Je n'ai jamais subi d'examen sans explication. Heureusement, parce qu'avec tout le reste, pas sûre que j'aurais continué à aller chez le gynéco!
Ma colère vient des années que j'ai passées sous contraception hormonale, à en subir des effets secondaires plus ou moins violents, divers et variés. J'ai tout essayé: plusieurs pilules, l'anneau, l'implant... Entre les migraines à aura qui me faisaient manquer le lycée plusieurs fois par semaine (le moindre de mes soucis, quand je passais la journée dans le noir à vomir dans une bassine et à pleurer de douleur), la chute de cheveux impressionnante et déroutante sous implant (je ne l'ai gardé que 3 mois, et vivant en Suisse, l'ai entièrement payé de ma poche), l'acné jusque dans le dos et dans le cuir chevelu alors que je n'en avais pas avant, les mycoses à répétition, j'ai commencé à en avoir marre. Quand je suis allée voir ma gynéco en lui demandant s'il n'existait pas une alternative non-hormonale, elle m'a ri au nez (sérieusement, elle a ri), en me répondant "bah oui! Le préservatif!". Genre vas-y, c'est pas pour me vanter, mais à ce rythme-là, au prix de la boîte de capotes, j'ai plus d'argent dans 2 semaines.
Je suis donc partie en voir une autre. Je savais qu'elle était formée à la pose du Gynéfix, un petit stérilet au cuivre sans armature solide conçu pour les petits utérus et les jeunes filles. J'ai cru, à tort, que cette formation était la preuve d'une plus grande ouverture d'esprit, et que tout se passerait bien. Je lui ai donc parlé de tous mes problèmes liés aux hormones, et lui ai demandé si le stérilet était envisageable. Elle m'a d'abord demandé d'où me venait cette idée: "j'ai lu des articles à ce sujet". "Ah, ces journalistes. Vous savez, c'est la même différence qu'entre faire la guerre et écrire au sujet la guerre". C'est là qu'elle s'est lancée dans une diatribe sur ma potentielle stérilité future, avant de m'expliquer que l'amour que je porte à mon copain importait peu: tous les hommes vont voir ailleurs un jour ou l'autre, et il finira bien par ramener une maladie à la maison. Elle a continué en me parlant de tous ces salauds qui courent nos rues en ne cherchant qu'à contaminer sciemment de pauvres jeunes filles naïves comme moi (j'avais 23 ans, hein, je dis pas que j'étais pas naïve, mais quand même). Je lui ai répondu que la confiance que j'avais en mon homme relevait de mon jugement personnel et non du sien, que la pilule ne me protégerait pas non plus d'une maladie, et que je ne m'opposais pas à un dépistage complet avant la pose du stérilet (et avant de le remplacer, 5 ans plus tard). Elle a donc recommencé son discours sur la stérilité. Fatiguée et au bord des larmes, je lui ai rétorqué que, si je comprenais bien, elle préférait me prescrire une contraception qui risquait de me provoquer une thrombose (au vu de certains des effets secondaires subis, c'était envisageable), plutôt qu'une autre qui comportant un risque indirect de stérilité. Et en me regardant droit dans les yeux, elle m'a répondu que oui. Avant d'ajouter que "si je le voulais vraiment, elle me le poserait, ce satané stérilet". Elle me l'a finalement posé, et je vis depuis une vraie histoire d'amour avec mon petit bout de cuivre. (et non, 3 ans plus tard, je ne suis toujours pas stérile, j'ai toujours des dépistages tout clean, et... Je n'ai plus jamais eu de migraine ni d'autres problèmes mentionnés plus haut).