Harcèlement scolaire : parole aux « harceleuses »

[MiaAttacks]

Je n'avais jamais lu cet article....
Je culpabilise et je crois que je culpabiliserai toute ma vie, d'avoir été une de ces "amies" qui se retrouvent de l'autre côté, du côté du harceleur. C'était facile on était jeune, j'étais dans une bande d'ami(e)s, j'avais besoin qu'on m'accepte, j'ai suivis. J'ai toujours été considéré comme la "fille super gentille" et pourtant moi aussi j'ai été une peste, un mouton, qui a contribué à faire souffrir quelqu'un. Je n'étais pas à l'origine du harcèlement, mais j'ai participé. 12 ans, jeune et conne. Pourtant même à cette époque je n'étais pas fière de ce que j'étais entrain de faire, mais j'avais juste besoin qu'on m'apprécie. J'étais mal, très mal dans ma peau, je n'avais aucune confiance en moi... J'ai moi même été harcelée et la peur de se retrouver de ce coté de la barrière fait faire des trucs complètement stupides. J'ai aussi longtemps été très jalouse de ma meilleure amie, je ne sais pas si j'ai été toxique pour elle, j’espère que non... En tout cas c'est sûr j'ai des remords et ça ne s'effacera jamais.

 

[Efe']

La première fois, cet article m'avait fait pleurer, et en le relisant, c'est toujours aussi dur...
J'ai subit du harcèlement entre le CE2 et la 3eme; 11 ans après, je me sens toujours aussi mal en y repensant. Ca a bouleversé ma vie, orienté mes choix (j'ai choisi mes options de lycée uniquement pour m'éloigner des harceleurs, choisi un métier ou je suis seule, parce que j'ai trop peur d'avoir des collègues avec qui ça ne passerait pas...). Je suis toujours stressée lorsque je rencontre de nouvelles personnes, même quand je sais que ce sont des amis très sympas de mon copain, j'ai une boule au ventre, je réfléchi à tout ce que je vais dire, par peur qu'on se moque de moi, qu'on soit moralement ou physiquement méchant avec moi...
Les excuses des harceleuses ne seront jamais une vraie consolation, jamais je ne pourrais pardonner ces années d'enfer.
J'espère juste qu'en lisant un article comme celui ci, certaines seront plus attentives à l'éducation de leurs enfants, pour qu'ils ne fassent pas pareil.

 

[Coronille]

On prend chacun un chemin différent face à la violence. Chacun (se) pardonnera ce qu'il peut. Je n'ai jamais harcelé personne, et pourtant j'étais une merde à qui on balançait des droites dans la cuisine quand je disais que la famille allait mal.
Je choquais au collège en alpaguant les mecs qui insultaient les filles mais se laissaient insulter par d'autres mâles, plus alpha, je perdais à chaque fois quand ils sortaient les poings. Mais j'avais ouvert ma gueule, j'avais dit non. T'écrases devant les mecs mon gars, et tu t'en prends aux filles, on va voir qui a des couilles. La justice a toujours été jouissive pour moi.
J'étais seule, intello, dans une bande pendant les premières années puis pas vraiment, assez bizarre pour qu'on m'emm.. Mais trop pour qu'on m'emm... pas tant que ça au final. J'évitais les conflits, puis je rentrais dedans pour clamer une défense haute et forte. Parfois ça marchait.
Comme hurler au beau milieu d'une classe "Fermez vos gueules" quand la professeure a abandonné et regarde le brouhaha s'étendre durant son cours. (J'avais de la voix, j'ai toujours adoré faire la grosse voix, et choquer. Le petit électrochoc du retour à la normale, enfin, c'est ce que j'espérais. La grosse voix de la raison )
Pour survivre à ces années, il faut du mordant, et une bonne défense. Je faisais surtout la guerre aux mecs, qui m'ont harcelée une fois la puberté démarrée (trop tôt).
Chacun trouve l'échappatoire qu'il peut, avec ce maudit esprit de groupe, ces critères pour faire partie d'une bande, ces chefs bidons et tyranniques, cette domination animale merdique et dégueulasse à souhait.
J'ai traîné une petite de CP dans les graviers une fois, depuis mon CM2, elle touchait à un membre de ma famille de son âge, l'adorable et sage moi qui refusait le diktat de la cour de récré a un peu choqué la maîtresse. Mais c'était cool, surtout qu'elle n'a plus jamais recommencé. Héhé.

