Harcèlement scolaire : parole aux « harceleuses »

[irma-vep]

Sur l'un des témoignages, une des harceleuses se dédouane en disant que c'est de la faute des parents de la victime qui n'ont pas réagit.

Au final, même si on peut trouver qu'elle a quand même du culot de dire ça, il y a quand même une part de vérité.
Je dirai que c'est surtout que si ça prend de l'ampleur c'est de la faute des adultes.
Comme il a été dit on a cette tendance à minimiser les faits comme le fameux "naaan mais les enfants sont méchants entre eux" ou "oh bah, tu n'as qu'à faire des efforts pour t'intégrer".(quand on voit que ça peut aller jusqu'au meurtre, ça me fait doucement rigoler)


Je l'ai vu personnellement et encore plus avec ma petite soeur.
 Comme elle était petite et handicapée, elle a toujours été le bouc émissaire.
En primaire,par exemple, elle se faisait racketter devant les personnes chargées de surveiller la cour et personne ne bougeait (un jour,mon père l'avait vu de loin et  avait fait comprendre à la racketteuse qu'elle avait intérêt à s'arrêter...et bizarrement, là, les personnes  ont réagi en disant que ce n'était pas à lui de le faire et qu'il y avait des personnes compétentes présentes pour le faire...hum..hum).
 Et il y a eu un grand nombre de fois, à force d'être embêtée par les autres élèves et bien elle se défendait ...et qui qui c'est qui était punie..elle!
Pareil après au collège,où c'était arrivé jusqu'aux coups de pied dans le ventre. La seule réponse du directeur avait été : "Quand on est pas content de la crèmerie, on en change! "

Avec des réactions comme cela, comment peut-on espérer que cela change?

 

[bibouille22]

Je trouve qd même bien que ces "harceleuses" ont pu et ont osé s'exprimer, c'est courageux.

Ensuite ce que je ne comprend pas c'est les profs qui ne font rien. J'ai été victime (car j'étais la nouvelle qui arrive en plein milieu d'année, et ceux plusieurs fois, à lunettes en plus ^^) et principalement des filles, à l'inverse je m'entendais plutôt bien avec les gars. J'ai surtout été victime de violence par les mots.
Et une de mes institutrices en primaire a osé dire à ma mère que je devais avoir un problème psy vu que je restais seule à la récrée, que j'avais pas d'amies, etc. C'est quand même fou, je suis la victime et c'est ma faute ?

Bref j'ai apprécié cet article et je sais que les harceleuses ne sont pas fières de ce qu'elles ont pu faire par le passé. Arrivée au collège, je me suis retrouvée dans la même classe que l'une de mes harceleuses de la primaire. Le collège permet de remettre à zéro (c'était un très grand collège) et on est devenue "meilleures amies", et elle s'est excusée plusieurs fois de son comportement. Je sais qu'elle n'avait pas totalement conscience des conséquences que ça avait sur moi.

 

[Membre supprimé 146616]

Peut-être aussi que certaines des repenties qui ont envoyé leur témoignage n'ont tout simplement pas de compte sur le site. Elles ont très bien pu tomber sur l'appel à témoins par hasard et envoyer leur récit personnel, point. Personnellement, à une époque, j'avais beaucoup de mal à me créer un compte (je sais, quelle maladroite...)

 

[Sylvanas Coursewind]

Faisant partie de la grande communauté des harcelées, je peux dire que le corps enseignant n'a RIEN fait.
A cause de ma santé, d'une mère pot-de-glu et de mon statut de famille de prolétaires, j'ai dégusté. Un jour je me suis reçue du highkick dans les côtes sous le nez du pion qui n'a pas réagi, les parents de la plupart des élèves étant des "notables" ça ne pouvait être vrai car c'est Pétasse Connase fille du patron de bidule trucks, qu'elle était bien élevée.
Les "t'es moche", "sale pauvre", et tutti quanti j'en ai eu à la pelle.
Pendant longtemps ces moqueries, les brimades m'ont hanté c'est qu'une fois partie vers d'autres horizons que j'ai vu que finalement ceux qui m'ont fait mangé la poussière n'étaient que des marioles qui avaient que ça pour se rendre important.

Et quand je sais ce que certains sont devenus ça me fait doucement rire (mère-célibataire, caissière à Monop, ect)

Quant à moi j'ai suivi mon p'tit bonhomme de chemin, j'ai fait des études, je suis en couple et heureuse.

Je ne pardonne pas, non ça a trop été douloureux.

 

[leanormandi]

J'ai été harcelée durant 6 ans (CM1 à 3e) par les mêmes élèves, habitant à la campagne je n'avais pas le choix de l'établissement. Ils m'ont harcelé d'une telle façon que je suis tombée en dépression à seulement 12 ans, après 3 ans d'insultes, de coups, ... mes parents ne comprenaient pas, les profs, et la principale "ne pouvaient rien faire car ils n'avaient pas de preuves" alors que tous les jours ils les voyaient agir et dès que j'essayais de protester on me disait que ce n'était rien, que ce n'était pas grave, etc... mais ce ne sont pas eux qui avaient des envies suicidaire. Je veux bien que ces harceleurs témoignent mais ça ne réparera pas ce qui c'est passé et surtout le laxisme du corps éducatif envers ces salopards qui m'ont pourri la vie, me la pourrisses encore aujourd'hui: ma vie sociale à 21 ans passé, je n'arrive plus à faire confiance à personne...

