif n'est pas vraiment un argument pour moi. Enfin je peux comprendre l'idée mais je n'y adhère pas. Je ne vois pas de problème à se nourrir de façon omnivore (puisque ce n'est pas un "péché" en soi) et je ne cherche pas la "pureté" de l'âme en tuant le moins d'êtres, pour moi c'est presque mégalo en fait comme façon de penser
(je ne sais pas si le terme est le bon mais je ne vois pas bien comment l'exprimer).
Par contre je suis d'accord pour limiter les souffrances "inutiles" en valorisant les meilleures conditions de vie et d'abattage possibles, c'est juste que je ne considère pas la consommation de viande en soi comme une souffrance inutile puisqu'encore une fois ça fait partie de notre régime alimentaire (si on le souhaite / si on en a besoin) et ça n'a donc rien de "mal". Et certaines personnes ont la nécessité de consommer des produits animaux de toute façon, le véganisme fonctionne bien pour la plupart des gens (avec des supplémentations) mais pas pour tous (et la question ne se résume pas qu'à la fameuse carence en B12, c'est beaucoup plus complexe quand on se penche sur le sujet). C'est donc encore plus stupide de culpabiliser les gens là-dessus.
EDIT : entre (bien d') autres, cet article très intéressant, sur le site d'une ancienne végétarienne, parle de certaines raisons qui font que le régime vegan ne convient pas forcément à tout le monde :
https://mythevegetarien.wordpress.c...me-la-ou-dautres-se-ramassent-lamentablement/
Celui-là également, un peu plus accessible, qui réfléchit aux différents besoins du corps / carences qui peuvent survenir (donc à surveiller de très près) et qui parle des différences de chacun (par exemple, si on a le syndrome de l'intestin irritable, il peut être compliqué de consommer suffisamment de légumineuses, or elles une place de choix dans un régime vegan) :
https://www.juliette-nutrition.com/le-regime-vegetarien-est-il-sans-risque/
Enfin encore une fois chacun.e ses choix, chacun.e son assiette et chacun.e ses croyances / convictions. Il faut juste éviter les absolus en voulant imposer quoi que ce soit aux autres, surtout quand on ne détient pas de grande vérité (scientifique ou autre) et qu'on risque de leur nuire.
Par contre je rejoins tout à fait
@Kettricken sur l'argument de l'écologie, je le trouve beaucoup plus parlant. Diminuer la viande parce qu'une trop forte consommation par personne a un impact sur la planète (et sur la santé d'ailleurs), ça c'est un fait et pas une opinion ni une croyance, donc je suis d'accord. Pour moi on devrait vraiment privilégier les élevages restreints (pas industriels), quitte à payer la viande plus cher et à en consommer moins souvent. D'accord aussi pour privilégier les espèces les moins polluantes (poulet etc) et restreindre la quantité de bétail qui pollue le plus.
En bref, d'accord pour aller globalement vers une alimentation plus végétalisée, mais pas pour rendre l'humanité vegan, ce qui à mon sens n'est ni possible ni souhaitable et surtout repose davantage sur un présupposé idéologique que sur un argument écologique, à ce que je vois.
EDIT : et l'article est d'ailleurs malhonnête / mal informé en présentant comme une vérité absolue l'idée selon laquelle une humanité vegan serait forcément la meilleure solution pour la planète. Ca ne fait pas consensus du tout, en fait. Quelques exemples :
Voilà un très bel article paru le 25 août 2018 sur la version électronique du Guardian. En espérant que sa traduction puisse aider à faire circuler quelques idées sur l’agriculture. La viande…
mythevegetarien.wordpress.com
En optimisant les conditions de culture et d'élevage, des scientifiques cherchent la configuration dans laquelle l'empreinte carbone de notre régime…
www.slate.fr
A part ça, nier à une personne omnivore le droit de se nourrir selon le régime alimentaire le plus "basique" et évident selon ses besoins corporels (manger de tout), ce serait nier un droit fondamental de l'humanité, et bon courage pour mettre ça en place contre la volonté des gens de toute façon. Au même titre que vouloir interdire aux gens de se reproduire, ou même limiter le nombre d'enfants ; très compliqué à mettre en place et difficile à justifier du point de vue des droits de l'Homme... Même si on comprend le bénéfice que ça représenterait pour la planète.
En gros, l'argument est légitime et nécessite des actions / sensibilisations pour faire passer le message et diminuer la consommation de viande, mais de là à passer en force et priver les gens de leurs droits, non. Ca n'arrivera pas de toute façon.
C'est aussi pour cette raison que je n'approuve pas du tout cet article ni la réponse de la Daronne. Il n'y a pas à imposer ses croyances aux autres, surtout si elles entravent leur autonomie corporelle / besoins primaires / droit à disposer de leur corps à leur façon. Et je pense aussi qu'il serait beaucoup plus productif de la part de la copine vegan de tenter de sensibiliser sa compagne en douceur, en cuisinant des recettes vegan par exemple, ça permettrait au moins de diminuer la consommation de viande de sa partenaire (voire lui en donnerait l'envie). Mais le but ne serait pas d'imposer son idéologie ou de manipuler l'autre non plus, donc attention à lui laisser son espace et ses prises de décision. C'est aussi chez elle, et c'est normal qu'elle ait le droit de manger ce qu'elle veut. Pour le frigo, des compromis sont possibles : avoir un 2e frigo ou emballer la viande dans des tupperwares opaques, par exemple. Essayer aussi de limiter la consommation de viande à des moments où la copine n'est pas là, si possible ?
Mais bon parti comme c'est je pense surtout que les deux sont incompatibles et n'auraient pas dû emménager ensemble, surtout si elles n'ont pas discuté avant.
A la place de la copine non vegan, je me barrerais direct parce que c'est un red flag pour moi de se montrer aussi catégorique, d'être incapable d'envisager / proposer des compromis et d'être non respectueux des valeurs de l'autre ; parce qu'on peut avoir la conviction qu'être omnivore c'est tout à fait ok, et c'est pas moins respectable comme valeur que d'être vegan quoi qu'en disent les partisan.e.s convaincu.e.s d'être du "bon" côté (comme beaucoup de gens pleins de bonnes intentions, ça justifie pas de faire tout et n'importe quoi en fait). Quant au fait d'imposer quoi que ce soit au corps de l'autre, qu'on lui dise quoi faire, quoi manger (même indirectement, parce que déso mais lui dire qu'elle ne mangera de la viande que dehors on sait très bien que c'est concrètement la forcer à être vegan 90% du temps), et pourquoi pas comment s'habiller, quelle contraception prendre, si on l'autorise à se tatouer ou pas... C'est un grand non pour moi.
Attention, ici ça va être le point un peu "donneuse de leçon", parce que j'ai vu passer des commentaires franchement limites et pas respectueux des opinions des autres :
Pour résumer... Si vous êtes vegan / végétarien.e et que c'est votre conviction, 1) tant mieux pour vous (vraiment) mais ne croyez pas que cela vous rend moralement supérieur.e ni que vous détenez une vérité absolue avec laquelle tout le monde sera d'accord, 2) tant mieux pour vous (encore) si vous pouvez pratiquer votre régime alimentaire selon ces convictions mais n'oubliez pas que tout le monde n'a tout simplement pas cette possibilité (ou même ce souhait, et c'est une raison suffisante aussi), et qu'il est donc inacceptable de culpabiliser les gens sur un point aussi primaire et intime que leur alimentation.
C'est tout pour moi