Culture du viol, consentement et « zone grise »

13 Janvier 2011
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Lille
@Frushtuk : Non ce n'est pas si courant que ça ne t'inquiète pas ! J'ai déjà lu ça une fois sur internet et quelques filles dans mon entourage lointain. Après je ne sais pas si c'est plus répandu que ça ou pas.

Je ne comprends pas ta dernière remarque, je ne suis pas antiféministe, je te remercie, et mon message n'avait pas pour but d'être antiféministe. Seulement je pense que pour certaines filles ce n'est pas facile de savoir si elles ont été victimes de viol ou pas et qu'elles vont dire que oui (sans aller jusqu'à porter plainte non plus dans les cas que je connais). Je n'ai pas l'impression que ces filles fassent ça contre les hommes, d'ailleurs elles ne leur en parlent pas forcément, c'ets plus pour se... "dédouaner" ? Je ne trouve pas le terme adéquat.
 
13 Juin 2014
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@Yehudi :
Mais ! ^^
Je ne te traîte pas d'antiféministe voyons. Je dis que ton argument, je l'ai systématiquement lu/entendu de la part de gens au féminisme douteux. Je ne doute pas de ta bonne foi, et c'est d'ailleurs parce que c'est la première fois que j'entends ça de la part de quelqu'un qui m'a l'air normal que je pose la question.
Je ne voulais pas du tout t'insulter, excuse-moi de ne pas avoir été claire !
Donc, tu as déjà entendu parler de ce genre d'histoire, voilà qui répond à ma question, merci.
Accuser quelqu'un de viol parce que t'es pas foutu d'assumer tes erreurs, c'est d'une connasserie sans nom... Ça m'hallucine que ça existe réellement. Dans ces cas-là, je comprends que tu ne comprennes pas !
Mais comme tu dis, ça doit pas être bien courant. Dans l'article que j'ai cité, on peut lire : la Secrétaire chargée de l'égalité au parti socialiste espagnol (PSOE), Carmen Monton, a affirmé aujourd'hui dans un communiqué que "seules 0,01% des plaintes pour violences machistes sont fausses".
 
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Réactions : Songi songi
13 Janvier 2011
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Lille
@Frushtuk : Ah ok, au temps pour moi ^^. Désolée, à l'écrit on ne se comprend pas toujours très bien !
Je ne pense pas que ces filles portent plainte, enfin je pense que pour une partie, elles n'arrivent pas à savoir elles-mêmes si c'est un viol ou pas, c'est ça aussi que je voulais dire, pour les femmes ce n'est pas facile de savoir si elles ont été victimes d'un viol, ou pas. Et que pour les hommes ce n'était pas évident dans certains cas de savoir si la femme est consentante ou pas.

Après je ne voulais surtout pas sous-entendre que beaucoup de femmes portent de fausses accusations, surtout pas !
 
1 Mai 2014
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De mon coté, ça c'est passé au moment de la rupture... J'étais pas bien, je pleurais toutes les larmes de mon corps, il en a profité. J'ai commencé par avoir honte de moi et me suis dit que j'avais fait un truc qu'il fallait pas, alors j'ai rien dis, à personne... J'ai plus ou moins "enterré" l'affaire au point d'oublier moi-même, même si dans ma relation suivante, j'avais soudainement des comportements étranges liés à la sexualité que je n'avais pas avant, tout en conservant une rancœur tenace vis à vis de mon ex, sans en comprendre l'origine. Bref, 6 ans et une psycho-analyse plus tard, je me suis souvenue de pas mal de choses (et c'est pas agréable quand ça vous revient en pleine tronche)... Cela a réveillé des angoisses que je ne refoule plus mais j'ai pu travailler sur un tas de ces comportements indésirables que cela avait amené.
Cest grâce au blog de Pauline justement "Je connais un violeur", que j'ai pu commencer à prendre conscience du problème que je me traînais. C'est à la lecture d'un témoignage à l'expérience similaire à la mienne que tout m'est revenu en pleine poire. A date anniversaire 6 ans après. Si si, je vous jure, le cerveau humain fait vraiment des trucs bizarres des fois.
Je n'ai jamais pu en parler à mon ex, car je me blâmais MOI. Je n'ai aucun contact avec lui, et j'ai le sentiment qu'il est trop tard pour lui expliquer. Aujourd'hui je réalise à quel point mon ex est un "pur produit" de la culture du viol, il n'a certainement jamais voulu me faire de mal, mais cette culture envoie des informations erronées, aussi bien aux hommes, qu'aux femmes (sinon je ne me serais pas culpabilisée autant de ne pas m'être défendue alors que je pleurais à chaudes larmes...)
Un grand merci pour cet article très nécessaire....
 
