Faut-il donner ses noter aux élèves qui ne viennent pas en cours ?

29 Novembre 2018
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Etant en droit, je pense que mon exemple est un peu particulier, parce qu'en cours les profs dictent, et on tape à l'ordinateur. Rien n'est expliqué, ou précisé en plus des notes, on vient vraiment juste pour une dictée. Ca sert a rien d'être 300 a se faire dicter le cours à mes yeux, donc je m'arrange avec des copines, on va pas toutes aux mêmes cours et on se fait des échanges. Quand je ne suis pas en cours, je bosse à la BU.

Parce que ne pas aller en cours, c'est pas être une feignante, perso je travaille dans les 50H semaine. J'ai 6H de TD, donc 3 dissertes ou commentaires par semaine + faire des fiches sur la soixantaine d'arret par semaine, ca me prend environ 12-15H. Je vais a 5-6H de cours par semaine (sur les 26) et il me faut une heure de travail perso par heure de cours environ pour le connaitre. Plus je révise régulièrement les cours passés.

Si en plus de tout ça je devais aller à tous les cours, c'est simple, j'aurai 70H de travail par semaine. Je n'ai pas honte de dire que c'est une charge de travail que je suis incapable de fournir, même en étant en bonne santé et tout ce que vous voulez. Si y en a qui y arrivent, félicitations, mais ce n'est pas mon cas du tout
 
23 Décembre 2012
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Je suis vraiment surprise en vous lisant, je me dis que ya des expériences universitaires qui ont vraiment rien à voir avec celle que j'ai, et pourtant, j'ai fréquenté des cours d'au moins trois cursus différents (mais tous à la fac publique)!
@Tartelette par exemple, je n'ai absolument pas eu cette expérience des cours de droit, à part le prof chiant qui lisait des chapitres du manuel qu'il avait écrit d'une voix monocorde en faisant des grandes pauses entre les paragraphes et qui était donc ultra soporique, les autres profs ne dictaient pas du tout leur cours, et même celui qui lisait un texte, bah il suffisait d'acheter son bouquin! D'ailleurs ma pire note de fac ça a été à un oral de droit où j'avais pourtant appris quasiment par coeur mes fiches, et le prof m'avait dit que ça le gonflait les élèves qui "comme vous" ne travaillaient pas :hesite: Mais en fait, il avait en quelque sorte raison, parce que la fac en vrai, ce n'est absolument pas apprendre la matière à partir des notes d'amphi, du moins dans les cursus que j'ai fait.

Je n'ai jamais perçu le fait d'aller en cours pendant que d'autres glandaient au café comme injuste pour moi si jamais ils voulaient mes cours ensuite, parce qu'aller en cours me paraissait absolument essentiel. C'était là qu'on comprenait vraiment l'essence de la matière, ce qui était impossible dans de simples notes. C'était aussi là qu'on avait tous les exemples pas possibles à comprendre vraiment sur des notes, surtout celles de quelqu'un d'autres, mais qui étaient vraiment éclairantes. Et puis je sais, en principe on est censés un minimum aimer ce qu'on apprend ou avoir de la curiosité intellectuelle donc satisfaisante pour sa matière, donc je trouve qu'au contraire, c'est celui qui est assidu en cours qui est la personne à envier et celui qui n'y va jamais qu'on peut plaindre.
Honnêtement, j'avais énormément de peine pour les "glandeurs" qui séchaient tous les cours en licence. Alors oui, on était 800 en 1ère année, yavait pas de compétition ou quoi, mais je savais très bien que ceux qui ne venaient pas décrocheraient bientôt, perdraient une année ou abandonneraient avant d'avoir leur diplôme, et s'ils restaient inscrits jusqu'au bout, leurs notes seraient probablement pas glorieuse. Et ça s'est confirmé, yavait pas de classement mais un jour je me suis amusée à compter le nombre d'élèves qui avait eu plus de 10 du premier coup aux partiels sur les 800, et ceux qui avaient eu une mention. On devait être 200 à avoir eu plus de 10 et genre 60 à avoir eu une mention (donc plus de 12). Et j'allais à tous les cours de TD et d'amphi donc en voyant les noms, je voyais très bien que dans les 60, je voyais qui était la plupart d'entre eux, parce que c'étaient les autres élèves assidus! Les noms inconnus, ceux que je ne voyais jamais, ben ils passaient aux rattrapages, et ça me paraitrait extrêmement étrange de leur en vouloir pour flinguer leur propre avenir, au contraire, je trouve ça triste :hesite:
D'ailleurs, je pense que même les absentéistes voyaient très bien qu'aller en cours était bien plus important que des notes. Il y a eu un long blocage à ma fac pendant ma première année et un de nos profs faisait cours au café en compensation. Ces cours n'étaient pas comptabilisés dans la note finale, il avait été prévu qu'aucun exam ne porte dessus mais notre prof pensait que c'était important qu'on ait la possibilité de pouvoir acquérir ces connaissances pour avoir de bonnes bases dans la matière et poursuivre correctement nos études. Mes potes bloqueurs m'ont carrément rejetée pour aller à ces cours, même si je leur donnais mes notes, et le prof (qui envoyait une synthèse par mail de ce qu'on avait vu au café à tout le TD) se recevait des mails d'insultes parce que les gens savaient très bien qu'on ne peut pas rattraper un vrai cours avec quelques phrases résumées.