 

[bubulle888]

@ styxkounette : Le soucis, c'est que si les "harceleurs/euses sont "comme des animaux " et repèrent les gens qui ont peur, ces derniers ne contrôlent pas forcément leur "affichage" de ladite peur.
Et le problème est qu'une fois que le processus de tête de truc est enclenché, il faut beaucoup de temps et de patience pour l'enrayer. Ne pas afficher des émotions qui vont donner envie de continuer, réagir autrement, ça prend du temps. Dans mon cas, j'étais "soupe au lait", je réagissais aux moqueries. j'ai mis du temps à ne plus réagir, ça été dur et lent. Dur, car, figure toi que quand je ne réagissais pas de manière "visible" à une vanne, ben mes petits camarades s'acharnaient. Pas de signal? Bah on insiste encore une fois. Puis encore une autre fois. Ben oui, j'étais connue pour ça, c'était obligé qu'à un moment ça cède et que je craque... Ce qui finissait par arriver. Sauf qu'avec le temps j'ai réussi à craquer de moins en moins vite, à laisser passer certains trucs...

 

[ThinkAboutIt]

Je trouve ça "drôle" (mais pas dans le sens comique) que l'on parle des parents à la fin de l'article.

Petite anecdote : J'ai un petit frère qui se fait harceler par toute sa classe au collège. Bien sûr, les profs le traitent de menteur quand il dit que c'est eux, mais qu'eux répondent en choeur que non. Ils sont supérieurs en nombre, ils ont raison. Pas facile d'être prof non plus, et de faire la part des choses.

Ce qui est fou, c'est qu'une amie à lui, harcelée d'une fille de sa classe à elle, en a parlé à sa mère. Et sa mère est allée voir la mère de l'harceleuse. Elle s'est faite claquée la porte au nez, après s'être entendue dire "Dans la vie il y a des forts, et il y a des faibles. Si ta fille fait partie des faibles, c'est votre problème." WTF?! Et oui, en tant que parent, on répond quoi? oO

En tant que parent, si un jour mon fils se fait harcelé, et je prie Dieu pour que ça ne soit pas le cas, si une mégère OSE me répondre de la sorte, je lui remettrais les idées en place à ma façon quitte à en venir au mains même si j'aurais un peu la honte de devoir en arriver la (mais rien d'imaginer qu'on fasse du mal à mon petit bout ... je deviens folle x) , Il faut chopper le problème à la base, si les parents et profs ne font rien harcèlement continuera. Car si les profs et parents avaient ouvert leurs gueules essayer de chercher le fond du problème plutôt que d'exploiter ce que l'on trouve en surface/ et pour les parents : ÉDUQUEZ leurs gosses, ce qui me semble NORMAL, aimer son enfant c'est aussi l'éduquer !

 

[pepparshoes]

Elle s'est faite claquée la porte au nez, après s'être entendue dire "Dans la vie il y a des forts, et il y a des faibles. Si ta fille fait partie des faibles, c'est votre problème." WTF?! Et oui, en tant que parent, on répond quoi? oO

 Il faut chopper le problème à la base, si les parents et profs ne font rien harcèlement continuera. Car si les profs et parents avaient ouvert leurs gueules essayer de chercher le fond du problème plutôt que d'exploiter ce que l'on trouve en surface/ et pour les parents : ÉDUQUEZ leurs gosses, ce qui me semble NORMAL, aimer son enfant c'est aussi l'éduquer !

J'ai voulu faire mon mémoire là dessus, sur le harcèlement scolaire, et ma tutrice m'a répondu que je ne trouverais rien, parce que n'importe quelle institutrice me repondra "Ah non, il n'y a pas de ça dans MA cours de récréation." Je me suis bornée, j'ai fais un test (mon mémoire était en jeu quand même ^^) et effectivement, le premier village où j'ai posé la question, c'est ce qu'on ma répondu, alors que je savais qu'un enfant ce faisait régulièrement raquetté et tabassé derrière l'église, qui était juste en face de l'école. Elle n'a rien voulu entendre.... Donc le problème est très profond!

 

[ThinkAboutIt]

J'ai voulu faire mon mémoire là dessus, sur le harcèlement scolaire, et ma tutrice m'a répondu que je ne trouverais rien, parce que n'importe quelle institutrice me repondra "Ah non, il n'y a pas de ça dans MA cours de récréation." Je me suis bornée, j'ai fais un test (mon mémoire était en jeu quand même ^^) et effectivement, le premier village où j'ai posé la question, c'est ce qu'on ma répondu, alors que je savais qu'un enfant ce faisait régulièrement raquetté et tabassé derrière l'église, qui était juste en face de l'école. Elle n'a rien voulu entendre.... Donc le problème est très profond!

Ça m'étonne même pas, c'est dingue ça que les professeurs n'acceptent pas de se remettre en question !

