@Bleu pastel Je suis à 100% d'accord avec toi sur le fait qu'on vit dans une société qui a tendance à diaboliser l'expression des émotions et que c'est un tort. Mais je ne comprend pas le rapport avec la choucroute : à aucun moment il n'a été dit dans les commentaires plus haut qu'exprimer ses émotions dans la vie, c'était mal, ou signe de stupidité, ou de faiblesse, etc.
Ce qui a été dit, c'est que réagir dans l'émotionnel c'était inapproprié
dans le contexte d'un débat. Et je ne crois pas que soit inapproprié au sens de "c'est pas bien", mais au sens de "ça ne fonctionne pas"
Le problème des émotions, c'est qu'elles sont irréfutables : si quelqu'un me dit qu'il ressent tel ou tel sentiment, il le ressent, point. Dans certains cas, je pourrai éventuellement discuter de la légitimité de l'émotion en question, mais l'émotion elle-même, elle est là, elle ne peut pas être niée.
Hors pour qu'il y ait débat, il faut pouvoir tenter de réfuter l'argument du contradicteur, et cela ne peut se faire que dans un cadre rationnel. Les différents participants au débat vont essayer de trouver la faille dans la logique de l'autre : si l'un d'eux tombent dans l'émotionnel, alors le débat va forcément tourner en rond, puisqu'une émotion ne repose pas sur la logique, elle n'a "pas de faille".
D'ailleurs dans l'exemple donné par A Kane, on est typiquement sur un débat qui ne fonctionne pas ; parce que son ami, qui souhaite débattre de manière logique, se heurte à ses amiEs qui, de par leur vécu, ne peuvent pas rester rationnelle sur un sujet qui les touche particulièrement. Au final, on est sur un truc qui ne sert à rien : c'est frustrant pour l'ami qui ne peut pas débattre - puisqu'en face on ne lui renvoie pas des arguments logiques, mais des ressentis - et ça ne fait que réveiller des émotions négatives et potentiellement douloureuses chez les amies filles. Paradoxalement
@A Kane, tu te sers de cette exemple pour illustrer ton propos disant qu"un débat ne doit pas forcément être toujours rationnel, alors que moi je trouve qu'il démontre parfaitement l'inverse.
Le truc, c'est que débattre, ce n'est pas une question de vie ou de mort. Personne n'est obligé de participer à un débat qui l'énerve ou le fait souffrir, surtout sur internet. Sachant cela, j'ai toujours du mal à comprendre les gens qui tentent de débattre "à chaud", sous le coup de la colère ou de l'indignation. C'est un peu comme celleux qui écrivent des commentaires négatifs non constructifs sur youtube : qui n'a jamais pensé en voyant un énième post de rageux, "mais enfin, si vous n'aimez pas cette youtubeuse ou son contenu, juste, arrêtez de regarder ses vidéos !"
Dans un débat, c'est un peu pareil ; s'il nous énerve ou nous blesse et qu'on n'est pas ou plus capable d'y réagir rationnellement, je crois qu'il vaut mieux laisser tomber, couper son écran et passer à autre chose