En plus, dans certaines matières de la fac l'intérêt comparé aux grandes écoles, c'est que l'emploi du temps est suffisamment souple pour permettre aux étudiants de travailler en parallèle de leurs études. J'avais des potes qui travaillaient quasiment 35 heures par semaine, alors forcément, ils ne pouvaient pas aller à tous les cours.
Il y a aussi le statut "examen final" qui fait qu'on a le droit d'aller aux TD en auditeur libre mais qu'on est noté juste sur les partiels finaux. Beaucoup d'élèves faisaient ça, ils ne venaient pas aux amphis, venaient de temps en temps en TD et se pointaient aux exams. Ils pouvaient faire ça parce qu'ils bossaient à côté, qu'ils avaient des enfants, qu'ils avaient la santé fragile, des difficultés de socialisation, des difficultés d'assiduité (parce que pour certains sortis du lycée, l'école était une souffrance donc pas forcément facile de se discipliner pour aller en cours), ou se sentir paumés parce que trop libres après l'encadrement du lycée. Au bout de 3 TD manqués, on était d'ailleurs automatiquement requalifié dans ce statut.
Et on savait TOUS que le statut d'examen final était un statut très dur qui menait à beaucoup d'échecs, que c'était un peu la dernièr chance désespérée de certains ou la seule possibilité des autres, on ne les enviait pas du tout d'avoir ce statut. Les profs eux-mêmes avaient un peu pitié de ces étudiants.

Du coup, dans ma fac, je n'ai jamais vu aucun étudiant vraiment bon et assidu refuser de donner ses notes à qui que ce soit. Les seuls qui refusaient étaient les faux premiers de la classe ultra compétitifs qui étaient frustrés d'être à la fac plutôt qu'à Sciences Po ou HEC, mais ceux qui ont vraiment continué la matière en Master ou en Doctorat, ou qui sont même aujourd'hui devenus profs, bah JAMAIS ils n'auraient refusé de prêter leurs notes, car ils savaient très bien qu'on n'a pas à décider qui les mérite ou non, que leur travail d'étude était un atout pour eux-même et non une grosse galère injuste, et que de toute façon, ce n'était pas ces notes qui allaient faire une grosse différence... par contre, elles pouvaient aider la fille tombée enceinte à 20 ans et revenue aux études à 25, le mec qui bosse chez Carrefour toute la semaine ou celui qui tout simplement a mal géré son premier semestre. Et pourquoi on voudrait les couler encore plus qu'ils ne le sont déjà? En plus, on ne demandait à personne de se justifier, et nous-mêmes on demandait parfois des cours à des inconnus car c'était normal chez nous.

Après, j'étais dans des cursus avec beaucoup d'étudiants, un grand choix d'horaires et donc pas vraiment d'esprit de promo, donc c'était normal que quelquu'n ne te parle pas de toute l'année et te demande les cours juste avant les partiels : à la base, yavait tellement de gens à qui on ne parlait pas, que ça n'avait rien d'insultant ou choquant, on n'était pas "ignoré" ou quoi. Dans une plus petite promo, je peux comprendre que ça fasse chier que des gens ne te calculent pas et soudain sont gentils juste pour tes cours. Dans mes cursus, c'était juste une solidarité normale entre étudiants.
 
