La véritable nature de Monsieur Potter
_"Mon cher Walter D. Ombrage! Que d'années passées depuis notre dernière rencontre !" , me lança Luna un matin où j'occupais mon poste d'intendance à Poudlard.
S'occuper de l'infirmerie de Poudlard m'obligeait à subir cette scène de retrouvailles fréquemment. Les parents accourant pour nos chers élèves blessés par des sortilèges malencontreux ou des chutes de quidditch. Ce n'est pas que je n'aimais pas mon métier ou que je n'aimais pas Luna, "Loufoca" de Serdaigle, mais me faire revivre mes tristes années de sorcier prépubère était douloureux. Je devais porter l'image saturée de rose de ma tante Dolorès (qui elle-même ne m'appréciait guère) que peu étaient capables de supporter.
_"Luna Lovegood!, répondai-je avec enthousiasme, tu n'as pas changé ! Tu es la maman de Norbert ? Ne t'inquiète pas, il s'en remettra vite. L'équipe de Serpentard n'a pas été tendre." Luna avait été ma seule amie ou du moins la seule personne acceptant de passer du temps avec le neveu de Dolorès Ombrage après son passage remarqué à Poudlard.
_"Qu'est-ce qu'on a vécu comme aventures, Walter, pendant nos années dans ces lieux, s'exprima-t-elle pensive. Je crois que Poudlard nous a tous profondément marqué. Mais, par dessus tout, celui qui nous a marqué c'est Harry Potter." Oh non ! Ça ne pouvait recommencer, encore ce nom qui aura gâché mon existence. Ô Harry Potter, si seulement tu pouvais être aussi admirable que tout le monde le pensait. Il ne se passe pas un jour sans qu'une seule de mes conquêtes ne me parle pas de toi et qu'elle me demande comment c'était de t'avoir connu. Heureusement pour elles, elles ignorent la vraie Nature de Potter lorsqu'il étudiait dans notre prestigieuse école. D'ailleurs, suis-je sans doute le seul à la connaître , ayant assisté à un épisode fort fâcheux de la vie de celui dont on doit prononcer le nom Harry Potter.
Il s'agissait de notre première année à Poudlard et son passé l'avait déjà rattrapé. Nous ne nous croisions que très rarement. Mais un matin d'hiver, alors que je séchais le cours de potion, l'odeur me faisait tourner la tête. Alors que je pensais ne croiser personne dans les couloirs, je fus surpris de voir Harry courir vers les derniers étages. Intrigué, je me mis à le suivre discrètement. Il semblait déterminé et extrêmement pressé. Seuls les tableaux regardaient notre escapade avec attention, pour une fois dans le silence comme gelés par la température d'hiver. On arriva ainsi sous les toits de Poudlard, où se mêlent araignées et poussière. Je m'arrêtai soudainement sous une poutre pour l'observer car il s'était agenouillé. Malgré tous mes efforts pour discerner son étrange comportement, je ne comprenais pas très bien ce qu'il fabriquait. On auraitdit qu'il priait. Tout était sombre et seuls quelques rayons traversaient lattes abimées du toit. Aussi naturellement qu'il était arrivée, Harry se releva et fit demi-tour sans me voir. Il descendit les escaliers, parla quelques instants du temps d'hiver avec l'un des portraits avant de redevenir un simple élève de Poudlard. Je me rapprochai alors de l'endroit où il s'était assis. Que ne fut pas ma surprise quand je decouvris un petit autel. Des bougies encadraient un autel fait de livre où au centre trônaient une croix moldu et une petite inscription. Je plissai les yeux pour lire : "Par cette plaque j'honore Sylvain Durif, le christ cosmique". Je fus saisi d'horreur. Comment un enfant baigné dans la magie pouvait-il honorer un moldu ? Quel serait la déception de Luna si elle apprenait que son ami était un adorateur du christ cosmique ?