A 14h je dois aller voir le nouvel infirmier. Je dois me lever, me laver la gueule, me brosser les dents m'habiller et sortir de mon cloître. J'ai mangé deux morceaux de fromage avec du pain de mie et des frites apéritifs et j'ai les mains toutes graisseuses, j'ai horreur de ça. J'espère que l'infirmier va m'apaiser, qu'il va calmer ma colère et ma douleur, aujourd'hui il va devoir endosser ce rôle plus que jamais et je compte sur lui pour y arriver, même si jamais il ne pourra être comme MON infirmier, qui à lui seul à sa seule vue me berçait.
Et puis l'autre ordure m'a appelée, jamais il ne me laissera tranquille, 5 ans qu'il m'en fait baver, 5 ans que j'endure sa méchanceté, qu'il m'enfonce en permanence; il m'a gâché le week-end à Montpellier (que je hais plus que tout autre ville maintenant) il m'a gâché ma visite à l'aquarium où les poissons étaient merveilleux, comme ils m'apaisaient, j'aurais aimé y rester toute la journée et lui m'en a empêchée. Il m'a insultée, m'a re-traitée de folle, de tarée, d'anormale, et cette fois mieux encore, de trisomique, de mongolienne. Toutes mes joies, mes rares joies, tu me les pourris. Ordure, ordure, ordure. Sors de ma vie, je n'en peux plus de te subir, laisse-moi vivre, laisse-moi être seule, laisse-moi être libre. Puisque je ne peux pas te tuer, il faudra que je me tue moi-même pour t'échapper, je n'aurai un jour plus le choix.