 

[Lanivia]

Cet article (enfin surtout les témoignages) me donnent proprement envie de vomir. C'est de la déculpabilisation gratuite, du "non mais osef de la douleur de l'autre, maintenant je suis cooooool" "c'est pas moi c'est la faute des autres / de la société". Au final ces personnes me semblent être restées juste d'immondes égocentrées comme elles l'étaient enfant / ado / que sais je encore. La victime , on s'en branle dans leur esprit "je m'en souviens même plus" mais oulala c'était drôlement traumatisant et difficile de torturer des gens, mais attention je le regrette pas hein vu que maintenant ça fait de moi quelqu'un de bien. Comment ça la gamine que j'ai bizutée a finit en hopital psy suite à une tentative de suicide / est même carrément morte? Non mais c'est pas ma faute , maman était méchante. C'est beau de ne pas assumer d'avoir été une connasse jusqu'au bout. C'est vraiment à vomir.

 

[Cheesus]

Perso, je n'ai jamais été harcelée, et je n'ai jamais harcelé.
Etant élevée dans le respect et la tolérance de l'autre, il ne m'a jamais semblé nécessaire d'être agressive envers les autres, simplement parce qu'ils étaient différents ou parce que je voulais intégrer X groupes.
Les regrets, remords etc. ne changent pas les choses passées, donc, la seule chose que j'ai à dire est que toutes ces ex-harceleuse élèvent correctement leurs enfants, en leur intégrant de vrais valeurs comme mes parents l'ont fait avec moi.

 

[Zalouette]

How..
Un post ici m'a refait penser à ..

Spoiler: ça

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Là où je nuance les choses c'est que je pense tout de même qu'il y a des personnes "pas méchantes" qui prennent ce rôle d'harceleur afin d'éviter à tout prix d'être du côté des harcelés.. Un peu comme si, seules: elles n'auraient rien fait. Mais portées par le groupe, elles ont peur.. Peur d'être rejetées et maltraitées si elles n'agissent pas comme ces personnes. Ca passe par le style, la culture, mode de vie, .. Mais aussi les "amis" communs, et les personnes à "détester".
C'est compréhensible de préférer être du côté du bourreau plutôt que de la victime. C'est compréhensible de préférer être le chasseur que le chassé. Le groupe porte les gens.. Ceux qui ne sont pas/plus dans le groupe se retrouvent bousculés par celui-ci. Si tu es dans le groupe, pour le peu que tu sois influençable ou pas encore "bien construit", tu vas suivre la masse, pas les personnes qui se font bousculer par celle-ci: sinon tu risquerais de te retrouver à leur place.
Quelques années après je me suis retrouvée dans un groupe que je ne connaissais pas. Dans ce groupe, il y avait certaines personnalités mises en avant. Et une personne en particulier "mise de côté" et raillée, particulièrement par "Y". En discutant un peu avec les personnes du groupe, quelqu'un m'a dit que cette "Y" avait été traitée comme de la merde l'année d'avant, par celles qu'elle semblait estimer cette année-là. Apparemment, en un an, elle a pris assez d'assurance pour mettre quelqu'un d'autre à sa place (de mouton noir) et s'allier au groupe.. Quitte a être dans une situation méga hypocrite, elle a préféré être agressive plutôt qu'agressée.
Malheureusement, c'est quelque chose qu'on peut "intégrer" dès le plus jeune âge. et tout le monde ne réfléchit pas assez pour prendre un certain recul..

J'espère juste que celles qui harcèlent des personnes se rendent compte assez tôt d'à quel point ça peut bouleverser une personne... Et arrêtent, ... Écouteront leur empathie avant de provoquer des dégâts.

 

[vrilou19]

Ce sujet est vraiment intéressant, je trouve que le harcèlement entre les jeunes est un vrai fléau. Je l'ai moi même subi à différentes périodes de ma vie. En tant que (peut-être) future prof, j'aimerais vraiment pouvoir intervenir par rapport à ça. Comment faire comprendre aux élèves que la limite entre "être le harceleur" et "être le harcelé" est si infime que le fait d'entretenir ce système digne d'une chaîne alimentaire les place eux-mêmes dans une situation désagréable?

 

[Patriarcaca]

Je suis impressionnée par le nombre de personnes qui blâment les adultes. Parmi celle qui se sont faites harceler, il y en a combien qui ont pas osé aller voir les adultes parce que ça n'aurait fait qu'empirer la situation ?
Dans ce TEDx Paris, je trouve que le lien entre "popularité" et harcèlement est assez bien montré, et que les solutions apportées (pour les avoir testées quand je me faisais moi-même harcelée au collège) sortent de l'ordinaire et sont efficaces dans le sens où en plus de faire stopper le harcèlement, elle redonne de la confiance à des gamins qui n'osaient plus mettre un pied dans la cour.

