Oh pinaise de pinaise j'ai cliqué sur le bouton « Nouvelle réponse » .
Merci pour vos encouragements
.
Je remonte quelques unes de tes réponses,
willow2669 . @
Lu-ciole t'avais déjà super bien répondu, mais j'aime bien en rajouter une couche, comme sur mes tartines de nutella.
"Pourtant je m'intéresse à l'actualité et à la politique mais je n'ai plus envie de croire en ce système corrompu. Alors, on va me dire que c'est pas en faisant rien que ça va changer et c'est probablement vrai, mais je ne pense pas qu'en votant je fasse également changer les choses."
Cette réaction je l'ai lu énormément de fois dans les commentaires des différentes abstentionnistes du forum, donc mon propos ne t'est pas entièrement destiné
.
L'abstention elle découle -si on veut en faire une caricature bien grossière, je vous l'accord- de trois facteurs : parfois c'est de la passivité démocratique, ou alors -et il semblerait que ça soit le cas pour bon nombre d’abstentionnistes ici-, il s'agit de la « présentation silencieuse » d'une pétition à ceux qui, à leurs yeux, les ont abandonnés à leurs difficultés (politiques, médias, société...). Enfin il y a les personnes qui expliquent leur abstention par ces deux facteurs.
Une partie non négligeable des électeurs est en colère, on peut même dire dans une colère noire qui va "paradoxalement" jusqu'à les paralyser. Ecoeurés par les comportements indignes de certains politiques, les multiples promesses faites et non tenues par les gouvernants successifs, par l'impression d'avoir été trahis par ceux à qui ils avaient accordés leur confiance et leurs espoirs, ces électeurs ont choisi une approche destructrice de la politique. Oui le mot est fort, mais à y regarder de plus près c'est un peu ça qui ressort des propos des abstentionnistes : ils veulent «mettre un coup de pied dans la fourmilière» , voire «que tout pète».
Alors, je ne vais pas essayer de jouer les mamans moralisatrice, mais si je peux apporter mon témoignage, je sais, qu'en ce qui me concerne, dès que j'ai laissé la colère mener mes décisions je m'en suis par la suite mordue les doigts. Et que pour quelques minutes à me faire plaisir en laissant exploser ma colère, ce sont des jours, parfois des mois que j'ai du endurer à en gérer les conséquences négatives, parfois sans même pouvoir y remédier.
Mais il faut faire une distinction entre ceux qui veulent «mettre un coup de pied dans la fourmilière» et ceux qui veulent «que tout pète».
Les premiers pensent qu'en votant pour des candidats extrêmes, ils vont obliger les grands partis à changer d'attitude et à enfin remplir leurs fonctions correctement. A ceux là, je leur dirais qu'ils se trompent d'un point de vue stratégique.
Revenons dix ans en arrière -j'ai pris une illustration non européenne, mais là on parle surtout de l'abstention- : 21 avril 2002, Jean Marie Le Pen se hisse au 2ème tour et se retrouve face à Jacques Chirac qui était assez impopulaire à ce moment là. Bien évidemment, Jacques Chirac malgré tout ce qu'il traînait derrière lui l'a emporté à une majorité écrasante de 82%. Mais finalement, cela a t il changé les pratiques des hommes politiques ? La réponse est NON. Cela a t il amélioré la vie de certaines personnes par la suite ? La réponse est encore NON. La seule personne en France qui y a trouvé un avantage est Jacques Chirac et son parti l'UMP.
Parlons maintenant de ceux qui veulent que «tout pète». A ceux là, je dirais: Avez vous bien pensé aux conséquences de ce que vous souhaitez ? Un pays est une structure extrêmement complexe dont l'action couvre de multiples facettes de notre vie quotidienne: Travail, Équipements de toutes sortes, Santé, Éducation, Sécurité, Défense, Justice... je m'arrête là car la liste est extrêmement longue. Que se passerait il si tout « pétait » et que la machine se grippe complètement ?
