Cette tribune me rappelle de nombreux messages que j'ai pu lire sur les réseaux sociaux, par rapport au harcèlement de rue mais aussi au #metoo et #balancetonporc... Ces messages, venant principalement d'hommes, exprimaient leur peur envers le féminisme. Ils se sentaient blessés par ces hashtags (ou par les débats sur le féminisme) en disant que l'on mettait tous les hommes dans le même panier, et que eux, personnellement, n'avaient rien fait, étaient respectueux, et avaient l'impression d'être considérés comme des agresseurs. Ils s'estimaient donc victimes de "sexisme", se sentaient opprimés, et ne se sentaient pas légitimes pour parler féminisme car ils étaient des hommes.
C'est le genre de réflexion que je n'aime pas, parce qu'outre le fait que le sexisme inversé n'existe pas (et ça, peu de gens semblent l'assimiler), les hommes ne sont en aucun cas oppressés par ces prises de paroles puisqu'il est évident que l'on parle de personnes précises, tant que ce n'est pas eux, ils n'ont rien à se reprocher. En fait, j'ai l'impression que ce sont les mêmes hommes qui critiquent énormément le féminisme, et qu'ils ne veulent pas y adhérer car c'est un courant de pensée qui bouscule trop leurs petites habitudes, donc ils préfèrent le discréditer et se positionner en victimes.
Et cette tribune, donc, fait jouer par des femmes la carte de "l'homme victime des méchant.e.s féministes", en mentionnant ce "puritanisme". Ce que je pense, c'est que ces signataires ne connaissent pas le féminisme, ou alors ont entendu ce que les médias racontent et le prennent pour argent comptant. Iels feraient un tour sur madmoizelle, par exemple, iels verraient la différence entre ce qui est dit dans les médias et la réalité du féminisme, et qui tient en un mot: Consentement. Si la personne n'est pas consentante, tu la laisse tranquille. Period. Je me demande d'où vient cette psychose, cette crispation autour du féminisme, perçu comme un mouvement "anti-hommes", alors que c'est un mouvement "avec les hommes". Venant d'hommes, cela peut s'agir d'un manque d'informations, ou d'une peur d'avoir ses habitudes bousculées (le véganisme rencontre le même problème), mais venant de femmes... Là honnêtement je ne vois pas, surtout que tous les genres y gagnent dans cette affaire.