Non, ce n'est pas juste une règle de grammaire : c'est le propre des sciences, de réfléchir et de repenser, de ce questionner sur les choses, les gens et le langage en fait partit. Ce n'est parce que ça t'échappe que c'est moindre, ce n'est pas parce que tu ne vois pas cette chose qu'elle n'existe pas.
Et
Toute la société entière est basée sur une binarité, une construction sociale que des gens ont étudié, pensé. De grands chercheurs comme Bourdieu, Buttler, ou Delphy réfléchissent à ces questions, ont fait des études, des thèses, des écrits à propos de ce que TOI tu juges minimes et ridicules. Ces gens là ont essayé et essaye, à travers leurs écrits et leurs recherches de montrer les failles de notre société et ces failles sont partout, y comprit dans le langage. Ce n'est pas dramatique, des gens ne vont pas mourir parce que je vais utilisé le masculin pour parler d'une madmoizelle de sexe féminin certes, mais il n'empêche que c'est une faille, un soucis, un malaise et qu'on voudrait que la société évolue : pas de petits combats, pas de petits questionnements. Alors on repense les choses, on cherche comment améliorer le quotidien.
Parce que personnellement, je suis queer et de genre fluide, donc je suis parfois lasse qu'on me mette dans une case FEMME parce que j'aurais un utérus et donc la grammaire qu'on m'attribuerais est sexiste
Pourquoi dépenser autant d'énergies pour quelque chose qui ne changera pas ? Tu ne trouves pas ce jugement fataliste ? Tu ne trouves pas que si tout ce que nous avons comme avancées et progrès sociaux aujourd'hui avaient été basé sur un "bon, ça ne changera pas, à quoi bon ?", nous n'aurions absolument pas ces droits ?
Le droit de vote ? La reconnaissance du viol conjugal, du viol en tant que crime, de l'ivg, d'un statut autre que celui éternellement d'épouse etc etc ?
Oui, il faut être féminisme. Il faut être humaniste, vouloir des avancées sociales, des progrès éthiques, sociaux. Il faut vouloir le bon et le juste pour soit, pour autrui. Chacun s'implique à sa manière. Certaines vont militer dans des assos, d'autres au quotidien, d'autres vont faire de la recherche. Il n'y a pas de petit combat, mais oui oui et reoui : tout le monde peut être féministe et n'importe quelle femme devrait vouloir des droits pour elles même et autres que le sempiternelle et casse couille "égalité de salaire". ¨Parce que je suis lasse-s personnellement d'entendre qu'il n'y a que l'égalité de salaires parce qu'une femme devrait aussi pouvoir jouir pleinement de ses droits, de la liberté d'expression, de parler, d'écrire, de marcher, de jouir (d'ailleurs héhé) sans qu'on ne lui dise que le masculin prédomine sans cesse. Non, le masculin ne prédomine : l'universalité en revanche, devrait l'être. Alors dans une phrase, ça ne demande aucun effort, mais alors aucun de simplement uni-ver-sa-liser.
Tu n'es pas d'accord avec les féministes, et les chiennes de garde ? Tant mieux pour toi.
Mais permets moi de te dire de manière légèrement piquante et aigre que si aujourd'hui tu peux écrire librement derrière ce PC, c'est parce que des femmes avant toi ont agis pour que toi aussi tu puisses être aussi libre dans ta condition de femme et d'individu. Alors merci, de ne plus mépriser ces gens là en méprisant les féministes actuelles et les femmes actuelles qui doivent beaucoup à des Gouge, des Beauvoir et toutes les autres.