Harcèlement de rue ou compliment ? — Je veux comprendre

[mido]

@Monanged : c'est pas du tout exagéré ! c'est pas toi qui a un problème, c'est eux ! ça me rend triste de te voir que ces cons t'enlèvent ta joie de vivre et te font en plus culpabiliser. arrête de te prendre le chou, ce n'est pas de ta faute.
@elisabellissima : courir, faire du vélo, du yoga ou de la musique dans un parc, danser, sourire, débarrasser des assiettes ou des verres, marcher... tout est prétexte aux commentaires. c'est désespérant. qu'est-ce qu'on doit faire pour avoir le droit d'occuper l'espace public comme n'importe quel être humain ?

 

[Monanged]

@mido , Je sais que je n'ai pas à m'en vouloir d'envoyer bouler les gros lourds, mais malgré tout, je sais que je me fais déjà des films avant qu'il ne se passe quoi que ce soit, et que je risque d'être acide avec quelqu'un qui ne l'aurait pas forcément mérité (ou de lui laisser un vent alors qu'il n'aurait rien voulu de mal). Après tout, il y a des filles qui aiment bien se faire draguer en rue (pas harceler, juste draguer), moi je n'aime pas parce que je suis angoissée - et là c'est moi qui doit apprendre à gérer mon stress afin que ma réaction soit en adéquation avec la situation.
Mais merci pour ta réaction, ça fait plaisir.

 

[Monanged]

@Penny Winkle ,

Spoiler

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[Armo Nelga]

Merci pour l'article et merci à ce jeune homme aussi.

Je tenais juste à souligner autre chose concernant l'argument type "j'aime le contact humain" : la personne d'en face peut-être pas. Je n'aime pas spécialement ça. Ça ne fait pas de moi une sociopathe de haut niveau complètement détraquée, attention. Mais homme ou femme je n'aime pas qu'un(e) inconnu(e) rentre dans "mon monde" sans crier gare. C'est de caractère c'est tout. Et ça serait bien d'y penser aussi. Qu'on a juste le droit de ne pas aimer qu'une autre personne nous aborde. Nous ne sommes pas pour autant de mauvaises personnes hein. C'est juste qu'on aime pas, sans autre raison particulière.

Parce que oui, peut-être que Jérémy (et les autres) aiment le contact humain. Tant mieux. Tant mieux pour eux, en fait. En ce qui me concerne, dans la rue et avec des inconnus, j'en suis pas friande. Pour bien exposer l'ampleur de la chose, je vais jusqu'à faire sciemment la gueule dans les transports en commun/la rue pour qu'on ne vienne pas m'adresser la parole. Et ça marche plutôt bien d'ailleurs .

Après si quelqu'un vient me demander un renseignement, une direction, je vais être sympa. Même si c'est quelqu'un qui veut juste discuter à un arrêt de bus et que ça me saoule, je vais quand même lui répondre sans le mordre et parfois avec le sourire .

Merci pour ces réponses aussi ! Parce que j'ai commencé à lire les comz du coup et dès les premières pages j'ai tiqué sur deux points :
a) "on fait la différence entre la drague classe et respectueuse et les harceleurs, donc vous voyez que vous pouvez toujours draguer, mais seulement si c'est fait avec respect"
b) "quand on est dans la rue c'est qu'on est occupés à aller d'une point A à un point B, donc qu'on a pas le temps"

a) Ben comme les deux madz citées, moi les contacts humains avec les personnes que je ne connais pas, j'ai du mal. J'ai besoin d'être en confiance et de connaître une personne pour apprécier le contact humain. Ca veux pas dire que je ne vais pas non plus envoyer paitre les personnes qui me demandent un renseignement, mais ma tolérance va s'arrêter là. Et donc, respectueuse ou pas, moi la drague, j'aime pas ça. Pour moi la drague, dans ma tête à moi, c'est un plan monté de toute pièce pour arriver à quelque chose. Et c'est pas spontané. Et je m'en fou si je passe peut être à coté de belles rencontres, parce que je n'ai pas envie non plus de me forcer et d'être dans l'inconfort pour faire plaisir à la société.
Je suis en couple, et personne n'a dragué l'autre. On s'est rencontrés, je pense qu'on s'est plus mutuellement et qu'on a passé du temps ensemble jusqu'à ce qu'il soit évident pour tout les deux que nous éprouvions quelque chose de réciproque. Et je ne qualifierais pas du tout cette phase d'approche mutuelle de "drague".

