Je dirais d'autant plus que si le désir de transition se manifeste dans l'enfance, dans un premier temps juste voir avec l'enfant pour qu'il puisse s'habiller comme iel le veut, se faire appeler et genrer comme iel le veut, c'est déjà des choses sans conséquences lourdes qu'on peut mettre en place le temps de voir venir à l'adolescence, et une bonne manière de s'assurer que le désir se maintien.
Ca me parait être un processus plutôt rassurant et moins impressionnant que ça n'en donne l'air vu de l'extérieur.
Et c'est encore l'occasion de rappeler que parmi les personnes trans un certain nombre ne désirent pas forcément prendre de traitement et encore moins subir d'opérations. Conserver un discours d'inclusion qui vise à mettre tout le monde à l'aise quant à la recherche de son identité, c'est justement sortir de cette vision binaire et psychiatrisante alors qu'il s'agit avant tout d'une problématique qui concerne l'identité et la liberté (personne cis qui n'a besoin de rien vs personne trans qui va "faire la totale")
Donc, plus on est ouvert sur la transidentité, plus on laisse la place et la possibilité aux personnes de gérer ça à leur sauce et d'avoir des parcours de transition beaucoup moins invasif médicalement que ce qui a pu être une norme jusqu'à maintenant.
Et ça vaut aussi pour les enfants, si y'a moins de crispation autour de la recherche identitaire des enfants, la question de la médicalisation de la transition peut devenir vraiment secondaire dans beaucoup de cas.
+ concernant la détransition, ça a été argument plusieurs fois avec des sources et tout, mais si effectivement on compte dans les taux de détransition les personnes qui arrêtent la prise d'hormone au bout de quelques mois ou quelques années, c'est quelque chose de très courant chez les personnes trans masculines, tout bêtement parce que les caractéristiques sexuelles secondaires les plus désirées sont permanentes une fois qu'elles sont là (pilosité faciale et voix).
C'est une question vraiment importante que les médecins devraient prendre en compte, parce qu'on est vraiment peu informés sur cet arrêt d'hormones et c'est compliqué d'en parler à son equipe médicale.
J'ai un pote qui voudrait porter un enfant d'ici un ou deux ans et qui a réduit de lui même ses dosages en vu d'arrêter provisoirement le temps de la grossesse, parce qu'il n'ose pas en parler avec son endocrinologue qui pourrait refuser par la suite de le suivre, et à du faire toute ses recherches lui même pour s'assurer que tout sera ok pour lui et pour son enfant. Ca, c'est une situation dangereuse, qui est directement induite par la méconnaissance de la diversité des parcours de transition !
Donc typiquement, si ces situations là sont comptabilisées comme détransition, on passe completement à côté du point : il y a bien eu transition, avec succès, et sans regrets.