17 Septembre 2017
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Les seuls qui refusaient étaient les faux premiers de la classe ultra compétitifs qui étaient frustrés d'être à la fac plutôt qu'à Sciences Po ou HEC
Je suis si tenté de le mettre en bio sur le forum !
(bon, c'est de l'humour pour la bio, mais je me permet par un message de te remercier d'avoir pris le temps de partager ton expérience, parce que ce passage m'a fait un petit déclic dans ma tête en mode "ah oui, c'est vrai que y a aussi ça" et réfléchir sur sa propre attitude de cette façon est toujours bénéfique ^^)
Y a juste un moment que je n'ai pas compris, est-ce que tu peux réexpliquer pourquoi les gens insultaient le prof ? Il était justement pas grave dévoué dans la base de son métier en vous permettant d'avoir accès au savoir tout en pouvant vous battre pour vos droits ?

Et pour pas poster 5 000 messages sur le forum d'affilé, je veux juste mettre mon expérience perso vis-à-vis du sujet "pourquoi les profs postent pas leurs cours sur internet" : quand j'étais en Licence, on avait eu cette discussion avec certains de nos profs et ils nous avaient dit qu'en socio, trouver un travail est à un niveau pas mal dur et donc s'ils se mettaient à être enregistrés et partagés sur internet en accès libre, les gens regarderaient juste leurs cours en vidéo et donc l'université supprimeraient leurs postes et ils perdraient leur travail. (et je précise que je suis partagé vis-à-vis de cette question donc je donnerai pas mon avis, mais vu que j'avais pas vu cet argument encore je le rajoute)
 
23 Décembre 2012
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Y a juste un moment que je n'ai pas compris, est-ce que tu peux réexpliquer pourquoi les gens insultaient le prof ? Il était justement pas grave dévoué dans la base de son métier en vous permettant d'avoir accès au savoir tout en pouvant vous battre pour vos droits ?
Ah oui, c'est vrai que c'est pas forcément clair quand on n'a pas connu les blocages, surtout que je ne sais même pas si ça se déroule de la même manière aujourd'hui. De ce que j'ai lu sur les blocages récents, c'est vrai que je me souviens que c'était présenté comme positif que les profs fassent des cours hors les murs :hesite:

Je vais essayer d'expliquer comment ça s'était passé à l'époque du coup et la suite est un peu HS par rapport au topic :cretin:

En gros, le principe des blocages c'est un peu l'équivalent d'une grève étudiante mais comme à la base, ya plein d'étudiants qui sèchent et qu'aller en cours relève du choix de chacun, pour que cette "grève" ait un sens, il faut que TOUS les cours soient annulés. Donc (à l'époque du moins) les étudiants bloqueurs empêchaient tous les profs de donner cours et tous les élèves de suivre les cours.
L'esprit du truc pour les bloqueurs aussi c'était que la "grève" étant un droit, il ne faut pas pénaliser les étudiants bloqueurs qui ne vont pas aux cours. Or, si d'autres étudiants vont au cours et progressent alors qu'eux sont en train d'occuper la bibliothèque de la Sorbonne ou la fac, bah ils prennent du retard et sont pénalisés. Bon, sur ce point, je pense que c'était un peu le manque d'expérience de la jeunesse mais en principe, une grève a des inconvénients pour les grévistes (pas de salaire par exemple), alors que là, les étudiants grévistes pensaient qu'ils ne devaient subir aucun inconvénient pour leurs choix. Après c'est vrai que j'imagine qu'ils voyaient un peu ça comme si ya une grève générale dans une entreprise, et le patron propose une prime à ceux qui bossent, et donc 5 ou 6 vont bosser, ce qui réduit l'impact de la grève. J'imagine que pour eux, le prof était comme ce patron et ceux qui allaient au café comme les "traitres" qui prennent la prime, la prime étant plus ou moins l'acquisition de connaissances dans le cas des étudiants j'imagine.
Comme la fac où j'étudiais pendant les blocages était plutôt de gauche et ma matière plutôt de gauche, l'administration et les profs ne voulaient surtout pas avoir l'air de s'opposer aux étudiants bloqueurs et voulaient montrer qu'ils étaient de leur côté (contrairement à ce que certaines facs ont fait récemment). Donc ils avaient sanctuarisé les périodes de blocages votées en AG et réduit les chapitres qu'on aurait à apprendre pour les partiels. Du coup, effectivement, mon prof pensait que faire cours dans un café était ok par rapport aux étudiants grévistes car tous les cours qu'il faisait au café étaient devenus "hors programmes" donc non traités aux partiels. Mon prof faisait ça car j'étais dans un cursus de sciences humaines, donc on pouvait parfaitement sauter des chapitres et continuer à avancer, puisqu'en licence de sciences humaines l'acquisition des méthodes prime sur les connaissances spécifiques. Ce qui voulait dire qu'à la fin des blocages prévue au début du semestre suivant, on ne reprendrait pas où on s'était arrêté, on aurait purement et simplement sauté les chapitres prévus pour passer au sujet du 2e semestre, et on n'aurait jamais appris ce qu'il était prévu d'apprendre. Le prof voulait nous donnait la possibilité d'apprendre ça malgré tout.