b) En ben même si j'ai le temps et que je flâne, si je suis seule, c'est que je l'ai décidé ainsi, et que donc je ne veux pas être dérangée. Si j'ai envie d'être avec des gens, je les contacte et vais me promener avec eux. Si j'ai juste envie de déambuler le nez en l'air à profiter du soleil dans un parc, c'est pas une invitation à venir m'emmerder, exactement de la même manière que quand je suis en speed le matin dans les transports pour aller au taf. Je-ne-suis-pas-disponible. Pareil pour les lieux de rencontre. En général j'y vais avec des gens que je connais, donc j'ai déjà tout le contact humain nécessaire, je n'ai pas besoin de plus. Mais si je vais seule dans un café pour... tuer le temps, boire un truc chaud, rêvasser à des projets, écrire, lire... que sais-je... je-ne-suis-pas-disponible.

 

[mido]

Plusieurs de mes potes m'ont raconté des histoires où des filles les draguaient "vulgairement" (elles exprimaient ouvertement leur intérêt en gros) et ils étaient CHOQUES. Ils n'en revenaient pas et pensaient souvent du mal de ces filles qu'ils avaient aussi envoyé balader. Et ce n'est pas que dans leurs récits : je l'ai vu de mes yeux. Il y avait ces nanas qui abordaient mes potes et ils les regardaient comme ça sans savoir quoi répondre avant de les ignorer. D'autres mecs restaient sans savoir quoi faire, hésitant entre s'éloigner ou essayer de les éconduire poliment. Il y en avait qui s'enfuyaient même, un a dit que j'étais sa copine pour se défendre (ce qui était faux).
Aucun n'a jamais dit "wow quel courage elle a cette nana de venir me parler!". La plupart du temps, s'ils exprimaient une opinion sur le comportement de la fille c'était soit au mieux "bizarre, un peu gênant pour elle" soit "ça fait un peu salope quand même, et puis elle pourrait tomber sur un mec dangereux".

Je confirme, j'ai eu l'occasion de voir des situations du même genre et d'entendre les plaintes de certains copains. .. et la réaction principale c'est du dégoût.
"Tu rigoles elle est dégueu, je vais pas taper là-dedans" "une grosse vache comme ça merci bien", "t'imagines la pute, si elle drague tous les gars qu'elle croise au bar!" et autres allusions au diamètre des orifices et aux mst.
C'est plus extrême que n'importe quelle réaction de fille. Et pourtant, j'ai jamais entendu ces mecs se faire traiter de snob, de "ouinouin c'est dur d'être un bg", ou s'entendre reprocher qu'un petit sourire et un merci ne coûtent pas cher. Ja-mais.
En fait les femmes culpabilisent vraiment pour rien, ya un gros souci d'éducation.

 

[Pompim]

« L’envie simple de dire ce que je pense à une fille qui m’a tapé dans l’œil et que je ne reverrai probablement plus jamais de ma vie. »

La question qui me taraude : Pourquoi ? Pourquoi donc, pourquoi diable as-tu ce besoin de FAIRE SAVOIR aux inconnues qui te tapent dans l’œil "hey salut, tu m'as tapé dans l’œil" ? Tu sais que ce comportement peut être problématique, pourquoi ne peux-tu pas juste passer ton chemin, puisque cela ne débouchera sur rien ? Une femme n'envisage pas une relation romantique ou sexuelle avec un inconnu suite à la validation de son apparence physique par ce dernier.