 

[froggy]

Les filles qui traînent dans la boue les "harceleuses" en les traitant de lâches, disant que c'est de la "déculpabilisation gratuite", je trouve ça méga abusé.
Pour me situer un peu, j'ai été harcelée tout mon collège, mais j'ai également harcelé une fille ; donc je vois un peu comment ça se passe des deux côtés de la barrière.

Mais alors là, c'est d'un simpliste ! La jouer "bonjour je suis parfaite et je n'ai jamais fait de mal à personne", personne n'y croira. Un peu de tolérance, bordel de Dieu.

 

[Cynéfile]

J'ai toujours voulu savoir comment se justifiaient les harceleuses et c'est maintenant chose faite. Malgré la lecture de cet article je ne peux pas leur pardonner. Impossible étant donné ce qu'elles ont pu me faire subir sous prétexte que je venais d'arriver dans leur école après un déménagement, que j'étais " l'intello " de la classe, que je ne portais pas les dernières fringues à la mode et que du coup je "n'avais pas autant de valeur" qu'elles,.... que je sois juste "différente" en fait. Quand je pense qu'il est même arrivé qu'une mère se plaise à regarder sa fille m'humilier (et même lui apporte un peu d'aide dans cette besogne), que ça les faisait rire toutes les deux, ensemble.... Non impossible d'oublier. L'attitude de ces filles m'a fait vivre un enfer, m'a donné peur d'aller à l'école et au collège, m'a fait perdre toute confiance en moi, m'ont donné l'impression d'être faible et de n'avoir aucun intérêt, etc. Leurs actes ont eu et ont toujours des répercussions sur ce que je suis. Le problème c'est que ce qu'elles ont fait, ça marque au fer rouge à long terme. Pour elles c'est du passé, pas pour moi. Pour elles ce harcèlement est lié à un moment passé et achevé, pour moi ça a encore des incidences. Certes, elles ont maintenant des regrets ou honte... je trouve que c'est le minimum. Je sais que ce que je dis peut paraître dur, ce qui n'est pas habituel car j'essaie dans la plupart des cas de me montrer compréhensive et de regarder la situation sous plusieurs angles, mais là je n'ai pas envie d'avoir la moindre compassion pour ces filles. Pour moi elles étaient conscientes de leurs actes. C'est un peu facile de se cacher derrière l'excuse du "oh mais en y repensant je faisais ça parce que moi aussi j'étais une victime qque part" . Nous sommes beaucoup à vivre des évènements difficiles, on ne devient pas pour autant des bourreaux. Dans mon cas,les filles qui m'ont harcelé n'étaient pas dans des situations difficiles bien au contraire, j'ai beau y réfléchir je ne vois dans leur comportement que de la cruauté gratuite, une volonté de rabaisser pour mieux s'affirmer, et du mépris de la différence. Une question me taraude: Est ce qu'au moins l'une d'entre elles est allée un jour s'excuser auprès des personnes à qui elles ont fait du mal? Par ailleurs, il arrive que les parents se rendent parfaitement compte de la situation (ce fut le cas des miens ), agissent et défendent leur gamin parce que ça les tue de le voir souffrir de la connerie de certains camarades, qu'ils aillent solliciter l'aide des profs et des personnels encadrants, que ces derniers expliquent le harcèlement et le condamnent sans citer le nom des harceleuses... mais même quand ils mettent tout en œuvre, ça ne fait pas forcément reculer le harceleur qui sait très bien que de toute façon il conserve son pouvoir dès que les adultes ont le dos tourné (la cour de récré, les trajets en bus scolaire...).
désolée pour ce pavé, et courage à celle qui ont enduré le harcèlement. Aux anciennes harceleuses je souhaiterait tout de même dire qu'il est courageux de reconnaître ses actes et que j'imagine que malgré tout beaucoup d'entre elles sont devenues des personnes merveilleuses qui ont su tirer un enseignement de leurs erreurs ... et ça ça reconforte un peu

merci de ne pas citer.

 

[Alicia89]

Les filles qui traînent dans la boue les "harceleuses" en les traitant de lâches, disant que c'est de la "déculpabilisation gratuite", je trouve ça méga abusé.
Pour me situer un peu, j'ai été harcelée tout mon collège, mais j'ai également harcelé une fille ; donc je vois un peu comment ça se passe des deux côtés de la barrière.

Mais alors là, c'est d'un simpliste ! La jouer "bonjour je suis parfaite et je n'ai jamais fait de mal à personne", personne n'y croira. Un peu de tolérance, bordel de Dieu.

