@poulaga sur le fond du fond, je ne pense pas qu'on soit en désaccord total. Je l'ai dit auparavant je ne suis pas capable de me prononcer s'il faut légaliser ou totalement pénaliser ou partir sur un truc intermédiaire/ou volontairement flou car je ne pense pas avoir suffisamment d'éléments en ma possession pour trancher (et j'essaye de lire dessus donc oui, je regarde souvent les sources données en appui quand j'en vois). En plus je pense que ce genre de décision doit se faire pour chaque pays par rapport à d'autres éléments (politique migratoire, mesures sociales, etc) donc je ne pense pas qu'il y ait une réponse réellement universelle à la question.
MAIS je trouve ta manière de tenter de convaincre intellectuellement biaisée voir malhonnête (ça dépend si c'est volontaire ou non). En soi, on peut plaider pour des mesures que l'on pense positives pour les conditions de vie des personnes qui se prostituent (volontairement) et/ou endiguer le traffic humain ou lutter pour des mesures qu'on juge délétères. Et ça peut se faire en se basant sur des études sur le terrain dans le pays où les pays voisins, des études à grandes échelles, des considérations éthiques, etc... Il y a pleins d'arguments des deux côtés et à un moment, il y aussi la question du poids que chaque personne va accorder à chacun d'eux.
La review que tu cites concernant l'influence de la légalisation, la pénalisation complète et les formes intermédiaires sur le traffic lié à la prostitution. Si tu tiens vraiment à ce qu'on réfléchisse sur ce qu'elle raconte et à la considérer comme valide: elle est ultra ambiguë mais au final si on prend les 2 paragraphes sur le sujet, en gros la légalisation augmenterait le traffic mais il y a peut-être des effets positifs sur les conditions de vie des prostituées et entre la pénalisation dure ou les formes intermédiaires, on n'est pas trop sûr de ce qui est mieux (en terme de réduction de traffic j'entends parce que par ailleurs, si on regarde l'impact sur les conditions de vie, la pénalisation complète a l'air pire). Donc résumer ça en "the studies reviewed do not indicate a clear link between criminalizing sex work and stopping human trafficking" n'est pas faux mais tu ne peux pas t'en servir comme argument strictement en faveur de la légalisation.
Et surtout sur le fait de mettre sur un même plan la prostitution et les métiers physiques actuellement légaux en France:
La remarque qui a été faite initialement pointait le fait que la prostitution met en jeu une demande ultra genrée et une offre ultra genrée mais opposée. Tu as réussi à glisser ça en activité genrée pour ensuite la comparer à deliveroo et la charpenterie. Que je sache, les gens qui habitent dans des maisons ou commandent de la nourriture ne sont pas quasi exclusivement des femmes.
Je te dis que la prostitution est à part par rapport aux autres métiers physiques puisqu'en France et dans les pays voisins, le traffic humain massif ne concerne que la prostitution. Une situation précaire suffit à ce qu'un nombre important de gens se tournent vers deliveroo (à titre perso, je suis pour imposer le statut d'employeur à deliveroo mais ce n'est pas la question). Il n'y a pas un proxénète derrière 90% (93 de mémoire mais je n'ai pas vérifié donc peut-être que je me plante sur le chiffre) des livreurs deliveroo et si un livreur ne se pointe pas, personne ne va débarquer chez lui ou le menacer. Et tu part sur la fast fashion.
Je suis bien d'accord que ces éléments ne suffisent pas à justifier une non légalisation de la prostitution mais à minima, cela montre que non, la prostitution n'est pas à mettre sur le même plan qu'un métier physique genré.
Je pense que j'ai contribué à polluer complètement ce post mais j'ai du mal avec les comparaisons abusives et les grandes phases du type la légalisation de la prostitution aidera les victimes de traite humaine à en sortir...