Les lesbiennes politiques, et pour le coup je trouve que c'est assez clair dans l'article, sont des femmes qui revendiquent de refuser les relations avec les hommes et de leur préférer l'homosexualité pour des raisons politiques. Une fois qu'on a établi ça, ce n'est pas parce que vous ne devenez pas lesbienne politique que vous ne pouvez pas entendre ni comprendre leurs arguments et en retirer un enrichissement pour vous-mêmes. C'est tout ce que je dis, ça semble être le détail qui brouille votre compréhension mais c'est pourtant assez banal comme proposition.@DivideMeByZero
Honnêtement entre les articles et les commentaires, j’ai personnellement trouvé tout ça très flou.
Si le lesbianisme politique c’est dire que l’heterosexualité ne devrait pas être un but en soit et qu’il est tout à fait possible de s’épanouir dans d’autres modèles (seul, en couple avec une femme, etc), qu’on ne devrait pas subir de pression pour correspondre au modèle hétérosexuel et qu’on peut questionner son orientation. Je suis plutôt en accord avec ça, même si le nom me parait pas tout à fait correspondre à l’idée derrière.
Par contre si l’idée c’est de dire que toutes les femmes devraient sortir de l’hétérosexualité pour se libérer des hommes. La je suis clairement pas d’accord.
Et je comprends pas vraiment si le lesbiannisme politique correspond à l’un ou l’autre, c’est pas tout à fait clair.
Il y a ce que le mouvement propose et défend : cesser les relations amoureuses et sexuelles avec les hommes pour des motifs politiques. Et il y a la réalité des choses : toutes les femmes ne seront pas ouvertes à la suggestion et certaines y seront hermétiques mais il y a peut-être moyen, sans devenir lesbiennes politiques, qu'elles évoluent dans leur cheminement de pensée grâce aux arguments des lesbiennes politiques. C'est ce que moi, en mon nom, moi qui ne suis pas lesbpol, vous encourage à faire si l'idée de devenir lesbienne vous semble complètement incongrue voire repoussante.
Ça ne me semble pas très compliqué à comprendre, c'est la même chose dans tout mouvement politique et le féminisme ne fait pas exception : il y a des courants, des mouvements, des idées plus radicales que d'autres. Le parallèle que je vais utiliser est maladroit mais imaginons que vous votez à droite, discuter avec un militant anarchiste de gauche ne vous rendra probablement pas anar du jour au lendemain, mais peut-être que si ses arguments sont bons et que vous leur trouvez du sens, vous voterez un peu plus à gauche la prochaine fois. Là c'est pareil : écouter les lesbiennes politiques et trouver qu'elles ont raison ne fait pas de vous une lesbienne politique si vous n'appliquez pas leurs principes dans votre vie personnelle. Mais si leurs suggestions ne vous conviennent pas, ça peut être intéressant quand même de vous enrichir de leurs constats pour trouver vos solutions à vous, pour vous émanciper un peu plus. Ou pas ! Si vous voulez pas je vais pas appeler les flics ! C'est votre vie !
Je trouve vos réactions sur ce sujet un peu bizarres pour être honnête (mais c'est peut-être juste le choc de l'inédit), comme si vous n'étiez pas fermées au concept sauf s'il venait l'idée à quelqu'un de vous l'imposer à vous. J'avoue que sur ça je ne sais pas bien quoi vous dire. Je ne sais pas si elles veulent vous l'imposer ! Il y a des lesbiennes politiques qui pensent sans doute que tout le monde devrait faire comme elles et sont déterminées à agir dans ce sens, d'autres qui l'ont fait pour elles-mêmes et n'ont pas forcément envie d'évangéliser l'ensemble des femmes, mais concrètement même si le but c'était de rallier un maximum de femmes, où est le problème pour vous ? Si une lesbienne politique voulait vous imposer le lesbianisme, vous auriez toute l'armada de l'hétéropatriarcat derrière vous pour vous soutenir. L'hétérosexualité imprègne tout, partout, tout le temps, même en admettant qu'une poignée de lesbiennes politiques particulièrement véhémentes se mettent en tête de convertir toutes les femmes au lesbianisme, la résistance est telle qu'il faut bien ça pour bouger un peu les lignes.
Le couple est politique mais en agissant sur le couple on agit sur un comportement individuel et donc ce n'est plus politique ? Je ne suis pas sûre de bien te suivre, ou alors le politique marche dans un sens et moins dans l'autre selon toi ? Et dans ce cas pourquoi ? Le couple c'est certes la vie privée de chacun, mais c'est aussi une des institutions les plus marquées sociologiquement. Et je ne parle pas que de ce qui touche aux femmes (sexisme, répartition des tâches, sexe, charge mentale, etc.) mais aussi de tout le reste (religion, ethnie, classe sociale, etc.). Réduire le couple à quelque chose de l'ordre de la préférence individuelle, sur lequel il serait vain d'agir puisqu'il se manifeste par notre liberté individuelle inaliénable, c'est vraiment une erreur à mon sens.Mais pour moi, c'est pas que c'est une question individuelle, c'est systèmique on est d'accord, la question est bien politique, mais c'est cette réponse du lesbianisme politique, justement, rapporté a un comportement individuel, qui ne me paraît pas pertinente pour enclencher, ni même contribuer de manière bénéfique et durable, une révolution systèmique.