@AFRO INSOLENTE Le terme "éduquer" n'est pas forcément bien choisi - il a un sous-entendu condescendant que je n'aime pas, mais je n'avais pas trouvé mieux, donc pour mieux illustrer ce que je voulais dire: par exemple, si quelqu'un a des questions sur la transité parce que c'est un sujet qu'iel ne connaît pas, je suis ravie de répondre, du coup je lui apprends des trucs sur la transité, mais il n'y a pas de condescendance dans ma démarche (ou enfin j'espère pas
). Peut-être que le terme "introduire quelqu'un à quelque chose" est mieux? Je ne sais pas quel mot utiliser.
@just_in_case ce que je n'aime pas (dans ton édit où tu fais une comparaison) c'est qu'en comparant le troll / le mec trop égocentré pour être capable d'entendre un #notallmen, avec un enfant qui pique une caprice, c'est que, avec cette comparaison tu nies au mec toute maturité émotionnelle (et tu le réduis à un être qu'il faut tenir par la main) et tu te places toi (et toute féministe, et un peu toute femme, toute personne subissant le sexisme) en position où non seulement tu es la personne qui doit l'éduquer, mais qu'en plus il te faut le faire (tu es ... la maman).
Et, tout en sachant que toute comparaison a ses limites et que ce n'était pas forcément ce que tu souhaitais dire (en fait ta comparaison illustre quelque chose que je voulais dire, donc euh je fais un point plus général!), force est de constater que parfois, il y a de la part du camp féministe une sorte d'idée peu ou pas interrogée qui est qu'il faut qu'on soit parfaites, parfaitement calmes, parfaitement capables d'éduquer (dans tous les sens du terme) des hommes récalcitrants qu'il ne faudrait pas trop brusquer sous peine de les voir faire un caprice et de se fermer.
Et, et - en fait ça m'embête: parfois, la solution, ce n'est pas l'éducation. Je me dis que c'est se tromper de cible, en fait, se tromper de but: l'égalité des droits, et la lutte contre le sexisme, c'est aussi beaucoup là pour améliorer la condition des femmes et des gens qui souffrent du sexisme, et du coup ce n'est pas forcément là pour améliorer la vie des hommes (une injustice parfois ça nuit à une personne ou un groupe ... et ça profite à l'autre). Parfois, la solution, c'est la diplomatie et l'éducation. Parfois, la solution, c'est les démonstrations de colère ou de force (et sans appeler les féministes à la violence, sans dire "prenez vos battes on va tabasser du bonhomme"
je pense par exemple à
la campagne contre la taxe tampon où on a envoyé plein de culottes sanglantes - c'était une protestation et pas un mouvement pour éduquer les ministres, et ça a bien marché).
Et du coup similairement, dans certaines situations, utiliser un #notallmen brutal comme fin de non-recevoir, ou comme façon de dire brutalement "ton argumentaire est irrecevable, et tu es hors-sujet" ça peut être adapté. Mais pas forcément pas toujours.
(Edit: aussi je suis contre l'utilisation de la fessée comme outil éducatif, et ce en toutes circonstances; mais ceci est un autre sujet.)
@Margay oui, je suis d'accord - sans prendre en compte le sexisme, je pense que c'est humain (et donc partagé par à peu près tout le monde, hommes et femmes et non-bis etc) de réagir de façon défensive face à un message agressif. C'est pour ça que je parle d'outil, en fait - balancer #notallmen comme ça, ça ne sert pas vraiment à échanger des idées, ou introduire quelqu'un à des concepts féministes, ça sert à autre chose (ici en l'occurrence, vu que c'est agressif, ça peut être utilisé par exemple pour arrêter une discussion, ou faire taire ou chasser quelqu'un). Il faut connaître les effets de ce qu'on dit et être clair-e dans ses buts et sa démarche.
Et du coup la question plus large qui se pose, c'est le but du militantisme féministe - doit-il toujours avoir pour but d'éduquer / d'introduire les gens (notamment les hommes) au féminisme, ou y-a-t-il parfois d'autres buts qui sont valables. Et la seconde question qui se pose, c'est quels sont les buts des intervenant-es, et sont-ils clairs et liés à la discussion en cours.