@Querencia @Sadala Prenons le cas de Bertrand Cantat par exemple. C'est un criminel mais il ne s'est pas soustrait à la justice et a effectué la peine de prison à laquelle il a été condamné pour le meurtre de Marie Trintignant. Il est aujourd'hui libre et peut poursuivre légalement son activité professionnelle. Pourtant, à chacun de ses concerts, il y a des collectifs féministes et des manifestantes qui s'opposent à ce qu'il puisse monter sur scène. Bien entendu, il y a une grande disparité dans le féminisme d'un individu à un autre, mais quelle est votre position sur le sujet?
@Tankli
mais tout comme il y a des professions qu'on ne peut exercer si on n'a pas de casier judiciaire vierge, il est assez logique de ne pas récompenser une personne qui a commis un crime
Je me suis arrêté sur cette remarque que je trouve très intéressante. Quand on regarde dans le détail, on constate que les professions qu'on ne peut exercer sans un casier judiciaire vierge sont:
des professions réglementées avec des préceptes éthiques et déontologiques (avocat, médecin)
des professions que l'intéressé est susceptible, au vu de sa condamnation passée, de ne pas exercer convenablement. Ça concerne aussi bien le public (gendarmerie, police, armée pour des raisons de sécurité) que le privé (travailler en crèche si on a été condamné pour agression sexuelle, caissier si on a été condamné pour vol).
La question serait donc: le métier de réalisateur doit-il devenir une profession réglementée avec un code déontologique? Ou alors, est-ce une profession dont l'exercice peut conduire le réalisateur à rencontrer des situations dans lesquelles son absence de probité passée est susceptible de se manifester à nouveau? Je pense qu'il y a des arguments en faveur d'une réponse par l'affirmative à ces deux questions. Merci d'avoir fait avancer ma réflexion
Et en même temps...si l'an dernier Polanski est le meilleur réalisateur, pourquoi prétendre qu'il ne l'est pas pour des considérations extérieures et non-artistiques?
Après il y a une réflexion, selon moi distincte, concernant le devenir de l'œuvre et la valeur qu'on lui attribue. Même si on estime que celle-ci n'aurait pas dû exister parce que le réalisateur n'aurait jamais eu la possibilité, s'il ne s'était pas soustrait à la justice (sur ce point, le raisonnement de
@Naurore est infaillible), de la réaliser, le constat est que cette œuvre existe malgré tout. Mon avis n'est pas partagé par d'autres ici, mais je pense qu'une œuvre n'appartient pas seulement à l'artiste et que le jugement qu'on porte sur l'œuvre doit se détacher autant que possible que celui qu'on porte sur l'artiste. Pour en revenir aux Césars, cela signifie peut-être qu'il y aurait un traitement différent des prix qui récompensent l'œuvre (meilleur film, meilleur musique originale etc.) de ceux qui récompensent l'artiste (meilleur réalisateur, meilleure actrice etc.).
@Lazarus_ Et c'est un souci de ne pas partager l'opinion exprimé dans les articles De Madmoizelle...?