Il y a un certain nombre de pays où la machine est grippée et où rien ne fonctionne correctement. Ces pays là, ils ne fait pas bon y vivre et souvent leurs habitants, pour des raisons de survie, sont obligés de les quitter pour trouver une vie meilleure. Est ce vraiment ce que vous voulez pour vous et ceux que vous aimez ? Ne pensez vous pas que malgré les déceptions que vous avez pu ressentir, çà vaut le coup d'essayer de résoudre les problèmes en privilégiant des solutions crédibles et réfléchies ? Je sais comme il peut être dur de faire confiance à la nouveauté quand on a été trahi mais une chance même petite est toujours préférable à la certitude de l'échec (et cet échec il est certain avec le FN!).
Donc ce que je cherche toujours à comprendre (parce que oui, je ne l'ai toujours pas compris malgré les nombreuses explications des personnes ayant refuser de se présenter aux urnes) c'est : en quoi ne pas participer à une élection nous permet de mieux protester, de nous faire entendre plus fort, alors que nous serons de toute manière de nouveau les victimes d'un système que nous ne souhaitions pourtant pas voir arriver au pouvoir (je dis ça en m'appuyant sur les propos des personnes qui expliquaient ne pas approuver la politique du FN, mais pourtant ne pas avoir été voter pour un autre parti)? Comment peut on se plaindre d'avoir toujours les mêmes comportements chez notre personnel politique quand nous, citoyens français, participons, certes involontairement mais fatalement à l'élection d'un parti politique, alors que, de notre propre aveu, nous prétendons être contre?
Alors est-ce qu'il faut rendre le vote obligatoire ? Je ne pense pas. Parce que contraindre à voter c'est renoncer à convaincre.
J'ai beaucoup aimé ton article @
Marie.Charlotte (comme très souvent en fait - laiche culcul
). Il m'a permis d'élargir mon champ de vision et de me remettre en question.
Là où je pourrais par contre lui reprocher quelque chose, que je me suis d'ailleurs moi même reprochée c'est sur le fait que l'on tape toujours sur UNE « personne ».
Ici tu tapes sur les électeurs, enfin les abstentionnistes, d'autres avant toi ont tapé sur les médias, et ceux qui ne sont pas allés votés tapent sur le système et les politiques. Mais pourquoi faudrait-il chercher absolument un coupable ? Nous sommes TOUS responsables (pas coupables, responsables). Parce que nous sommes tous des être humains (le scoop du jour!
) et nous devons chacun, autant que possible, tenter de faire au mieux pour notre pays.
On ne pourra jamais convaincre tous le monde d'aller voter, en revanche on peut pousser ces personnes à être honnêtes avec elles-mêmes en ne leur offrant pas des excuses aussi simplistes que : « je n'ai pas été informée », « je n'ai pas pu voter parce que j'étais loin », « de toute manière je pense que mon vote il ne sert à rien », alors que ces problèmes peuvent être plus ou moins résolues, mais qu'actuellement les justifications des abstentionnistes restent valables.
J'ai personnellement la chance d'être dans une famille très politisée qui bouffe de la politique quasiment du matin au soir et pour autant ça ne m'a pas empêchée de ne surtout pas m'y frotter avant d'avoir un « déclic », « le déclic ». Alors certes, après, ce déclic je l'ai pris en charge en allant m'informer seule ; mais il y a eu, à l'origine, un déclic, un facteur.
Pour certains c'est un déclic dont a le sentiment qu'il était presque encré dans leurs gênes tant ils baignent dans la politique depuis tout petits, pour d'autres c'est un débat qui va leur plaire, pour d'autres encore ce sont justement les résultats de ces élections qui vont les pousser à aller voter la prochaine fois, ect...
Mais pour d'autres le déclic n'a jamais été là, ou il a disparu. Est-ce que c'est normal ? Évidemment. Parce que non les pré-occupations des électeurs ne sont pas toutes les mêmes. Si tel était le cas la politique n'aurait aucune raison d'exister. Et ces personnes là, qui n'ont pas le temps de penser à « tout ça » parce qu'elles cherchent avant tout à trouver un travail, à s'occuper de leurs études, à savoir comment elles vont pouvoir manger ce soir, on ne peut pas les condamner. On doit les aider à (re)trouver ce déclic.