3 Mai 2014
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Bonjour à toutes
Très intéressant article et réactions je trouve...

Pour moi également, le problème est dans l"inconscient et schéma collectif, et non individuel, car il y a tellement de nuances dans les rapports humains, que finalement, je n'irai pas jusqu'à accuser mes ex copains de violeurs, mais plutôt le système qui fait que je n'ai jamais osé dire non ou que j'ai culpabilisé quand je disais non !
Cela m'est arrivé pas mal de fois.... et une fois une sodomie forcée, je pleurais et il a continué.... nous nous étions engueulés avant et donc, il a prit ce droit, et moi qui l'aimait profondément, je lui ai laissé prendre ce droit alors que je ne le voulais pas, et que j'ai signifié mon désaccord. Il a réitéré d'autres fois depuis, de façon beaucoup moins violentes, et j'ai laissé faire.... le pire, c'est qu'il croit que j'aime ça.... je ne lui pourtant jamais laissé penser cela, mais il le pense d'après les réactions de mon corps, dit il. Facile.
Le fait est aussi, que j'ai beaucoup de mal avec la pénétration , je le vis comme une agression intérieurement, je me force car bien sur "je ne peux infliger ce manque à l'homme", donc la culpabilité est incessante. Je mes pose beaucoup de questions par rapport à la sexualité phallocentrée, et pourquoi je suis obligé d'accepter cela en tant que femme. Bien sur, certains me diront que l'on peut faire ses propres choix, mais cela induit de rester seule toute sa vie, et j'adore pourtant les hommes, le sexe, mais pas le coït !
 
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Réactions : Clemence Bodoc
18 Février 2014
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Dublin
@agapanthe7 , pour répondre a ta question, moi je n'ai rien dit à mon ex, surtout parce que sur le moment je ne réalisais pas a quel point il y avait un problème avec la situation. Et la dessus je rejoins @Shlolo31 , il y a un vrai problème dans la société si des jeunes filles ne parvienne pas a savoir que rien ne devrait leur être imposé. Pendant longtemps j'étais persuadée que son attitude était normale, que c'était en quelque sorte un besoin qu'il avait et que c'était mon rôle de le sustenter.

Le pire c'est que même maintenant, après avoir réalisé qu'il y avait un problème, j'ai beaucoup de mal a nommer ça un viol, alors que j'avais clairement dis non, que j'avais signifié mon refus. Je ne vois pas mon ex comme un violeur, je ne le blâme pas tellement lui, mais plutôt la culture du viol comme l'a décrit @MarieCharlotte (excellent article btw, les mots que tu as posé correspondent parfaitement a la situation qui nous entoure je trouve), le fait qu'on ne se pose pas tellement la question du consentement, que les hommes ont tendance a penser qu'un non peut se transformer en oui, ou pire, qu'un non est un oui, qu'il n'est la que parce que les femmes ont peur pour leur réputation.

J'ai fait ce cheminement récemment, en grande parti grâce a Madmoizelle, et dans ma relation actuelle quand mon copain s'est montré insistant alors que je lui signifiait mon refus (c'est arrivé une fois, depuis il a compris le message je suppose), je lui dit clairement que c'est mal, qu'il me donne l'impression que mon avis ne lui importe pas. J'ai eu une réaction très violente, et je pense que sur le coup il n'a pas forcement réalisé ou était le problème, mais il a l'air d'avoir intégré et ça va mieux. Ça lui arrive encore de me toucher sans que je le sente forcement, en même temps la grande majorité du temps ça me fait plaisir ( et c'est un peu comme un jeu), mais si je lui fait remarquer, en le repoussant ou en lui parlant, il comprend qu'il y a une limite la qu'il ne peut pas dépasser.

