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Pourtant des gardes sont accordées à des mères qui travaillent à temps complet, donc il faudrait définir ce que veut dire "ne pas avoir le temps" : des hommes qui travaillent à temps complet et qui "n'ont pas le temps" de faire une lessive, de récurer les toilettes ou de torcher leurs gamins, ok, je comprends, mais pourquoi étrangement des femmes travaillant aussi à temps complet ont elles "le temps" de le faire...
Les hommes consacrent en moyenne plus de temps par jour au bricolage qu'au soin à leur(s) enfant(s). Une question de sens des priorités?
Et s'ils travaillent en moyenne 1h17 de plus par jour que les femmes (chiffre qui prend en compte les temps partiels féminins : rappelons qu'il y a des couples, nombreux, où hommes et femmes travaillent le même volume horaire), ils ont pourtant chaque jour en moyenne 35 minutes de plus de temps libre (télé, loisirs...) que les femmes
Quand on regarde les chiffres, on voit que c'est pas qu'une question de travail : regarder moins la télé pour s'occuper plus des soins de ses enfants ça pourrait être faisable, aussi.
Aussi, quand on regarde les couples avec enfants, les femmes actives à temps complet (46h25/semaine) déclaraient dégager, en 1999, 21h10 par semaine à consacrer au temps parental, quand les hommes actifs à temps complet (46h09/semaine, donc peu de différence), eux, ne déclaraient que 12h40 de temps parental
Donc à temps de travail égal il y a 8h30 de différence dans le temps parental déclaré (ah et 18h30 de plus de "temps domestique" déclaré par les femmes comparés aux hommes, ces chiffres (tableau page 3), bien que déclaratifs donc forcément à prendre avec des pincettes, sont quand même assez magiques ).Donc bon "l'obstacle du travail", oui, ou pas (dans le cas des couples où les deux travaillent à temps complet).
Alors bien sûr il faut prendre en compte le temps des tâches ménagères (1h08 pour les hommes vs 2h35 pour les femmes, en moyenne, par jour) vu qu'avoir la garde de ses enfants, si on vit seul avec eux (sans belle-mère pour laver leurs chaussettes en plus des siennes) ça implique pas seulement le soin aux enfants mais aussi les tâches ménagères, dans le casl'homme est à temps complet et la femme à temps partiel, là effectivement ça peut aloudrir beaucoup la journée de l'homme par rapport à la femme.
Mais quand je lis "Les parents en accord souhaitent une résidence chez la mère pour 71% des enfants, la résidence alternée est sollicitée pour 19% d’entre eux, la résidence chez le père pour 10%" je me demande du coup si c'est pas non plus en lien avec le fait que, de manière général, les hommes s'occupent tout bonnement moins de leurs enfants avant divorce (alors que vu les chiffres plus haut, c'est pas uniquement en raison des heures de travail), donc pourquoi voudraient-ils s'en occuper de manière égale (résidence alternée) ou plus (résidence chez le père) après le divorce?
Bien sûr il y a plein de cas particuliers (je m'inclue dedans, après la séparation de mes parents ma soeur et moi avons vécu majoritairement chez notre père) et tous ces chiffres ne sont que des moyennes, mais en l'absence d'autres études je trouve ça un peu rapide de supposer que beaucoup de père s'accordent sur la garde à la mère "à contrecœur" sous-entendu alors qu'ils souhaitent (en pratique, pas qu'en théorie) s'occuper de manière égale de leurs enfants.
Concernant les stéréotypes qu'intériorisent les hommes sur le fait que les femmes "s'occupent mieux des enfants" ça pourrait aussi être corrigé en partie avec un peu de volontarisme : pour avoir connu des mecs (en couple, avec enfants) qui savent même pas lancer une machine à laver alors qu'ils ont la trentaine, ça me fait toujours un peu soupirer quand ils tiennent des discours sur "la justice avantage les femmes au niveau de la garde des enfants c'est misandre bla bla": bah oui mais en même temps si tu as le choix tu préfèrerais confier la garde d'enfants principalement à la personne qui sait faire tourner une machine, où se trouve le carnet de santé des mômes et a déjà changé une couche ou à celle qui ne sait absolument pas tout ça?
On peut bien sûr dire que y'a beaucoup de stéréotypes genrés autour de "les femmes savent mieux s'occuper des enfants" (surtout quand c'est expliqué par "la nature profonde de la fâââââââme") mais bon je pense qu'on connait toutes quelques couples où les deux travaillent à plein temps mais où, ben, euh, oui, la femme sait "mieux" (au moins au niveau "technique")(et aussi "fait plus") s'occuper des enfants et de la tenue du foyer ayant un impact sur les enfants (repas, lessives, mais aussi rdv médicaux, papiers adminsitratifs, etc) que l'homme (qui lui n'a "pas le temps pour ça" ou "ne sait pas faire" parce que bien sûr c'est pas possible de se poser 15 minutes pour apprendre à plier du linge et le mettre dans les tiroirs correspondants
).Alors bien sûr les hommes qui savent pas tout ça peuvent se former une fois seul mais on peut se demander légitimement pourquoi ils ne l'ont pas fait avant le divorce...
Dernière édition :
Les "hommes qui n'ont pas le temps", c'est une des principales raisons invoquées par les juges, en fait
EDIT : plus exactement "vous travaillez à temps plein, vous devez pourtant être disponible pour votre enfant, donc on préfère confier à la mère".