La politisation ça reste « un processus de socialisation par lequel un individu est amené à s'intéresser à la politique ». Et qui dit processus dit nécessairement « éléments d'entrée » pour en faire des « éléments de sortie ». Donc oui, il faut que les médias se montrent plus pédagogues, révèlent au grand jour le programme de MLP (et ça passe par exemple par le fait de dire au grand jour que cette personne n'a pas voulu participer à un certain débat en découvrant qui serait son adversaire) et présentent l'ensemble des partis politiques qui nous sont proposés et pas seulement les cinq « grands » que l'on connaît tous.
Oui on doit simplifier les procédures d'élection. Et ainsi éviter au maximum la passivité électorale.
Ainsi on ne l'abolit pas, mais on met réellement les gens fassent à leur responsabilité. Un peu comme un élève à l'école qui n'aime pas les maths. : on lui a donné un super professeur, ce professeur l'aide autant qu'il peut, mais le « soutien scolaire » il s'arrête lorsque que le gosse il arrive chez lui et qu'il est fasse à son cartable. C'est son choix ou non d'ouvrir son cahier et de faire ce que lui a demandé le professeur. Mais s'il ne le fait pas, on ne pourra plus taper sur l'équipe éducative.
Donc plutôt que de se passer la patate chaude et cherche LE coupable, mettons toutes nos patates dans une casserole et faisons tous une bonne purée : les médias écraserons les pommes de terre et ajouteront le lait pour délayez jusqu'à la consistance souhaitée, les procédures électorales simplifiées apporteront de l’onctuosité avec de la crème fraîche et les électeurs rectifieront l’assaisonnement s'ils le souhaitent. S'ils refusent de manger ils ne pourront plus s'en prendre qu'à eux même, ils avaient le choix du plat dès le départ et pouvait encore le modifier à sa sortie. (C'était la métaphore ratée de la journée)
"Mais si ces années m'ont appris quelque chose, c'est ceci: vous ne pouvez jamais fuir. Jamais. Le seul moyen de s'en sortir est en soi" - Junot Díaz
"Après là où j'ai un peu de mal c'est à quel point les gens s'indignent contre le vote FN. Ok, leur pensé est extrême, et notamment la dernière déclaration de JM Le Pen, mais il ne faut pas oublier que ça reste une partie de l'électorat. Et faire ça, insulter les gens qui votent FN, et autres, c'est dénigrer toute cette partie des votants. Et moi ça me choque. Ok, on peut ne pas être d'accord mais de là à dénigrer les gens et leur pensée, je trouve ça dur. Pour autant, je ne partage pas leur façon de penser ou de voir les choses, et je ne suis pas d'accord avec eux mais jamais je me permettrais de critiquer leur façon de penser.
Par exemple, j'ai un collègue au boulot qui est contre le mariage homosexuel ou contre l'adoption pour les couples homo, je ne suis pas d'accord avec lui. Pour autant, je respecte son choix même si je ne le partage pas. "
Je voulais terminer sur cette histoire d' « intolérance intolérable ». Si l'on suit la logique que tu présentes, tu sous entend finalement que : ne pas accepter/critiquer le mariage homosexuel (donc homophobes), ou les personnes épousant les idées du FN, serait un manque d'ouverture d'esprit et finalement la preuve d'une certaine intolérance. En fait ça ne l'est pas forcément. Le genre de déclaration « l'intolérance est intolérable » est un peu réductrice, parce que ça reste plus ou moins du cas par cas. À chaque fois, on doit mesurer le préjudice pour l'intolérant versus celui pour l'intoléré. Si se priver d'être intolérant est un moindre mal par rapport à se priver de ce pourquoi l'on est intoléré (qui, ici, dans le cas de la discrimination sexuelle, équivaudrait à ne pas avoir les mêmes droits, et pour le FN à rejeter les principes des droits de l'homme), alors on doit pencher en faveur de l'intoléré. À l'inverse, si me priver de commettre une action intolérée par une autre personne me coûte moins de mon bonheur que cela lui en coûterait de me tolérer, alors c'est l'intolérant qui est dans son droit. C'est du gros bon sens, c'est ce qui permet à des arguments d'autorité d'exister.