Mais les étudiants grévistes ne voyaient pas ça positivement car d'une part ils savaient qu'en réalité, ce qu'on allait apprendre au café nous serait utile pour la suite de nos études ou même pour nous améliorer dans la compréhension de la matière pour le semestre suivant et que puisqu'eux ne suivraient pas les cours, ils prendraient donc du retard par rapport à nous. En plus, ils percevaient l'attitude du prof comme une façon de casser la grève.
Et j'ai cru comprendre que certains étaient un peu paranos et qu'ils pensaient que le prof regardait qui venait aux cours et faisait des listes, puis saquait les bloqueurs ensuite. Dans un de mes TD, j'étais avec une copine bloqueuse. Avant les blocages, on avait fait un partiel en TD et le prof nous avait rendu les copies après les blocages. J'avais eu 15 et elle 8, et une autre amie m'avait accusée d'avoir eu cette note parce que je trahissais le mouvement en allant aux cours au café. Elle affirmait que l'autre fille avait eu un mauvaise note car elle était bloqueuse et n'avait donc pas pu acquérir les connaissances suffisantes pour réussir son devoir sur table à partir des résumés envoyés par le prof par mail. Pourtant, le devoir ne portait pas du tout sur les connaissances apprises au café puisque le contrôle avait eu lieu AVANT le blocage. Quand je l'avais fait remarquer à notre pote commune, elle avait dit que le prof m'avait certainement favorisée en tant que lèche-cul (en gros) vu que les copies étaient nominatives en TD. Mais déjà, je crois pas que le prof savait mon nom et aurait donc pu identifier ma copie en fait, ni celle de ma pote (yavait pas de "listes" des gens qui venaient au café en vrai et on sociabilisait pas autour d'un chocolat chaud, on parlait cours et c'est plus ou moins tout), et puis les notes qu'on avait eu étaient cohérentes avec notre niveau habituel, mais ma pote nous voyaient vraiment comme des vendus le prof et moi. Elle pensait que ça créait des inégalités injustes entre les élèves qui "luttaient pour leurs droits" ceux qui allaient en cours (comme moi) parce qu'ils n'étaient pas prêts à sacrifier leur intérêt personnel pour le bien commun.

Donc voilà, le prof recevait des messages d'insultes car les bloqueurs percevaient son action comme une provocation alors que la fac avait accepté de suspendre les cours, ils avaient l'impression que lui ne voulait pas se plier à cette décision et essayait de se faire passer pour un Bon Samaritain à la place.
Après je sais pas comment sont les blocages maintenant, mais à l'époque les étudiants bloqueurs n'allaient pas à la bibliothèque pour bosser ou quoi, ils n'empruntaient pas des livres pour lire dans leur lit le soir. Quand ils étaient en mode blocage, ils ne révisaient rien du tout, ils suspendaient vraiment leurs activités d'études (théoriquement, ils étaient censés se consacrer aux manifs, aux occupations et aux blocages), donc ils percevaient les gens qui ne faisaient pas ça comme plus ou moins contre le mouvement.

Voilà, j'espère que c'est plus clair du coup?
 