Shlol31 tu parles au présent, je suppose que c'est donc ton copain actuel, je pense qu'il faut vraiment que tu lui discutes qvec lui, tu ne peux pas le laisser te faire des choses dont tu n'as pas envie, la façon dont tu en parles ressemble a une forme de chantage affectif, comme si refuser prouverait que tu ne l'aimes pas suffisamment.

@Morrigan :hugs:, je te trouve très courageuse d'en avoir parler a ta maman, moi je pourrais pas, j'aurais peur que ça passe comme: "mon éducation m'a mise dans cette position = c'est de ta faute.
 
1 Mai 2014
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www.hachiblog.fr
@Shlolo31 Je ne pense pas que refuser un modèle imposé de sexualité signifie rester seule toute sa vie.... Il y a un tas d'autres types de sexualités, il y a des gens qui vivent aussi très bien sans relations sexuelles, et qui ne sont pas seules. Il y a peut-être d'autres personnes à partager ton sentiment et qui se passent de pénétrations (hommes et femmes). D'autre part, un conjoint qui t'aime peut aussi être très respectueux vis à vis de ça. J'ai une amie qui a le même soucis vis à vis de la pénétration, son conjoint et elles ont trouvé d'autres moyens de s'épanouir ensemble (et s'il y a pénétration, c'est parce qu'elle en a vraiment envie).
Ensuite, comme précisé plus haut, les "réactions de ton corps" durant ce moment-là sont mécaniques, et te préservent surtout d'une douleur physique encore pire, mais elles ne signifient pas que tu aimes ça. Tu devrais vraiment en parler avec lui, lui expliquer cela.
Ensuite, ce n'est pas à toi de culpabiliser "parce que tu inflige un manque". Ton corps n'est pas là pour rendre service à l'autre et le libérer de ses pulsions quand bon lui semble.
Je ne veux pas me montrer trop "dure" hein, mais comme tu dis, le système nous pousse à réagir en culpabilisant, et je crois que comme l'article le dis, c'est important de régulièrement rappeler que non, ce n'est pas de ta faute, et tu n'as pas à t'en vouloir.
 
Dernière édition :
M

Morrigan

Guest
@Morrigan :hugs:, je te trouve très courageuse d'en avoir parler a ta maman, moi je pourrais pas, j'aurais peur que ça passe comme: "mon éducation m'a mise dans cette position = c'est de ta faute.
J'ai énormément pris sur moi dans cette discussion hein, faut pas croire qu'elle a dit amen à tout et qu'elle a dit exactement ce que je voulais entendre.
Il y a d'ailleurs eu un gros bémol quand je lui ai parlé d'éducation à la maison et au collège. Elle ne voit pas en quoi le collège devrait en parler, et pour ce qui est de : à la maison, elle m'a répondu mots pour mots : "Non on en a pas parlé, puisque tu es censée le savoir. Enfin, tout le monde le sait, on va pas parler de viol tous les week-end.". Btw. Tout le monde le sait. :facepalm:
Mais je ne me suis pas énervée, j'ai rien dit, je voulais pas qu'on s'engueule à ce moment donc j'ai pris sur moi. Mais concrètement, pour elle je n'ai subit aucun viol je suis juste "tombée sur le passage d'un petit con qui avait envie", mais c'est pas un drame, et que mon éducation n'a rien à voir là dedans puisque tout le monde sait qu'on ne doit pas se laisser faire et qu'un non est forcément un non acquis pour la personne en face. :sweatdrop:
 
21 Février 2014
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@Shlolo31, je vais me permettre une question indiscrète parce qu'une chose que tu as dit m'a frappé. Tu dis que refuser la pénétration implique de rester seule toute sa vie, est-ce que c'est ton copain qui te dit ça ? Est-ce que c'est lui qui dit des trucs du genre "il a des besoins", "si tu refuses tu seras seule" etc. ?

Je te demande ça, parce que ces passages de ton message me rappellent beaucoup ce que me disait mon ex, et je me suis rendu compte bien plus tard que non seulement c'était du bullshit fois mille, mais que ces petites phrases sont typiques d'un partenaire abusif psychologiquement.
 