"J’ai déjà dit à des mecs dans la rue un bonjour, ou bien que j’adorais leur t-shirt, ou que leur coupe de cheveux originale me faisait délirer."

Tu complimentes donc aussi des hommes dans la rue et ils réagissent positivement. Clémence explique cette différence de comportement très justement par "la fréquence des rencontre et l’absence de menace". J'ajouterais : la nature différente du compliment !

Tu complimentes ces hommes sur leur style, leur bon goût, quelque chose de leur apparence sur laquelle ils ont agi, qu'ils ont choisi et peut-être décidé de mettre en avant. C'est un compliment sur une dimension "active" de leur apparence, pas un "je te trouve jolie" qui se focalise sur l'apparence brute, "passive".

"Bravo pour ce choix de coupe de cheveux" ; "bravo pour votre bienveillance avec cette vieille personne au passage piéton" : ce type de compliment par un inconnu dans la rue sera mieux accueilli qu'un "bravo pour l'apparence de ton corps, il est à mon goût".

Imaginons que je porte un t-shirt qui montre une référence de pop-culture et qu'un mec dans la rue me dit "j'adore ton t-shirt !", j'entends "yeah, i get you bro! you rock!" --> c'est cool. S'il me dit "tu es charmante" j'entends "je suis un inconnu qui s'intéresse à toi sur la base de ton apparence physique" --> c'est pas cool.

Vient aussi la dimension du temps. Comme le souligne Chloé Vollmer-Lo : "Je ne suis à la disposition de personne". Lorsque tu dis à un homme dans la rue que sa coupe de cheveux te fait délirer ça se passe sûrement comme ça :

- Tu lui dis
- Il sourit, dit merci
- Vous vous faites un big up et continuez vos chemins.

Temps total : 15 secondes.

Vous ne vous êtes sûrement même pas arrêtés de marcher dans vos directions respectives. Tu n'as pas mobilisé la personne. Certes, vous pouvez éventuellement vous arrêter et discuter plus en profondeur de cette super coupe de cheveux si vous en sentez tous deux l'envie. Mais c'est tout à fait facultatif, n'est-ce pas ? Tu ne l'exiges pas ?

Par contre, je te cite en ce qui concerne les femmes "Vous nous jugez vraiment indignes de nous accorder quelques mots, quelques minutes de votre temps ?". On n'a pas forcément "quelques minutes" à accorder à X hommes que l'on croise dans la journée, et qui réclament "quelques minutes de notre temps".

PS : les partis pris esthétiques forts tels que tatouages ou coupes de cheveux vraiment funky rentrent dans la catégorie des traits physiques "actifs" (choisis), mais certains porteurs ne vont pas forcément apprécier un compliment d'un inconnu dans la rue --> cf. aspect "fréquence" de la chose Eh oui, il faut essayer d'avoir un peu conscience de comment ça se passe du côté de l'autre individu et faire du cas par cas ! Cette personne avec le bras entièrement tatoué a déjà entendu des milliers de fois que son tatouage était dément... elle est peut-être lassée de sourire et dire merci. Le prend pas mal.

Edit : après avoir lu davantage de commentaires, je vois qu'on reformule toutes les mêmes choses. Très bien, répétons, reformulons! Ca finira par faire son chemin dans la tête de ces messieurs qui ont du mal à comprendre comment "un sympathique compliment dans la rue" est vécu du côté féminin, et où se situent les limites et nuances.

 

[mido]

Très bien, répétons, reformulons! Ca finira par faire son chemin dans la tête de ces messieurs qui ont du mal à comprendre comment "un sympathique compliment dans la rue" est vécu du côté féminin, et où se situent les limites et nuances.

C'est joli cet optimisme, mais je crois qu'ici, on prêche des converti(e)s... Pour que ça fasse son chemin ailleurs, je ne sais pas comment faire, à part passer pour une grosse relou-féminazi-hystérique-rabat-joie au quotidien.