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Ah oui, c'est vrai que c'est pas forcément clair quand on n'a pas connu les blocages, surtout que je ne sais même pas si ça se déroule de la même manière aujourd'hui. De ce que j'ai lu sur les blocages récents, c'est vrai que je me souviens que c'était présenté comme positif que les profs fassent des cours hors les murs :hesite:

Je vais essayer d'expliquer comment ça s'était passé à l'époque du coup et la suite est un peu HS par rapport au topic :cretin:

En gros, le principe des blocages c'est un peu l'équivalent d'une grève étudiante mais comme à la base, ya plein d'étudiants qui sèchent et qu'aller en cours relève du choix de chacun, pour que cette "grève" ait un sens, il faut que TOUS les cours soient annulés. Donc (à l'époque du moins) les étudiants bloqueurs empêchaient tous les profs de donner cours et tous les élèves de suivre les cours.
L'esprit du truc pour les bloqueurs aussi c'était que la "grève" étant un droit, il ne faut pas pénaliser les étudiants bloqueurs qui ne vont pas aux cours. Or, si d'autres étudiants vont au cours et progressent alors qu'eux sont en train d'occuper la bibliothèque de la Sorbonne ou la fac, bah ils prennent du retard et sont pénalisés. Bon, sur ce point, je pense que c'était un peu le manque d'expérience de la jeunesse mais en principe, une grève a des inconvénients pour les grévistes (pas de salaire par exemple), alors que là, les étudiants grévistes pensaient qu'ils ne devaient subir aucun inconvénient pour leurs choix. Après c'est vrai que j'imagine qu'ils voyaient un peu ça comme si ya une grève générale dans une entreprise, et le patron propose une prime à ceux qui bossent, et donc 5 ou 6 vont bosser, ce qui réduit l'impact de la grève. J'imagine que pour eux, le prof était comme ce patron et ceux qui allaient au café comme les "traitres" qui prennent la prime, la prime étant plus ou moins l'acquisition de connaissances dans le cas des étudiants j'imagine.
Comme la fac où j'étudiais pendant les blocages était plutôt de gauche et ma matière plutôt de gauche, l'administration et les profs ne voulaient surtout pas avoir l'air de s'opposer aux étudiants bloqueurs et voulaient montrer qu'ils étaient de leur côté (contrairement à ce que certaines facs ont fait récemment). Donc ils avaient sanctuarisé les périodes de blocages votées en AG et réduit les chapitres qu'on aurait à apprendre pour les partiels. Du coup, effectivement, mon prof pensait que faire cours dans un café était ok par rapport aux étudiants grévistes car tous les cours qu'il faisait au café étaient devenus "hors programmes" donc non traités aux partiels. Mon prof faisait ça car j'étais dans un cursus de sciences humaines, donc on pouvait parfaitement sauter des chapitres et continuer à avancer, puisqu'en licence de sciences humaines l'acquisition des méthodes prime sur les connaissances spécifiques. Ce qui voulait dire qu'à la fin des blocages prévue au début du semestre suivant, on ne reprendrait pas où on s'était arrêté, on aurait purement et simplement sauté les chapitres prévus pour passer au sujet du 2e semestre, et on n'aurait jamais appris ce qu'il était prévu d'apprendre. Le prof voulait nous donnait la possibilité d'apprendre ça malgré tout.

Mais les étudiants grévistes ne voyaient pas ça positivement car d'une part ils savaient qu'en réalité, ce qu'on allait apprendre au café nous serait utile pour la suite de nos études ou même pour nous améliorer dans la compréhension de la matière pour le semestre suivant et que puisqu'eux ne suivraient pas les cours, ils prendraient donc du retard par rapport à nous. En plus, ils percevaient l'attitude du prof comme une façon de casser la grève.
Et j'ai cru comprendre que certains étaient un peu paranos et qu'ils pensaient que le prof regardait qui venait aux cours et faisait des listes, puis saquait les bloqueurs ensuite. Dans un de mes TD, j'étais avec une copine bloqueuse. Avant les blocages, on avait fait un partiel en TD et le prof nous avait rendu les copies après les blocages. J'avais eu 15 et elle 8, et une autre amie m'avait accusée d'avoir eu cette note parce que je trahissais le mouvement en allant aux cours au café. Elle affirmait que l'autre fille avait eu un mauvaise note car elle était bloqueuse et n'avait donc pas pu acquérir les connaissances suffisantes pour réussir son devoir sur table à partir des résumés envoyés par le prof par mail. Pourtant, le devoir ne portait pas du tout sur les connaissances apprises au café puisque le contrôle avait eu lieu AVANT le blocage. Quand je l'avais fait remarquer à notre pote commune, elle avait dit que le prof m'avait certainement favorisée en tant que lèche-cul (en gros) vu que les copies étaient nominatives en TD. Mais déjà, je crois pas que le prof savait mon nom et aurait donc pu identifier ma copie en fait, ni celle de ma pote (yavait pas de "listes" des gens qui venaient au café en vrai et on sociabilisait pas autour d'un chocolat chaud, on parlait cours et c'est plus ou moins tout), et puis les notes qu'on avait eu étaient cohérentes avec notre niveau habituel, mais ma pote nous voyaient vraiment comme des vendus le prof et moi. Elle pensait que ça créait des inégalités injustes entre les élèves qui "luttaient pour leurs droits" ceux qui allaient en cours (comme moi) parce qu'ils n'étaient pas prêts à sacrifier leur intérêt personnel pour le bien commun.

