Pour développer un peu mon expérience lors de ma première grossesse... Parce que je suis encore éberluée d'avoir eu à encaisser tout ça, et surtout d'avoir accepté de subir tout ça (j'ai, comme beaucoup de gens, du mal à ouvrir ma gueule face aux membres du corps médical) :
- les remarques déplacées sur ma prise de poids (17 kgs au total, je fais un 38-40 à la base), auxquelles je ne savais que répondre car je n'avais jamais fait aussi attention à mon alimentation que pendant ma grossesse. Surtout, les piques insinuant que je mentais, que je ne pouvais pas grossir autant en mangeant correctement.
Poids reperdu en 3 mois top chrono après mon accouchement, ce qui me laisse penser que c'était tout simplement le poids que mon corps devait prendre, et puis c'est tout. Mais non, j'étais forcément une petite goinfre qui s'empiffrait et mentait par dessus le marché...
- aucune explication sur rien, des ânonnements en guise de réponses à mes questions, des rendez-vous mensuels limités à un toucher vaginal, une pesée, une mesure de la hauteur utérine et des ordonnances. Je poireautais systématiquement 1h pour 10 minutes de consultation. La seule fois où mon (ex)gynéco à daigné me parler véritablement, c'est pour me présenter le protocole de don du sang de cordon et me faire signer les papiers autorisant la clinique à l'appliquer sur moi... Charmant. Pour celles qui se demanderaient pourquoi je n'ai pas changé de médecin, c'est tout bonnement la difficulté à trouver un gynéco conventionné secteur 1 dans le 93 qui m'a bloquée. Quant à la possibilité de faire faire le suivi par une sage-femme, je n'étais pas coutumière de l'idée. Autour de moi, toutes les femmes avaient été ou étaient suivies par un gynéco pour leur(s) grossesse(s), pour moi c'était la norme.
- arrivée à minuit à la clinique, environ une heure après avoir perdu les eaux, on m'a mise sous monitoring dans une salle où il faisait très froid. Puis on m'a envoyée dans une chambre en me disant que le travail risquait de durer longtemps, sans aucun conseil sur comment gérer la douleur, rien. Le tout juste après qu'une personne soit venue me chercher "pour m'emmener au bloc". "Ah non, c'est pas vous la césarienne? Ahahah, ben je me suis trompée, ah pardon!"
- je douillais monstrueusement car aucun répit entre les contractions qui étaient violentes et en quasi-continu. Vers 5-6 heures du matin, une femme est entrée dans la chambre et m'a dit qu'elle allait "me soulager". J'étais complètement concentrée sur ma douleur et occupée à la gérer, je ne pouvais pas trop parler. Cette femme m'a fait une piqûre dans la fesse sans dire ni à moi ni à mon mari ce qu'elle m'injectait. Le produit m'a fait délirer pendant une heure puis dormir (je n'ai aucun souvenir, c'est mon mari qui m'a raconté). A ce jour, je ne sais toujours pas ce qui m'a été injecté.
- le lendemain vers 13h, j'ai eu la pose de la péridurale. J'avais peur, je ne bougeais pas d'un iota mais j'étais tendue et l'anesthésiste me gueulait dessus à coup de "moi si vous ne vous détendez pas, je m'en vais hein, je m'en fous c'est vous qui allez continuer à avoir mal" (mot pour mot...). C'est sûr que se faire enguirlander, ça aide à se détendre.
- péridurale qui a fonctionné environ 2 heures, m'a transformée en femme tronc pendant l'heure suivante (impossibilité de remuer tout le bas du corps + horribles sensations de fourmis), pour finalement ne plus fonctionner du tout peu de temps avant l'expulsion. "Vous êtes sûre qu'elle ne fonctionne plus?", m'a sorti la sage-femme. Noooooonnnnnn...
- expulsion qui s'est avérée être un enfer de 45 minutes, où la sage-femme s'obstinait à demander à mon mari de m'écraser la tête contre ma poitrine pendant les poussées alors que cela m'étouffait. Je suis asthmatique et suis partie en crise au bout d'un moment. L'asthme, la fatigue, la douleur atroce et le fait que je voyais bien que mes poussées ne servaient à rien... J'ai cru devenir folle. La sage-femme a finalement fait venir un gynéco, qui en deux secondes a dit "ah non mais là ça ne passera pas", m'a donc fait la fameuse "épisio surprise" et a eu recours à une ventouse.
Le reste du séjour à la maternité a été à l'image de tout le reste... J'ai particulièrement goûté aux joies des soins en pleine nuit. Je ne sais pas pourquoi (question de relève de garde? Autre?) mais j'ai été durant tout mon séjour réveillée à 2 heures du matin pour prise de température, auscultation de ma cicatrice d'épisio et prise de tension. C'est vrai que ce n'est pas comme si j'étais crevée et avait besoin de dormir.
A mon départ, on m'a donné une ordonnance pour prendre la Cérazette (pilule) sans plus d'explication ni alternative.
1 semaine après mon accouchement, des points de ma cicatrice sautaient, obligée d'aller me faire re-recoudre aux urgences.
Après plus de 9 mois de piqûres mensuelles (pas immunisée contre la toxo), de touchers vaginaux par le gynéco (sans oublier le magnifique prélèvement vaginal du dernier mois à réaliser en laboratoire ; joie d'écarter les cuisses devant un laborantin qu'on ne connaît pas), de perte totale de l'intégrité de mon corps, d'infantilisation, de désintérêt total de mes questionnements, de remise en question systématique de ma parole... j'étais tellement dégoûtée que je ne suis pas allée revoir un gynéco pendant 2 ans. Je n'ai pas fait de rééducation périnéale et ai "bricolé" niveau contraception/précautions. Je ne pouvais vraiment plus, je ne voulais plus qu'on m'approche, quoi.
Là je vais très bientôt accoucher de mon deuxième enfant (quinze jours max). Mon nouveau gynéco n'est pas franchement mieux que le premier, mais maintenant je ne me laisse plus marcher sur les pieds. J'espère tomber sur des gens plus humains que la première fois, mais quoiqu'il en soit, je ne me laisserai pas traiter comme une merde comme pour mon premier accouchement. Mon mari est complètement en phase, maintenant personne ne m'approche sans qu'on sache exactement pourquoi. C'est triste d'en arriver là, mais il est hors de question que la naissance de mon second enfant refasse de moi une spectatrice malmenée.
Je raconte un peu ma life là, je m'en excuse, mais c'est vraiment pour dire aux éventuelles futures mamans du forum de ne surtout pas se laisser faire car elles le regretteront après. Imposez-vous, faites-vous entendre, vous n'êtes pas un bout de viande, c'est votre corps, votre bébé.