27 Juin 2014
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Nantes
Beaucoup de choses ont été dite. J'ai tout lu, le sujet me parle bien que, par bonheur, je n'ai jamais été violée.
@Frushtuk @Yehudi J'ai rencontré le cas aussi, d'une nana qui a eu un rapport puis le lendemain, le regrettant, a accusé son partenaire de viol (sous couvert d'être alcoolisé, tous les deux). J'étais écoeurée de son comportement.
Sinon, nous n'avons pas toutes été éduquées à dire non et nos frères n'ont pas tous été éduqués à se poser la question du consentement. Maintenant, je pense qu'on est de plus en plus nombreux à y être sensibilisé. A nous aussi de rattraper le bordel de la société en éduquant nos potentiels (futurs) enfants sur ce modèle là (dans attendre l'éducation nationale, qui a toujours au moins 10 ans de retard).
Bref, je sais que je vais avoir des enfants et je sais que je vais être très attentive à tout ça (tout comme sur le fait de pas restreindre ma fille (si j'en ai une) à se développer physiquement et pas spécialement indiquer à mon garçon (si j'en ai un) que les filles sont des êtres fragiles à qui il faut venir en aide systématiquement... etc... bon après c'est mon idéal, je compte pas les éducateurs "parasites" qui viendront dire jaune, que je dirais rouge.
 
30 Décembre 2010
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Pour moi également, le problème est dans l"inconscient et schéma collectif, et non individuel, car il y a tellement de nuances dans les rapports humains, que finalement, je n'irai pas jusqu'à accuser mes ex copains de violeurs, mais plutôt le système qui fait que je n'ai jamais osé dire non ou que j'ai culpabilisé quand je disais non !

Exactement!
Ca m'est arrivé souvent d'être dans cette zone grise, si bien que je ne me rappelle même plus de toutes les fois parce que j'étais dans une période ou j'étais très mal et ou ca se traduisait en une sexualité malsaine. Je considère même que toute ma sexualité était dans cette zone grise parce que je ne prenais jamais en compte mon désir personnel, mais ce que la société me disait que je devais désirer.
Je n'avais jamais de plaisir par le sexe, voire ça me faisais mal, mais je le faisais quand même sans me poser de questions. Je n'avais pas de désir sexuel mais un désir d'intimité, de reconnaissance que j'existais, et le sexe était le seul moyen que j'avais trouvé pour y parvenir . En gros ma tête disait oui, mais mon corps disait non.
Est ce que j'exprimais mon consentement ? Oui. Est ce que ce consentement traduisait un désir sexuel? Non. Est ce que je considère ces garçons comme des violeurs? Non. Est ce que je me suis sentie violée ? Oui... Il n'y a personne à accuser ici, ni moi, ni les garçons, ces situations étaient les produits de la culture du viol.

N'empêche, certaines situations flirtaient sérieusement avec les limites quand à la validité de mon consentement. La dépression, comme l'alcool, agit sur le cerveau et modifie les capacités de discernement, sauf que ça ne se voit pas forcément de l'extérieur. Il y a des choses que je n'aurais pas faites si moi même je m'étais à un moment posé la question de ce que je voulais MOI, mais ca ne me venait jamais à l'esprit. D'un côté mes partenaires ne se sont jamais préoccupés de savoir si j'avais envie, de l'autre s'ils me l'avais demandé je ne l'aurais même pas su. Et par défaut la réponse était oui.

L'intérêt du concept de culture du viol c'est de pouvoir remettre en cause les normes sexuelles sans chercher nécessairement de coupable physique à punir pour toutes ces situations "grises" (bien sur en ce qui concerne le viol c'est le violeur qui est responsable). Je pense que beaucoup ont du mal avec le concept parce qu'ils ont l'impression qu'il place tous les hommes en violeurs par défaut, et ils/elles le transposent à des situations individuelles. Et en effet quand on parle de situations complexes où des tas d'éléments viennent nuancer les responsabilités, il paraît injuste de présumer coupable l'homme, de même qu'il est injuste de présumer coupable la femme (slut-shaming). Mais justement en se référant au concept, on ne s'intéresse plus tant aux responsabilités individuelles qu'à l'influence du contexte, de la culture, de l'environnement. A ce moment là on peut commencer à remettre en question les normes (plutôt que les personnes), et si possible les faire évoluer.
 

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