Leopoldine.;3274805 a dit :
C'est marrant qu'on parle de l'allemand et qu'on le présente comme un modèle parce que si on regarde de plus près on s'aperçoit qu'on utilise sie pour le
ils et le
vous de politesse... soit l'équivalent de notre
elle!
J'ai jamais vu ça dans mes études (bon, je fais plutôt des textes littéraires plutôt que journalistique, ça explique peut-être cela). Mais j'ai trouvé ça sur Wikipédia:
Je suis tout à fait d'accord avec l'article et j'aimerais bien que les règles faciles à mettre en place soient effectives: la loi de proximité n'est pas très difficile à apprendre pour des primaires il me semble...
Ce qui m'énerve le plus, c'est l'absence de féminisation des métiers même des très courant et où les femmes sont très présentes: j'entends rarement une professeure, une docteure...
Merci (Vous ne me voyze pas, mais là je suis un peu en train de faire une danse de la joie parce que j'ai compris une règle d'allemand : c'est tellement rare
)
Rebecco;3274826 a dit :
Répond moi franchement...quand tu écris une expression écrite pour ton cours de français par exemple...tu penses vraiment que les mots sont sexistes ? Personnellement j'écris sans "penser" ( à ça en tout cas ! ). Quand un enfant te parle et te dit " ils sont gentils " en parlant de ses professeurs alors qu'il a deux femmes et 2 hommes comme prof tu trouves ça sexiste ?
Alors même les livres sont sexistes ?
Comme je le disais faut pas voir le mal partout.
Sinon c'est sur qu'il y a toujours des choses plus importantes mais bon dépenser autant d'énergie pour une chose qui au final, ne changera pas réellement notre vie quotidienne, je vois pas vraiment l'utilité.
Enfin ce n'est que mon avis.
(Comme plusieurs t'ont répondu avant moi, je vais pouvoir arriver plus vite à ce que j'aimerais faire comprendre).
Franchement, je n'y pense pas tout le temps, dans tous les cas, lorsque j'écris - surtout si c'est une rédaction scolaire, ou officielle. Mais, le problème se pose tout de même. Je ne pense pas toujours à la faim du monde (ou à n'importe quel problème que tu penses plus important), mais ça ne veut pas dire pour autant qu'il faut régler.
Par rapport à ton exemple, je ne vois pas pourquoi les deux femmes seraient moins visibles que les deux hommes.
Ce que j'essayer de te faire comprendre (et au risque de me répéter) : nous sommes notre langue. Ta personnalité et ta façon d'être, de voir, de penser, bref, ce que tu es se fabrique. Cette construction de ton être se fait par plusieurs facteurs, plusieurs critères. L'un d'eux : la culture dans laquelle tu évolues. Et comment cette culture t'es inculquée ? Comment te l'enseigne-t-on, te la fait-on partager ? Par le langage. C'est par le langage que tes parents, ta famille, tes éducateurs, instituteurs, et plus largement tout ce que tu fréquentes, vont te dire "voici dans quel monde tu vis", "voilà ce qu'on pense dans notre culture, comment on voit les choses."
Donc je ne pense pas qu'on puisse dire : "le langage n'a aucune influence sur moi, sur ce que je suis, et sur ce que je pense."
Ca "
ne changera pas réellement notre vie quotidienne" ? Déjà, le langage et les mentalités évoluent lentement. Donc peut-être que ça ne changera pas MA vie quotidienne, mais peut-être que ça aura un impact sur les générations futures. Si on supprimait toutes les discriminations sexuelles de la langue, ne serait-ce pas un pas vers la fin de ces discriminations sexuelles ? Bien sûr, le problème du sexisme est un problème complexe, et qui ne vient pas que de la langue. Mais certaines règles de cette langue, ou certains mots, peuvent conforter ceux qui croient que ces discriminations sont naturelles. Ne penses-tu pas que cela serait utilie de supprimer les discriminations sexuelles ? Toi même, en tant que femme, et peut-être même en tant qu'égalitariste, ne penses-tu pas qu'une société dans laquelle les deux sexes humains biologiques n'auraient plus plus d'importance que l'humanité de chacun serait plus "parfaite, idéale" qu'une société qui se construit en séparant les êtres humains en deux catégories disctinctes et en donnant à certains des droits, des devoirs, des rôles, des définitions, des métiers à exercer ou une fonction... ? Je pense sincèrement que changer le langage contribue à changer les mentalités : s'il y a avait un féminin aux mots "professeur", "docteur", "médecin", "pompier" (etc.), se serait un pas vers la pensée que des femmes peuvent aussi choisir ses professions ; si on arrêtait de dire "infirmière", "sage-femme", "une secrétaire", "infirmière" (etc.), on n'arrêterait aussi sûrement de penser que ce sont des métiers "féminins" (sic) - et enfin, on arrêtera de dire à une femme qui travaille dans un hôpital "ha, tu es infirmière ?" et à un homme "ha, tu est médecin ?"
(Par contre, désolée hein, mais je n'ai pas compris le rapport avec les livres. Est-ce que les livres sont sexistes parce qu'ils utilisent le langage c'est ça ? Si oui, non pas forcément : mais ils utilisent et se basent sur un outils sexiste).
@
Saatine : Quand les mots et la langue sont créés, il y a une intention derrière. Quelle que soit l'intention que toi, tu veux mettre derrière, tu ne peux pas effacer ce que le mot veut dire. Tu peux dire "bosche" ou "tapette" avec les meilleures intentions au monde : ce sont des mots discriminants - parce que respectivement raciste et homophobe. Le mot lui-même a une histoire, une étymologie, est né dans un certain contexte. Le mot a une vie. Ils existent en dehors de moi, je ne peux pas toujours en faire ce que je veux. Pourquoi ne serait-ce pas identique avec la grammaire ?
(Sacrebleu, je suis ébahie par le nombre de fautes que je fais en ce moment, alors que les sujets même du topic sont... la langue et la grammaire )