J'aimerai lire tous vos com' mais je suis sur la fin de ma pause dej' et je voulais juste partager mon moment de colère d'hier, parce qu'une fois encore, la bonne truffe que je suis s'est faite avoir.
J'ai repris un travail sur Paris depuis le 1er septembre, et qui dit Paris pour moi, dit 3 modes de transports en commun consécutifs par trajet domicile-travail pour 1h30 de plaisir (non) et de promiscuité forcée (oui).
Eh ben croyez-le, croyez-le pas, jusqu'à présent, je m'étais trouvée plutôt épargnée par rapport à quelques années année auparavant. Depuis septembre j'avais presque échappé aux sollicitations malvenue, même les jours de petites jupettes et collants. "Je vieillis" me disais-je. A peine un gros dégueulasse un midi à Macdo semblait prendre un malin plaisir à nous exposer son entrejambre hypertrophiée moulée dans son jean, malheureusement pour mon amie, c'est surtout elle qui l'avant dans son champ visuel.
Ah bah en fait non, j'ai plutôt sûrement "fait l'autruche" avec mon attitude fermée, mon gros casque avec isolation phonique sur les oreilles, à écouter musique ou radio, et toujours, dès que possible, en m'occupant à autre chose (lecture/écriture) en me rencognant dans un petit coin, assise, à créer une bulle. A aussi éviter de prendre une rame bondée, quitte à laisser passer des rer pendant une demie heure (rallongeant d'autant mon temps de trajet). Et surtout, surtout, à éviter de regarder les gens.
Une attitude somme toute parfaitement naturelle, normale et décontractée du slip (toujours non).
Bref donc hier, j'ai fait une erreur.
Je me suis arrêtée.
Oui.
Je sais, c'est mal.
Pas pour attendre mon métro, non. Juste arrêtée, avant les tourniquets à ma petite station de métro. Je trouvais que ma BO de Uncharted 3 ne balançais pas beaucoup de basses dans mon casque à isolation phonique Parrot (tm) Zik (c)(r), et donc je cherchais les réglages de mon équaliseur sur mon lecteur mp3. C'est là que Gugus m'a abordée, avec un "'s'il vous plait mademoiselle". Alors j'enlève une oreille de mon casque et découvre Gugus, qui à l'air d'un pauvre type pas vraiment clodo non plus mais bien paumé, un demi litre de bière pas chère en canette à la main à 17h20, et qui me demande si j'ai pas une 'tite pièce pour apparemment manger, acheter une assiette de riz et je sais pas trop quoi, le reste se perd dans son accent un peu incompréhensible. Je lui demande s'il veut bien répéter, il me ressort le coup de son dîner du soir, qu'il a que de la ferraille, le tout accompagné de son haleine alcoolisée.
Bon je me dis que le mec est un pauvre type, qu'il s'achètera sûrement un autre pack de bière plutôt que du riz, mais que je peux quand même le dépanner d'un peu de monnaie, ça sera ma BA du jour. Je luis dis que j'ai surement qu'un peu de ferraille moi aussi et commence à sortir mon porte-monnaie. Gugus me demande comment je m'appelle. Bonne-poire, je me dis que Gugus veut juste un peu parler, et du bout des doigts je sors un prénom lambda bidon, pour pas le lancer sur quelque chose avec mon vrai prénom trop original qui suscite à chaque fois des commentaires niais. Il me donne son nom également (j'ai pas retenu, j'avais quand même le cerveau en mode "fait-gaffe-à-ton-cul-poulette") et paf ! Il enquille direct en me proposant de le suivre chez lui boire un café ou je ne sais pas quoi, qu'il a un studio.
Voilà. Je passe direct du pauv' type qui veux une pièce (et j'ai rien contre) au pauv' type qui veux direct m'embarquer chez lui !
Montrez un peu d'humanité, montrez un peu de respect, un peu de chaleur humaine, et vous passez directement à la position "libre service".
Gugus aurait-il demandé à un gars acceptant de lui filer une pièce de l'accompagner chez lui boire un café ?
M'étonnerait.
Putain.
Il va sans dire qu'après avoir opposé deux "non" fermes et qu'il continuait son laïus, je l'ai planté sans lui donner sa pièce et j'ai tracé au métro.
Mais je l'ai planté trop poliment, en continuant à le vouvoyer, tout ça tout ça.
Grrr.