Donc voilà, le prof recevait des messages d'insultes car les bloqueurs percevaient son action comme une provocation alors que la fac avait accepté de suspendre les cours, ils avaient l'impression que lui ne voulait pas se plier à cette décision et essayait de se faire passer pour un Bon Samaritain à la place.
Après je sais pas comment sont les blocages maintenant, mais à l'époque les étudiants bloqueurs n'allaient pas à la bibliothèque pour bosser ou quoi, ils n'empruntaient pas des livres pour lire dans leur lit le soir. Quand ils étaient en mode blocage, ils ne révisaient rien du tout, ils suspendaient vraiment leurs activités d'études (théoriquement, ils étaient censés se consacrer aux manifs, aux occupations et aux blocages), donc ils percevaient les gens qui ne faisaient pas ça comme plus ou moins contre le mouvement.

Voilà, j'espère que c'est plus clair du coup?
Merci beaucoup, c'est beaucoup plus clair :d

Et en ce qui concerne les manifestations d'aujourd'hui, j'ai un brin de réponse mais du point de vue de la personne qui ne manifeste pas (et je suis aussi en Sciences Humaines, donc même type de mentalité normalement ^^).
Alors quand les manifestations débutent, les cours sont annulés juste pour les profs qui participent aussi aux manifestations, puis si le blocage retire tous les cours, y a un système mis en place pour être noté sur soit ce qui a été déjà étudié si c'est assez, soit sur des textes (donc sous forme d'étude de textes). Mais ça se fait en interne, l'image doit rester comme quoi les étudiants bloquent complètement l'université. Donc en soit, les profs [sympas] font en sorte que les étudiants soient le moins pénalisés possibles parce qu'ils se battent pour les droits de tout le monde, pas juste pour eux (genre la manifestation pour Parcours Sup, une fois que t'es rentré dans le système des études supérieures ça te concerne largement moins). Et là ça rejoint assez le sujet de l'article, parce que tout le monde est prêt à faire de la cohésion pour s'entraider pour avoir du savoir, donc rassembler ses notes, etc. Mais après, même si les manifestations semblent fortes, il faut savoir que les gens étaient globalement contents de pas avoir cours jusqu'à ce que ça arrive aux partiels. Vu que l'université et les étudiants manifestants ne se soutenaient pas, y a vraiment eu un gros impact sur les filières qui manifestaient et sur les étudiants qui étaient connus comme le faisant (ex : c'était majoritairement ma promo, des L3 en demande de master, s'ils demandaient hors notre ville, ils avaient + de chance de se faire refuser car les gens ne voulaient pas avoir des manifestants trop virulents chez eux). La cohésion entre étudiants augmente je trouve pendant les blocages et ceux qui bloquent pas sont juste vus comme des gens dont il faut pas se préoccuper parce que tout le monde est pas dans l'optique de s'engager politiquement (et ils ont autre chose à faire que s'occuper de nous, ceux qui nous agresseraient serait une minorité).
 
  • Big up !
Réactions : MorganeGirly
M

Membre supprimé 138976

Guest
Je suis en reprise d'études, et mon point de vue à évoluer un peu. Je regarde à qui je prête mes notes et explique le cours.
Quand un dizaine de personnes parlent et foutent le bordel en cours, me collant la migraine, et m'empêchant de tout entendre, je ne vois pas pourquoi je devrais leur donner les notes que j'ai pu prendre quand ils ne sont pas la. S'ils veulent sortir faire la fête, soit,ça m'arrange, le CM du vendredi matin sont les plus sympa à suivre, on est une petite trentaine, intéressé-e-s et calmes.

