@Rocksteady Eh bien personnellement, je trouve que ça manque de cohérence et que ça ne met donc pas en valeur le message avancé. C'est mon avis, j'explique en quoi j'estime que ça ne fonctionne pas, venir me dire que j'aurais dû trouver que ça fonctionne ne va pas me faire changer d'avis à ce propos... C'est pas une question de pertinence, c'est que moi, je ne trouve pas ça puissant, contrairement à toi (et c'est ton droit, juste que ça n'invalide pas pour autant ma remarque, puisque ça ne fonctionne pas de mon côté...), à cause de cette correspondance sémantique un peu trop flou et branlante pour moi. Perso, je ne suis pas du tout convaincue que la plupart des gens aient le mot "PUTE" qui clignote quand on leur dit "coureuse" ou "masseuse", pour citer ceux-là, tous contextes confondus, et avec une possibilité de remplacement par un terme masculin (et donc dans un système de correspondance comme mis en valeur ici). Je ne vois pas pourquoi, dans un même contexte, on se dirait "ah, quelle pute !" quand on dit d'une femme qu'elle est masseuse, et "ah, un kiné !" quand on dit d'un homme qu'il est masseur, c'est pas assez crédible pour me faire réagir sur la polysémie dégradante de "masseuse". La comparaison induit forcément un contexte commun, elle semble sous-entendre que dans deux situations équivalentes, ces termes sont neutres pour les hommes, négatifs pour les femmes, systématiquement et pour les mêmes allocuteurs. Or, je trouve que ce n'est pas vrai : dans des situations équivalentes, ces termes sont souvent neutres pour les deux. ET, dans d'autres situations équivalentes, ces termes sont négatifs pour les femmes, et souvent beaucoup moins pour les hommes (mais sans vouloir dire "kiné") car moins évocateurs ou se rapportant moins à des caractéristiques genrées qu'on va reprocher aux hommes. Ce deuxième cas est clairement à dénoncer, mais je trouve que ça ne fonctionne pas si on le mélange au premier, parce que camoi ne renvoie pas à la réalité de la situation. Je ne vais pas me dire "ah tiens, pourquoi je pense à une pute et pas à une kiné quand la personne est une femme ?", mais "bah non, si on me présente un masseur/une masseuse, je vais me dire que c'est un kiné dans les deux cas...", et ceci parce que ces termes sont polysémiques, en renfermant un sens neutre qui est connu.
Ce n'est peut-être pas le cas pour tous les termes de la liste, mais pour beaucoup trop pour que ça me semble assez percutant. Au final, ça fait assez artificiel (à MES yeux), avec une bonne idée qui a été déclinée en de multiples exemplaires sans qu'on ne fasse gaffe à la présenter de façon cohérente.
La remarque sur le séducteur, c'est pour dire qu'on va potentiellement aller dans un registre plus négatif que ça pour les hommes également (ça aurait pu être salaud, je m'en suis tenu à don juan — et perso, je trouve qu'on a tout un mythe, illustré par des opéras, des romans et des pièces de théâtre, qui réprimande assez fortement ce type de personnages, au point de les faire brûler aux Enfers, du coup j'ai du mal à voir ça comme quelque chose de positif...). Loin de moi l'idée de dire que traiter quelqu'un de pute et de don juan était équivalent. Juste qu'on a choisi, dans ce cas, le terme le plus policé pour les hommes, et le plus tendancieux pour les femmes (on dira aussi que c'est une femme moderne ou libérée, dans la bouche de d'autres personnes, mais ces termes n'ont pas été conservés ici), alors que c'est pas forcément évident qu'on fasse ce même type de choix dans un même contexte, encore une fois.
Je n'aime pas ce genre de correspondances qui font dire ce qu'on veut en jonglant avec les morceaux de phrases sans les placer dans un squelette de cohérence. Ça n'est pas pertinent pour moi. Je trouverai bien plus intéressant une étude sur le sens premier qui apparaît aux gens à qui on dit "masseur" et "masseuse", pour faire un sondage et voir, avec des associations d'images créant un contexte, ce que les gens se disent face à ces mots.
Après, tant mieux si ça marche avec d'autres. Mais là, je disais juste en quoi ça ne marchait pas avec moi.