Hé bien moi je n'ai jamais harcelé personne, vu que j'étais harcelée durant toute ma scolarité j'aurais déjà eu bien du mal. Ce n'est pas parce que tu as ressenti le besoin de harceler que c'est le cas de tout le monde, désolée de te le dire comme ça.

Et il n'est pas question d'être "parfaite ou non", simplement oui, il y a des gens qui n'harcèlent pas d'autres personnes, ça arrive. D'ailleurs quand t'es phobique sociale je ne vois pas comment tu pourrais tirer la confiance en toi pour harceler qui que ce soit, just sayin'

Ça me met très en colère de lire ce genre de chose, j'ai vraiment l'impression de lire quelqu'un qui essaye de se dédouaner parce que soi-disant "tout le monde le ferait". Juste non.

PS : et avant d'entendre l'argument "oui mais les harceleuses ont surement eu une vie difficile", sans vouloir dire que j'ai eu la pire vie qu'on puisse imaginer, j'ai quand même été successivement placée très jeune (avant 5 ans) parce que mon père tapait sur ma mère elle-même alcoolique (même si je voyais quand même mes parents, genre une fois par an, même si ma mère je ne l'ai plus vue pendant des années), dévalorisée et que j'en ai pris plein la gueule physiquement par ma tutrice (qui était de ma famille également), et quand je me rendais à l'école en longeant les murs parce que phobique sociale, pas habillée avec des marques et en plus grassouillette, j'en prenais encore plein la gueule, alors sans vouloir faire "ouin ouin la vie est si difficile", je peux dire que la vie de merde, j'ai connu, au contraire de mes harceleurs qui avaient apparemment tous une famille aimante.

Alors faut pas déconner non plus.

 

[Aerlynn]

Perso, j'aurais dû mal à pardonner ce genre de personne. Y a un moment où, pour moi, c'est trop facile de dire " je te pardonne". Déjà, parce que c'est assez prétentieux le principe du " Pardon"; ça fait un peut, maintenant, je suis au dessus de toi, donc, je vais voir si j'excuse toutes les paires de lunettes qu'on m'a cassé, les vols et les raquettes, les menace de ramener le père de famille de me tabasser dans un coin de rue si je ramenais pas des euros ( merci le collège du 93), les nombres de fois où j'ai fini chez le directeur, parce que j'avais tendance à me défendre de ces filles et quand j'essayais de m'expliquer, on me prenait pour une folle. Je n'ai jamais été le genre de fille qui voulait laisser l'autre gagner, même si j'ai subis une lourde dépression avec médocs et peur de sortir au bout d'un moment, pour la simple raison que j'étais dans une instabilité totale ( chez ma famille ça allait très mal, à l'école, j'avais réellement des envies de meurtres, mes amies étaient loins). Et même si j'étais quelqu'un de très éreintée moralement et à devoir les supporter, je n'ai pas changé ma mentalité pour leur plaisir. j'ai toujours tendu la main vers les handicapés et les cas introvertis , même si certains m'ont tournés le dos et ne m'ont jamais remercié. je ne compte plus les nombres de fois où j'ai dû prolonger mon parcourt pour rentrer chez moi et éviter cette bande, les vies inventées par les filles qui se pomponnaient le visage ( et juste parce que j'ai eu le malheur de défendre une fille qui a fini à l'hopital pour consommation de popper, pendant que la témoin, la traitait de petite conne et faisait sa belle devant elle) et je passe les belles .

Mais, aussi, parce que je crois en le principe du Karma. Quel qu'en cette motivation ( maltraitance, popularité, crise d'ado difficile, etc), chacun est responsable de ses actes, c'est toi qui a décidé d'harceler la personne pour te défouler, pour faire la belle ou j'en passe. c'est pas la victime, qui a dit " tape moi, ça te défoulera de ton mal être". Certaines faisaient du mal à mes meilleures amies, juste parce qu'elles étaient trop cultivés. toi, ça t'intéressait pas à cette époque, mais la notion de respect des différences, ça passait au dessus de la tête. et juste le fait de tourner la tête et voir ailleurs. Le fait de reconnaître d'avoir été une mauvaise personne, c'est bien, c'est un premier pas. Mais à mes yeux, le mal est fait et j'attends juste que le Karma s'occupe de individus et leur fasse prendre une autre direction qui sera moins noir. s'ils sont devenus des bonnes personnes à présent, grand bien leur fasse et j'espère qu'à leur tour, de par leur expérience, si tenté qu'ils aient des enfants, qu'ils leurs apprennent la tolérance, pour réduire ce genre de violence gratuite. Surtout que depuis qu'il y a les réseaux sociaux, c'est devenu dramatique de constater le nombre de films et de anti X qui existent.