Mais je ne leur file pas mes cours parce que dans 2 ans et demi maintenant, on sera diplômé infirmier-ères. Et que leur comportement vis à vis des cours... me fait peur pour leur comportement vis à vis de leur emploi futur. Très clairement, bosser un samedi ou dimanche matin avec quelqu'un qui n'a pas dormi et picoler la veille, ça me fait peur.
Oui, peut être qu'ils n'auront pas le même comportement. En attendant, s'ils sont capable de me demander de faire une partie de leur boulot aujourd'hui, qu'est ce qui me garanti qu'ils n'en garderont pas l'habitude plus tard ?

D'un autre côté, j'ai jamais refusé aux personnes absente occasionnellement de prêter et d'expliquer si besoin mes notes. Et je n'ai jamais demander d'explications.

Après on est une soixantaine dans ma promo, on se connait tous au moins de visu, et le fait d'être avec des futurs collègues joue certainement beaucoup.

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Après,je prends beaucoup de notes à la main, et je les réécrit au propre, à la main aussi...Donc bon, c'est pas pratique la plupart du temps.
 
20 Août 2018
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Vous savez, c'est la deuxième année de suite que je m'inscris à l'université et que j'y vais pas parce que j'en suis incapable.
Mais j'ai des ami.es qui ont la force de dieux vivants et se battent contre vents et marées pour continuer comme iels peuvent leurs études malgré la maladie mentale qui les tue.
Vous me direz, y a des aménagements pour prendre en charge les cas particuliers.
La personne en question a tous les aménagements, iel fait les démarches avec les 36000 services différents avec qui il faut faire des démarches, iel contacte les profs pour s'arranger individuellement, iel fait tout et je l'admire tellement.
Les profs le traitent comme un déchet avec tout le mépris qu'il est humainement possible d'exprimer, ne montrent pas le respect le plus élémentaire, ne daignent pas répondre à ses questions, à ses mails répétés, à ses propositions raisonnables, n'ont même pas la simple courtoisie de l'informer de ce qu'iels vont faire à son sujet.
Soit t'es un étudiant normal, soit t'es un étudiant saoulant, et quand t'es neuroatypique c'est la deuxième catégorie parce que t'as qu'à faire des efforts.
Mon ami.e se retrouve avec déjà la charge mentale submergeante des démarches, mais aussi le choix entre aller à tous les cours et travailler avec toute l'assiduité et de manière NORMALE au risque de se tuer, ou se retrouver éjecté des études en étant culpabilisé à mort par le système éducatif, sa famille et l'entièreté de toute la société.
Si je pouvais aller à ses cours, je lui donnerai tout et même plus.
Aller en cours est pas toujours une question de travail ou de fun comme les profs le croient, pour certains d'entre nous c'est une question de mort (pas de vie et de mort, uste de mort).
Quand 'étais à l'hôpital psy, j'ai vu une personne dans un état dramatique qui voulait pourtant absolument se rendre à son stage malgré nos conseils plus qu'insistants parce que sinon elle allait en rater trop. J'ai vu une personne travailler tous les soirs et se lever à quatre heures du matin tous les jours pour simplement faire ses devoirs, et elle était seulement au lycée, et les infirmiers ont dû lui interdire formellement de se lever avant 5h. Il y a une fille que son lycée ne voulait pas reprendre l'année suivante à cause de ses problèmes qui entravaient sa capacité eu travail optimal et qui les contraignaient à des aménagements (un lycée public, de secteur, et surtout de très bonne réputation). Et j'ai vu aussi des étudiants neurotypiques prendre de leur temps libre pour venir à l'hôpital aider leurs ami.es n'ayant pas autant de chances qu'eux, en échange de rien du tout.
Si ils sont pas foutus de mettre en place un système viable, qu'ils ne viennent pas nous empêcher d'utiliser nos solutions bancales de secours.
 