Si vous avez de meilleures idées je suis preneuse.

 

[Hellaraun]

à moitié HS, mais cette difficulté à comprendre le non intérêt de l'autre me fait penser à toutes ces oeuvres de fiction où il suffit que [la fille] apprenne que [le héros] a des sentiments pour elle, pour qu'elle tombe amoureuse, alors que wtf ils n'ont même pas échangé trois mots. Voilà pour ma contribution fort utile, on se bat vraiment contre un phénomène profond.

 

[Nionio]

MERCI pour cet article !
J'aimerais tellement que tous les mecs le lisent (et le comprennent).

Bon, je n'ai pas lu tous les commentaires donc ça a peut-être déjà été dit, mais pour moi c'est bien simple, il suffit de faire un parallèle : un mec (hétéro) se permettrait-il d'aborder un autre mec pour lui dire qu'il le trouve beau/élégant/sexy/bien habillé ? La réponse est très probablement : non. Vous le penserez peut-être, vous vous direz en votre for intérieur : "tiens ce mec est beau/élégant/sexy/bien habillé" mais vous ne vous permettrez pas d'aller le déranger avec vos considérations sur son physique. Alors ne faites pas ça non plus avec les femmes que vous croisez dans la rue.

Nous ne sommes pas là pour votre bon plaisir, nous ne sommes pas là pour décorer l'espace, nous ne sommes pas des proies potentiellement "disponibles" qu'il faudrait charmer avec de jolis mots, et nous nous fichons pas mal que vous nous trouviez "charmante", "jolie" ou de manière plus vulgaire "bonne". De la même façon que vous trouveriez bizarre qu'un obscur inconnu vienne vous complimenter sur votre physique, ou vous déranger sans aucune raison valable alors que vous marchez dans la rue, nous trouvons déplacées ce genre d'interventions. Même lorsqu'elles sont entreprises avec politesse.
De plus, très honnêtement, combien de ces tentatives de drague dans la rue aboutissent à quelque chose ?
Ca ne me dérange pas qu'on vienne me parler SI l'on a une raison valable de me venir me parler (me demander un renseignement, me rendre un objet que j'ai laissé tomber, me prévenir de quelque chose, etc etc). Le contact humain est agréable, lorsqu'il est désintéressé ! Mais que l'on vienne me déranger pour me dire que je suis jolie/qu'on aimerait prendre mon numéro/qu'on apprécie la manière dont je suis habillée ou maquillée, NON. C'est juste me prendre pour un sujet passif, disponible et utilisable, ce que je ne suis pas.
Scoop : vous n'apprécieriez pas cette intrusion, et nous ne l'apprécions pas non plus.

 

[GinnyGinger]

Article super intéressant qui me donne envie de témoigner sur mes dernières expériences, qui me sont arrivées en l'espace d'une dizaine de jours à peine... Ça a de quoi agacer et me mettre davantage sur la défensive dès qu'on m'aborde. C'est bête mais du coup il n'y a que quand une femme qui m'arrête dans la rue que je me sens sereine et que je réponds poliment. Quand c'est un homme je sais que je vais être plus méfiante de base même s'il est le plus honnête du monde, et ça me fait de la peine venant de moi envers la personne que j'ai en face de moi parce que je ne connais pas tout de suite son intention...