 

[Winona Sköll]

Ici on a des témoignages de harceleur(euses)s qui comprennent à présent que rien n'est anodin.
Mais le plus terrible dans tout ça, c'est que la plupart ne se rendront jamais compte de ce qu'ils ont fait, et ne s'en souviennent même plus! Quand j'étais en 4ème deux garçons de ma classe m'avaient pris comme "victime" en fin d'année parce que j'étais un peu grosse (heureusement ça n'a pas duré). L'un d'eux a été dans le même lycée que moi et a fini par se retrouver dans ma terminale. Au collège il était le "boute en train" toujours avec le groupe le plus "hype", et là il était plutôt marginal, peu d'amis, discret. Plusieurs fois il m'a parlé très gentiment et naturellement, amicalement : ça se voyait qu'il n'avait AUCUN souvenir de ce qu'il avait fait.
C'est aussi ça qui fait mal : se rendre compte qu'on s'est rendue MALADE à cause de quelqu'un pour qui ça n'a rien été, et qui ne s'en souviendra même pas.

 

[Lady-Godiva]

Je ne pourrai jamais ni pardonner, ni excuser un jour les personnes qui m'ont harcelés ou qui s'en sont pris un jour à mes proches. Tout simplement, parce qu'ils ont fait trop de mal ... il y a eu trop de pleure, de souffrance et de malheur à cause d'eux !

Ce qu'ils m'ont fait vivre fait partie de moi, désormais et j'en suis ressorti plus forte mais j'ai tout de même du mal malgré mon côté très sociable à faire réellement confiance aux gens.

Ensuite, je ne pardonnerai jamais le silence du corps enseignement et éducatifs qui n'ont jamais arrêté les insultes et les menaces à mon encontre.

Ma seule consolation est désormais de voir que les personnes qui m'ont harcelées ont une vie pathétique. Comme quoi la roue tourne. Par contre, je n'irai jamais les voir pour me moquer d'eux. Je ne serai jamais une harceleuse.

Ah et les gens qui reviennent te voir quelques années plus tard comme si de rien n'était ... non, mais oh, ils ne sont pas bien ! ne s'en rendent pas compte de ce qu'ils m'ont fais subir ! totalement inexplicable !

 

[Aethelflaed]

J'ai toujours voulu avoir une explication sur ce qui s'était passé au primaire et au collège. Demander à mes détracteurs pourquoi ils s'en prenaient à moi. Je n'ai toujours connu que mon point de vue et il n'est pas folichon.

Dans mon cas précis, et surtout au collège, il y a eu ma part de responsabilité dans le harcèlement que j'ai subi. Je crois. A moins que je ne me sois convaincue au fil des ans, mais ça m'étonnerait.

Il se passait beaucoup de choses pour moi quand je suis arrivée en 4è. Je venais de déménager et je retournais dans ma ville natale. En même temps, je décidais de faire ma crise d'adolescente pas trop boutonneuse. J'étais inscrite dans un collège où plusieurs personnes que j'avais connues en primaire allaient. Et ce n'étaient pas mes meilleures amies, évidemment.

Pourtant je pensais que tout irait bien, qu'on avait tous grandi.

Que dalle. Ils avaient retrouvé leur jouet et allaient "s'amuser" avec moi pendant un an.

J'ai mis 10 ans à me rendre compte que je pouvais tourner la page. Un jour je me suis demandé "Pendant encore combien de temps comptes-tu te laisser influencer par tes souvenirs ?". C'est à partir de ce moment que j'ai pu en parler. J'ai appris il y a un an seulement, que mes parents (à qui je n'avais rien dit) n'avaient pas la moindre idée de ce que j'avais subi au collège. Même l'entorse que je m'étais faite (ou plutôt qu'on m'a gracieusement donné, merci le ballon de foot lancé à pleine vitesse sur moi), ils ne savaient pas que c'était une élève qui m'avait visée.

Les profs, dans mon cas, étaient au courant. Mais c'était moi le cas à problèmes. C'était moi qu'on envoyait chez le CPE. Chez qui je pleurais pendant des heures. Les autres... Les "camarades de classe" (que je déteste cette expression !) n'étaient jamais ennuyés.

Longtemps j'ai rêvé de retrouver ces gens. Pour leur casser la figure, leur faire prendre conscience de ce qu'ils avaient fait de moi (une épave), leur faire ressentir du remord. Mais je me rends compte que c'est inutile. Qu'ils oublient. Eux. Qu'ils oublient jusqu'au nom de leurs victimes. Grand bien leur fasse. Et qu'ils aillent se faire voir. Moi, je n'arrive pas à oublier. Et je dois combattre mes démons et mes angoisses tous les jours. Et Dieu que c'est difficile, parfois !

J'ai l'impression que même si je leur pardonnais, même si je le leur disais, ils s'en ficheraient comme de leur première paire de chaussettes. Alors il ne me reste plus qu'une option : devenir meilleure qu'eux en acceptant les différences et en aidant au mieux les exclus. Et peut-être un jour, je serai capable de leur pardonner sincèrement et complètement. Peut-être un jour, mes angoisses disparaitront pour enfin me laisser vivre comme tout le monde.