armanilla;4263269 a dit :
j'ai lu que les filles harceleuses avaient elles memes été harcelé
cela signifie t il que tout les harcelés deviennent harceleuses? non!
Attention, le profil établi dans l'article est bien particulier, il correspond à une cause possible, mais ce n'est pas représentatif de tou-te-s les harceleur-se-s.
Par ailleurs, même si je suis incapable de faire du mal également (ça semble étrange, mais même me défendre physiquement m'est impossible car faire du mal volontairement me fait du mal), tout le monde n'a pas la même psychologie.
De même que tou-te-s les harcelé-e-s ne tomberont pas en dépression, tou-e-s ne pourront pas forcément gérer leur colère et l'éducation peut aussi jouer un grand rôle là-dedans.
Quand on souffre, on peut être amené à vouloir faire du mal, c'est naturel, passer à l'acte, ça révèle quelque chose, pas que l'éducation donnée par les parents, mais aussi celle qu'on reçoit de nos expériences, qu'on intègre de notre culture et quand on a été harcelé, on peut avoir l'impression que la seule façon de survivre c'est de faire partie des harceleurs.
Du coup, je pense que tu minimises largement la souffrance des harceleuses. Je ne pardonnerai jamais les miens, même celleux qui étaient en souffrance, mais dire :
"ces filles sont juste des idiotes insensibles. inutiles de leur demander le repentir elles n'ont pas souffert dans leur chair et pour elles c'est oublié!"
Me semble exagéré. Il y a sûrement un manque d'empathie, mais j'ai envie de dire que c'est encouragé par notre société d'une part (j'étais une éponge humaine enfant et je me suis progressivement fermée pour me protéger, on voit ça aussi dans un des témoignages) et d'autre part, une grande souffrance a tendance à fermer à celle des autres.
Je suis d'accord pour dire que certains extraits vont rester en travers de la gorge ou qu'on n'a pas à nous demander d'accepter des excuses quand nos vies ont été détruites (même temporairement), mais je pense que refuser aux autres la possibilité d'avoir vécu une souffrance intense parce qu'on souffre soi-même c'est aussi manquer de sensibilité.
Les excuses ne sont pas acceptables, rien ne justifie la violence, mais ça révèle un problème plus grave qui a été souligné : manque de soutien psychologique, mauvais-e-s ami-e-s, mauvais-e-s éducation ou absence d'éducation, pauvreté, mauvais encadrement à l'école, Effet du témoin, etc.
Il ne faut pas nier les circonstances atténuantes même si ça ne veut pas dire accepter ce qui nous a été fait ou comprendre qu'on puisse réellement en arriver là.
Par ailleurs, puisque pour le moment je parle surtout du profil bien défini par l'article (parce qu'il y en a d'autres, pas forcément pathologiques, mais qui ne révèlent pas une souffrance, mais d'autres problèmes de société), je ne pense pas que ces filles soient des idiotes ni insensibles, beaucoup de harceleurs ne s'excusent jamais ou ne se jugent jamais, beaucoup ne réfléchissent pas aux peines causées et beaucoup continuent à l'âge adulte.
Même si certaines leçons semblent être comprises à moitié, il faut beaucoup d'intelligence pour avoir ses torts et compendre ses responsabilités et il faut une forme de sensibilité pour comprendre ce qu'on a fait aux autres.
Je ne vais pas mentir, pour certain-e-s, il est clair que ça sera du passé, que la prise de conscience ne sera jamais similaire à la souffrance vécue par les harcelé-e-s (même si ça doit être blessant d'entendre ça), pour certain-e-s ce n'était pas une réaction à une douleur ni pour éviter de se retrouver harcelé soi-même, il y en a toujours qui trouveront avoir eu un comportement normal, qui ne verront pas le problème et j'en passe.
(Bref, l'article met un peu tous les harceleurs-ses dans le meme panier quand on le lit, mais il ne faudrait pas trop tomber dans le même travers.)
Je tiens à souligner quand même que le harcèlement reste une chose "normale" pour beaucoup de personnes, on l'a même vu dans les commentaires puisque certain-e-s expliquaient comment ne pas devenir victime, etc.
Bref, je comprends ta douleur, vraiment, je comprends qu'elle te pousse à dire cela (et jamais je ne te dirai de pardonner ton bourreau parce que jamais je ne le ferai), mais je pense qu'il y a quelque chose de vrai qui se dégage un peu maladroitement de cet article, c'est qu'il y a toute une responsabilité autour et que les harceleurs sont souvent encouragés à continuer, parce qu'on culpabilise les victimes, parce qu'on sous-estime le problème, parce qu'on prolifère des mythes sur les bienfaits du harcèlement sur les victimes, etc.
Et travailler sur les causes premières de harcèlement : inutilité des adultes, éducation, etc. ça aurait au moins le mérite de viser tous les profils.
Personnellement, si j'en veux à mes bourreaux, j'en veux encore plus aux adultes d'avoir participer à ce phénomène quand j'avais besoin d'aide, ça me reste vraiment en travers de la gorge. Et j'en veux à la société de proliférer des mythes sur la violence et la loi du plus fort.
personnellement, je ne souffre plus. Tout ça c'est du passé
je pense avoir un raisonnement froid au contraire
le jour ou on acceptera le fait que certaines personnes peuvent etre violentes , faire la mal sans regretter on aura beaucoup avancé
c'est essentiel de le comprendre sinon tu peux rester des années en te disant que la personne finira par comprendre parce que quand meme c'est exagéré
mais non tas des enfants en face de toi: si tu leurs imposes pas de limites ces personnes continuent...