Enfin, voilà donc ce qui m'est récemment arrivé, que j'ai besoin de raconter parce que ça m'a beaucoup agacé (et puis quand je l'ai raconté à mon copain il n'a pas du tout était compréhensif comme je le voulais, à part me dire que ces mecs là étaient des idiots il a simplement ajouter, sur le ton de l'humour certes, mais quand même : "ça me plait pas trop que tu te fasses draguer dans la rue " comme si c'était de ma faute, comme si c'était moi qui avait chercher tout ça )
- Donc je devais partir à la gare pour prendre un train de nuit mais j'étais super en retard, il me restait à peine 10 minutes avant que le train ne parte, et je me déplaçais pour pouvoir passer un concours d'entrée dans une école à l'autre bout de la France, donc doublement stressée et en voulant emprunter un chemin au bout d'un souterrain un mec de la SNCF ou que sais-je m'interpelle en me disant d'abord que le tunnel était fermé et qu'il fallait passer par un autre chemin, je le remercie et m'en vais en courant. Il me reinterpelle : " Mademoiselle, hé Mademoiselle ! Non c'était juste pour vous dire que vous êtes très jolie et que ça vous va bien d'avoir l'air stressée comme ça "
J'ai hésité à faire demi tour et à lui en mettre une soit comme ça , soit comme ça . Puis je me suis dis que de toutes façons j'étais en retard donc ça servait à rien, et en plus j'ai limite culpabiliser parce qu'il venait de me donner un précieux renseignement...

- Pas plus de 3 minutes plus tard, un mec dans la rue me lance un magnifique et très poli : "J'TE BAAAIISE !! "
Je lui ai répondu par un tout aussi sympathique "TA GUEULE ! " puis j'ai tracé mon chemin.
Heureusement, j'ai eu mon train, à 3 minutes près.

À mon retour, je me souvenais encore de ces deux couillons et j'étais toujours énervée en y repensant, j'ai longuement hésité à rentrer en taxi à cause de ça, pour ne pas être embêtée dans la rue ou dans les transports, mais je me suis résonnais, j'ai pris le métro.
- Et voilà qu'un mec, une quarantaine d'années vient vers moi alors que j'attends le métro, voyant ma valise il tente une approche :
- "vous étiez en vacances ?"
- "Non."
- "Ah c'était pour le travail alors? "
- "Non. "
- "Vous ne voulez pas me parler un peu ? "
- "Bein non. "
Et là il me sort avec le plus grand sarcasme, espérant sûrement me faire culpabiliser : " Bon et bien merci pour votre amabilité mademoiselle"
Par chance pour lui mon train est arrivé pile à ce moment là sinon je lui aurais refait son éducation en 2 minutes à celui là !

- Et enfin, une fois arrivée à la gare de chez moi, un mec qui me demande son chemin, je lui indique cette fois ci avec patience et gentillesse, je ne sais pas pourquoi à ce moment mon agacement été redescendu. On s'en va tous les deux par des chemins opposés puis on se retrouve finalement à un moment donné
- "c'est bon c'est toujours par là ?"
- "oui oui, toujours tout droit après la rue Machin-Truc"
Et là il se met à rigoler et me sort "non mais en fait je connais très bien le chemin, je voulais juste vous draguer, je peux ?"
Heureusement il a été très compréhensif malgré son approche un peu bizarre, je lui ai expliqué que non il ne pouvait pas car j'étais déjà avec quelqu'un. Il a tracé son chemin devant moi en se retournant quand même 2-3 fois en me souriant, j'ai fais mine de ne rien voir...

Alors voilà, je sais que sur ces 4 anecdotes, 3 n'ont pas été forcément agressifs, mais ce qui m'énerve c'est que même en voyant que je ne suis pas du tout ouverte à la discussion, ils insistent, espérant peut être que je céderais... Je sais pas, je trouve ça lourd en fait, et parfois je culpabilise de réagir sèchement quand le mec n'est pas forcément méchant, juste lourd... Alors que pourtant je sais que je n'ai pas à m'en vouloir, que non c'est non et qu'il n'y a pas à polémiquer plus longtemps.

Voilà, désolée pour ce long post, j'avais besoin de le raconter à des gens qui comprennent et vivent ce genre de situation parfois fatigantes parce qu'on est lassée de répondre, ou de devoir s'expliquer...