Donc si la société estime que c'est pas un problème pour les femmes mais que c'en est un pour les hommes, il y a probablement un effort à faire du côté des pères mais également du côté des mentalités dans notre société car comme tu le soulignes, si les femmes peuvent le faire, les hommes aussi, et certains d'entre eux qui réussissent à bien s'organiser méritent qu'on leur laisse montrer qu'ils sont capables.
Après il est clair que beaucoup d'hommes n'ont pas l'habitude de s'occuper des tâches ménagères ou de leurs enfants, c'est aussi incontestable et il faut que ça change. Mais je pense qu'il faut que la société change aussi. Pour l'instant, les entreprises considèrent les femmes enceintes comme un manque à gagner, et quand un homme demande un congé parental, il rentre dans la même case qu'elles. On peut pas continuer comme ça.
Si tu me relis bien, tu verras que je ne dis pas "beaucoup de pères" mais "d'autres pères" (en restant vague sur leur nombre justement) et qu'il faudrait justement savoir combien ils sont. Savoir quelle est la part entre ceux qui s'en foutent et ceux qui voudraient vraiment s'occuper de leurs enfants mais qui sont découragés (ou se font décourager) par le système et ses stéréotypes, dans une société essentialiste qui n'attend pas spécifiquement d'eux de s'occuper de leurs enfants mais qu'on incombe bien davantage cette tâche aux mères.
Les torts sont des deux côtés, et si certains pères collent aux stéréotypes, la société se repose trop sur ces stéréotypes pour refiler tout le travail parental aux mères, et donc il faudra continuer à lutter. Car aussi de notre côté, ce sont ces mêmes stéréotypes qui empêchent la société de penser que travailler pour une femme avec enfants n'a rien d'anormal, et que ce n'est pas forcément à la femme de tout faire.
Donc c'est un mélange. Certains pères doivent faire des efforts, c'est certain, mais aussi la société doit donner leur chance qu'ils puissent montrer qu'ils sont capables. (même si, mine de rien, je pense qu'on se dirige petit à petit dans ce sens, en fait; les chiffres sont quand-même plus encourageants qu'il y a 20 ou 30 ans).
Dernière édition :
J'ai l'impression que ça met la charrue avant les bœufs : pour moi il faudrait d'abord que les hommes s'occupent plus de leurs enfants (et de la tenue de leur foyer: ménage, etc) AVANT le divorce, pour que les mentalités "des juges" et "des avocats" (si ce genre de mentalité est statistiquement significative dans les jugements) changent.
Y'a pas besoin de divorcer pour pouvoir "avoir la chance" de montrer "qu'ils sont capables"... certains hommes y arrivent très bien, mais c'est sûr que ça implique de faire des choses pas plaisantes et chiantes, donc pour moi c'est peut être moins une question de "savoir" et "d'être capable" de faire que d'avoir la motivation pour.
D'autant que quand on regarde les chiffres en cas d'accord / en cas de désaccord, tu le dis toi-même, c'est pas si déséquilibré...
Ce serait en théorie l'idéal que ça soit équilibré, mais en pratique je vois pas bien comment ça peut se faire sans plus d'investissements de la part de plus de pères : c'est eux majoritairement qui ne font pas de demandes, et quand c'est d'un commun d'accord (le cas majoritaire) ce qui est demandé c'est la résidence chez la mère à 70%... donc plus d'égalité oui, mais avec quelle réelle volonté des principaux concernés (les pères) derrière?
Et quand on voit que le taux de pauvreté est 3x supérieur chez les familles monoparentales (à plus de 80% constituées de "mère isolée" + enfants) que chez les couples avec enfants, je ne suis pas sûr que ça soit tant que ça les mères les "gagnantes" de cette prépondérance de la résidence chez la mère.
Bien sûr que le changement des mentalités joue, et le poids des stéréotypes aussi, ça n’empêche que le partage très inégal du temps parental et du temps domestique, ça se manifeste en une charge plus lourde, pas plaisante, bien chiante, pour les femmes. C'est en défaveur des femmes, pas des hommes cette situation.
Du coup j'ai du mal à ne pas y voir un corollaire au niveau des demandes faibles des hommes d'avoir la garde chez eux
Quand tu as toute la durée de ton couple resquillé pour refiler la majeure partie de ces tâches (parentales, domestiques), je comprends que ça ne fasse pas rêver de se dire qu'on va devoir maintenant tout se taper seul si on demande la garde chez soi.Combien d'hommes sont en théorie tout à fait pour un partage des tâches égal jusqu'à ce qu'en pratique ça implique de se lever une fois sur deux la nuit, de nettoyer du caca et de remplir des tonnes de papiers administratifs chiants? C'est le point que je soulève : je me demande combien d'hommes ne demandent pas la garde... parce qu'ils ont juste pas envie de s'alourdir leur vie avec des trucs chiants et chronophages qu'ils ne faisaient pas avant et que ça implique qu'ils doivent les faire maintenant s'ils n'ont pas immédiatement de nouvelle compagne pour s'en occuper à leur place?
As-tu des chiffres que tu cites sur le fait que des hommes se voient refusés la garde demandée sur ce motif? Là tu parles des situations de désaccord (qui ne représentent que 10% des cas), hors je ne vois pas raisons avancés dans les chiffres du document cité
Sur "l'indisponibilité" je ne trouve dedans que des chiffres sur le cas de la demande de résidence alternée dans le cas d'un désaccord : la résidence alternée est rejetée dans 3,5% des cas dans le cas de "l'indisponibilité d'un des deux parents", loin derrière la première raison, "dans l'intérêt de l'enfant" (30%)
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