@Léonne. Si je me souviens bien, le viol est jugé aux assises et le procès n'est pas tenu pour réparer les fautes vis à vis de la victime mais pour punir l'accusé vis à vis de la société.
Ca change tout, car oui si un viol est commis sous le motif de bonne foi "mais je ne savais pas, je pensais sincèrement qu'elle était d'accord, je suis tellement désolé", l'accusé sera jugé et condamné, mais de manière moins sévère que si le motif est "j'adore ça voir des femmes me supplier".
Dans le premier cas la personne n'est plus une menace pour la société. Elle a merdé mais la punition lui a fait comprendre l'importance de ses actes et il est très probable qu'elle ne recommencera plus (tout comme quelqu'un qui tue par un excès de vitesse via un accident de la route et qui ne se rendait pas compte qu'il pouvait perdre le contrôle de son véhicule).
Dans le second cas la personne est toujours une menace pour la société, la peine sera plus lourde et il y aura un plus haut risque de récidive.
On ne parle pas d'un permis de violer, dans tous les cas il y a sanction (tout comme il n'y a pas un permis de tuer), la question était ouverte sur "est-ce qu'il y a une gradation dans les sanctions pour viol suivant la dangerosité de l'agresseur", tout comme il y a une gradation des sanctions suivant la manière dont une personne en tue une autre.
Pour en revenir au sujet: très bon conseil d'aller demander à la victime sa version des faits et ensuite de faire la part des choses suivant la gravité des faits.
Ensuite, des hommes qui ont un comportement déplacé (que ce soit sexuel ou pour tout autre chose d'ailleurs) et que quand on le leur fait remarquer, se confondent en excuse et réfléchissent dessus pour changer, ça existe. Il aurait juste pu dire "meeeeerde, putain j'étais si bourré que ça? Meeeeeeeeeerde, désolé Machine, vraiment vraiment désolé, vu que je ne me souviens de pas grand chose, je te crois. Qu'est ce que j'ai fait, jusqu'où je suis allé? Est-ce que je peux faire quelque chose pour réparer ça?", et ça aurait été un mec bien. Un mec qui fait n'importe quoi quand il bourré et donc qui devra surveiller sa consommation mais un mec bien. Là de mettre toute la faute sur le dos de la meuf, c'est être un connard.
Si les faits sont trop graves pour être oubliés, ben je ne pense pas que votre amitié y survivra.
Si les faits sont assez banaux et surtout du à une ivresse des deux parties, il faudra alors surveiller les futures soirées. Si la situation revient, bon ben c'est que le mec sait qu'il est un connard en soirée et ne fait rien pour changer, là il faudra le virer. Si la situation ne revient jamais, c'était un accident de parcours et la personne s'est remise en question ou modère sa consommation.
Par contre dans tous les cas, ne pas renier la victime. Elle a peut-être aussi ses tords dans l'histoire, elle a peut-être mal interprété ou a des souvenirs déformés, mais elle aussi était alcoolisée, donc il faut faire preuve de la même bienveillance.
Si on pardonne au type parce qu'il était bourré, il ne faut pas en vouloir à la meuf parce qu'elle était bourrée.
Pour finir, j'ai déjà agressé sexuellement un garçon (ce que je regrette le plus d'avoir fait dans ma vie) et je suis encore amie avec des garçons qui ont eu des comportements problématiques (soit parce que leur amitié m'apporte plus que ces comportements qui ont eu lieu à une époque révolue et que depuis je ne suis pas au courant d'une récidive, soit parce que je suis obligée de les cotoyer).
Je trouve que rien n'est tout blanc ou tout noir dans les relations humaines quand il y a de l'affect en jeu. C'est juste que je place ma barre "tolérable/intolérable pour poursuivre une amitié" pour virer ou non des gens de ma vie. Et dans ce que j'estime "tolérable" je reste sur mes gardes pour vérifier que c'est bel et bien fini. Par contre si la personne reste un connard, bon ben ça repassera à "intolérable".