26 Septembre 2012
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Perso j'ai eu une mauvaise expérience de prêter ses notes à la fac. Je prenais les miennes en notes que je relisais pour réviser. Lorsque je préparais les concours de l'EN, une fille qui ne venait pas en cours ( je ne la juge pas, je ne connais pas ses raisons) me les a empruntées plusieurs fois dans leur totalité. Ce pour des semaines. Il fallait que je réclame une ou deux fois pour qu'elle me les rende. De plus, elle me "coinçait" quand elle venait lors des intercours entre deux heures consécutives pour que j'explique ce qu'elle n'avait pas compris, ou, quand elle venait me les rendre à mon immeuble, me tenait la jambe pour la même raison alors que je lui avais expliqué que je devais aussi bosser ou partir à un rendez vous. J'avais un peu l'impression d'être la bonne poire qu'elle exploitait.
 

Eif

28 Octobre 2012
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Alors je suis très mitigée sur la question.
Elle s'est relativement peu posée pour moi car je prenais des notes manuscrites et que les gens visent surtout ceux qui ont un ordinateur. Toutefois j'ai été sympa plus d'une fois, par exemple en acceptant de filer à certains qui allaient aux rattrapages mes fiches conçues au cours du semestre. C'était plus que de la prise de note, j'avais construit des problématiques et des plans correspondant à divers sujets étudiés. Mais franchement quand c'est comme ça et que tu donnes à un puis que derrière t'en as dix autres qui t'écrivent sur messenger alors qu'ils ne t'ont jamais parlé... Ouais, moyen quand même. J'ai aussi prêté des cours manuscrits et dû courir après la personne pour les récupérer alors que les partiels approchaient... :bomb:
Quand les gens profitent allégrement de la gentille personne qui accepte de leur filer les cours alors que si eux ne viennent pas c'est parce qu'ils sont sortis ensemble faire la fiesta...
Juste non en fait, les autres ne sont pas leurs serviteurs, nous aussi on aurait préféré dormir le matin...

À côté de ça, en L1 un gars que je connaissais à peine m'a demandé si je pouvais lui envoyer les cours d'un TD car aucun de ses copains n'était dans ce groupe et qu'il allait être absent plusieurs semaines car il devait être hospitalisé... J'ai eu pitié et je me suis fait chier à recopier les cours sur ordi pour lui. Vu comment il s'est comporté par la suite (il m'a descendue dans mon dos sans raison) je regrette un peu mais bon.

Enfin globalement je veux bien aider les autres mais je ne veux pas qu'on me prenne pour une conne. Dédicace à ceux qui m'écrivaient sur messenger pour me demander des cours ou des infos sans m'ajouter en amie alors qu'on se connaissait assez bien, façon ostensible de dire "je m'en fous de toi mais je veux les cours" (je m'en tamponne le coquillard mais je trouve ça osé). Mieux, le gars mentionné au dessus qui après m'avoir supprimée sur Facebook m'a réécrit pour me demander des cours "pour une pote" et s'est offusqué de mon refus :rire:

Mais le pire ça reste mon copain, lui a toujours tout noté sur ordi. On avait un groupe facebook de promo et les gens demandaient souvent les cours, il dépannait beaucoup de gens. Ça devenait grave, il recevait plein de messages de gens qui demandaient en permanence les cours (que des glandeurs, on les repère vite). Surtout, certains écrivaient des petits commentaires assez moqueurs sur le saint sauveur de la promo... Et pire, j'en ai entendu dire "non mais c'est pas grave les gars on sèche, on aura qu'à demander à [mon copain] pas de problème mdr trolol". Ils l'ont eu dans l'os car je lui ai expliqué qu'on se foutait de sa gueule et qu'il a arrêté de partager ses cours.

Finalement en profitant et prenant les gens pour des cons, ceux-là ont peut-être empêché d'autres qui avaient vraiment des raisons d'obtenir le cours car mon copain est devenu assez réticent à les diffuser.
Il y a un moment ça va deux minutes... :happy:
 
C

ClemBouBou

Guest
Alors je suis sûrement le petit canard mais j’ai fait des études que je n’aimais pas vraiment (j’étais un peu perdue) du coup je séchais pas mal alors je demandais leurs notes à des amies et je donnais aussi les miennes aux autres. Il n’y avait pas une super ambiance dans ma promo mais bon comme je demandais à certains, c’était pas juste pour les autres que je garde mes notes à moi.
 
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Réactions : LovelyLexy

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