 

[KrissdeValnor]

Cet article tombe hyper bien.
La semaine dernière j'avais une lettre à aller poster pour le boulot, je me rend à la boite aux lettres, 500m du bureau à tout casser. Sur le chemin, je croise un type sur son vélo qui regardait passer les voitures et moi aussi bien lourdement quand je suis arrivée à son niveau. J'ai mine de rien voir, il était de l'autre côté de la route. Après avoir posté ma lettre je suis repassée par la même route, pas le choix, en espérant qu'il était parti, et en me disant que je suis vraiment trop paranoïaque, c'est pas dans ma pauvre petite ville perdue, au milieu de l'aprem que je vais me faire emmerder. Je me suis trompée. Le type quand il m'a vue repasser, il a traversé la rue et m'a interpellé par le fameux :
- Madmoiselle!
- J'ai pas le temps je travailles !
- Tu travailles? Pourtant je viens de te voir passer.
Vu qu'il était à vélo, et qu'il est vite venu à mon niveau je pouvais pas vraiment espérer me sauver en courant, je me suis donc arrêtée je voulais pas qu'il voit où je travaille, j'ai fais confiance à ma paranoïa, je devais le faire partir sans qu'il me suive.
- Et quoi?
- Ba tu viens de passer ya 5 minutes. T'es charmante.
- Et alors j'ai pas le droit? Tu m'espionnes ou quoi? T'es un pervers ?
C'était un jeune, j'ai senti que je l'avais déstabilisé, il devait pas s'attendre à se que sois sur la défensive.
- Ba alors quoi? Tu veux quoi?
-Tas pas 5 minutes? Viens on va pars là.
- Non j'ai pas 5 minutes, je travailles, j'ai déjà perdu suffisamment de temps. Et toi tu fais quoi là? A part faire chier les gens ? Tu voudrais passer pour un vieux dégueulasse que tu t'y prendrais pas mieux. Maintenant laisse moi.

Voyant qu'il savait pas quoi répondre je partie sans me retourner. En fait si je me suis retournée une fois arrivée au bureau, pour voir s'il m'avait suivi, mais non. Cette histoire à bien fait rire mes collègues, et les a aussi un peu étonnés, qu'un type guette les gens comme ça, leur réaction a été plutôt positive. Mon copain aussi a été très compréhensif.

 

[Thessia]

Et là il me sort avec le plus grand sarcasme, espérant sûrement me faire culpabiliser : " Bon et bien merci pour votre amabilité mademoiselle"

Je trouve que cette remarque résume très bien le souci. Les "accosteur(se)s" se pensent charmants et charmeurs avec leurs compliments spontanées et donc se vexent quand ils se font rembarrer. Sauf que du point de vue de "l'accosté(e)", cette spontanéité c'est de l'attention non demandée et non voulue et insitser c'est ignorer totalement son souhait. Et là où ça devient encore pire c'est que si tu réponds poliment, ou " amiablement" comme ce monsieur l'aurait voulu, il prend ça pour une invitation à être encore plus insistant! À partir du moment où l'accosté(e) a exprimé qu'il/elle n'était pas intéressé (attitude pressée, casque sur les oreilles, "non" prononcé comme cette Madz citée), je ne vois absolument pas pourquoi il/elle devrait prendre des pincettes avec l'accosteur(se). Il y a pas de "résolution à l'amiable" de ce genre de conversation, soit c'est l'un qui se fait renvoyer dans les cordes soit c'est l'autre qui est extrêmement mal à l'aise de se faire imposer cet échange.

Je peux comprendre de vouloir tenter sa chance avec quelqu'un pour qui on a un coup de coeur dans la rue, mais il ne faut pas se voiler la face, c'est souvent ni le lieu ni le moment! Les gens ne sont pas en mode rencontre, comme ils pourraient l'être plus probablement dans un bar par exemple, mais en mode occupés. Si les accosteur(se)s pouvaient partir du principe que cette demoiselle-charmante-qui-mérite-une-glace-à-la-menthe ne sera très probablement pas intéressée, ça ferait gagner du temps à tout le monde et éviterait des situations inconfortables.

"Merci pour votre amabilité" j'ai envie de dire "de rien et merci de respecter le principe du consentement et de respect de l'autre"

Oulala